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Des rapports indiquent que la Russie est responsable des frappes sur un complexe résidentiel de Haas

Waleed Abou al-Khair au Caire

Une capture d'écran d'une vidéo filmée par les Casques blancs documente les premiers instants qui ont suivi une frappe aérienne russe sur un complexe résidentiel pour personnes déplacées en août près de la ville de Haas, dans la province d'Idlib. [Photo fournie par la Défense civile syrienne]

Une capture d'écran d'une vidéo filmée par les Casques blancs documente les premiers instants qui ont suivi une frappe aérienne russe sur un complexe résidentiel pour personnes déplacées en août près de la ville de Haas, dans la province d'Idlib. [Photo fournie par la Défense civile syrienne]

Une équipe d'investigation du New York Times a indiqué dimanche 1er décembre qu'elle était en mesure de confirmer la véracité d'un précédent rapport de Human Rights Watch (HRW) qui accusait la Russie d'être responsable du bombardement d'un complexe résidentiel en Syrie.

Se basant sur des photos et des vidéos de témoins oculaires, des journaux de vol et des enregistreurs de postes de pilotage, l'équipe du journal a été en mesure de faire remonter cette frappe aérienne contre un complexe d'habitation pour familles déplacées dans les faubourgs de la ville de Haas, dans la province d'Idlib, jusqu'à un pilote russe.

« Les preuves démontrent clairement la responsabilité de la Russie dans cette frappe », a affirmé ce rapport du New York Times.

Celle-ci a frappé le complexe d'habitation dans la soirée du 16 août, tuant au moins 20 civils et en blessant 52 autres, a décrit HRW dans un rapport d'incident détaillé paru le 16 octobre, qualifiant cette attaque de « crime de guerre apparent ».

Des membres des Casques blancs portent une victime d'une frappe aérienne contre un complexe résidentiel pour personnes déplacées de la ville de Haas, dans la province d'Idlib, en août. [Photo via Syria 24]

Des membres des Casques blancs portent une victime d'une frappe aérienne contre un complexe résidentiel pour personnes déplacées de la ville de Haas, dans la province d'Idlib, en août. [Photo via Syria 24]

Cette attaque avait déplacé quelque 200 survivants, a ajouté HRW.

Des témoins ont affirmé que l'attaque contre ce complexe ne répondait à aucun objectif militaire apparent, et qu'elle a tué « essentiellement des femmes et des enfants », a-t-il souligné.

Ce complexe, qui comprend des bâtiments d'habitation et des magasins, est administré par une organisation humanitaire syrienne, a expliqué HRW, et a été mis hors service à la suite de cette frappe.

« Depuis le début de l'offensive sur Idlib, l'alliance militaire russo-syrienne a utilisé des tactiques illégales pour tuer et blesser des centaines de civils », a écrit dans ce rapport d'octobre de HRW Gerry Simpson, directeur adjoint des crises et des conflits de HRW.

HRW s'est entretenu avec 24 témoins, a examiné des images satellites et publiquement disponibles portant sur cette attaque, et a découvert qu'il n'y avait aucun objectif militaire apparent à proximité, et que seuls des appareils russes et syriens opéraient dans la zone.

Des attaques qualifiées de « crimes de guerre »

Ce complexe résidentiel avait déjà été frappé en 2016, lorsque des frappes aériennes de l'opération militaire conjointe russo-syrienne avait tué des dizaines de civils, pour l'essentiel des écoliers, lors d'une attaque dont HRW avait dit qu'elle « pourrait constituer un crime de guerre ».

L'avocat syrien Bashir al-Bassam a expliqué à Diyaruna que cet incident du 16 août « n'est que l'un d'une série de crimes de guerre commis par les forces russes en Syrie, et constitue une violation claire des lois et des conventions des Nations unies ».

Pour lui, cet incident peut être classé en vertu de l'Article 8 du Statut de Rome de la Cour pénale internationale de 1998, qui définit huit actes constitutifs d'un acte de guerre pouvant être recevables par la CPI.

Parmi ceux-ci figurent « le fait de causer intentionnellement de grandes souffrances ou de porter gravement atteinte à l’intégrité physique ou à la santé » et « la destruction et l’appropriation de biens, non justifiées par des nécessités militaires et exécutées sur une grande échelle de façon illicite et arbitraire ».

Cette définition pourrait être utilisée pour accuser la Russie de cet incident, a ajouté al-Bassam, soulignant le besoin de tenir la Russie pour responsable des exactions qu'elle commet en Syrie.

La Russie est le principal soutien du régime syrien, a-t-il conclu, et elle est responsable de la mort de dizaines de milliers de civils depuis le déclenchement du conflit en 2011.

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