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Sécurité

Selon des experts, la direction de la charia de l'EIIS s'est effondrée

Khalid al-Taie

Les forces de sécurité irakiennes arrêtent des membres de l'EIIS lors des combats pour la libération, qui ont culminé dans la victoire irakienne contre le groupe extrémiste le 10 décembre 2017. [Photo fournie par la Direction des renseignements irakiens]

Les forces de sécurité irakiennes arrêtent des membres de l'EIIS lors des combats pour la libération, qui ont culminé dans la victoire irakienne contre le groupe extrémiste le 10 décembre 2017. [Photo fournie par la Direction des renseignements irakiens]

Les responsables de la charia de « l'État islamique en Irak et en Syrie » (EIIS), qui étaient chargés de formuler l'idéologie du groupe, ont été pour la plupart éliminés, a expliqué à Diyaruna un spécialiste irakien de la sécurité et des renseignements.

« Un an après la victoire sur l'EIIS, nous sommes en mesure d'affirmer que le groupe terroriste se retrouve désormais sans direction de la charia », a déclaré Fadel Abou Ragheef lundi 10 décembre.

Durant la guerre et les opérations qui suivirent la libération de l'Irak, le groupe a perdu la plupart, si ce n'est l'intégralité, de ses leaders spirituels, a-t-il indiqué.

« Ces leaders constituaient la partie la plus influente de la structure du groupe », a-t-il poursuivi, « car ils étaient responsables de l'approche idéologique et doctrinale et de l'élaboration du cadre général de son idéologie radicale ».

Un prisonnier de l'EIIS confesse ses crimes devant une caméra le 18 août 2016. [Photo fournie par la Direction des renseignements irakiens]

Un prisonnier de l'EIIS confesse ses crimes devant une caméra le 18 août 2016. [Photo fournie par la Direction des renseignements irakiens]

Ces dernières années, nombre de ces responsables de la charia ont été éliminés, parmi lesquels Abou Abdoul Rahman al-Biblawi, Abou Muslim al-Turkmani, Abou Ali al-Anbari, and Samir Abd Mohammed al-Khlifawi, alias Hajji Bakr, a-t-il précisé.

Le dernier responsable de la charia en date a avoir été neutralisé a été Abou Abdoullah al-Jazrawi, tué fin novembre lors de bombardements lourds par l'artillerie française et les appareils américains et irakiens contre le camp d'al-Sahm, à proximité de la frontière irako-syrienne, a expliqué Abou Ragheef.

Cette attaque, menée avec des missiles à guidage laser, était basée sur des rapports de la cellule de renseignement des Faucons.

Elle a également permis de frapper des bases fortifiées de l'EIIS, près la frontière dans les villes syriennes de Hajin et d'al-Sousa, a-t-il poursuivi.

Al-Jazrawi était « un important leader de la charia au sein de l'organisation », a-t-il indiqué. « Outre cette fonction de juriste et de théologien éminent, il était en charge du divan al-Jund (bureau des affaires des combattants de l'EIIS) et du transport des terroristes et des voitures piégées de Syrie en Irak, puis de leur acheminement jusqu'à Bagdad. »

Impact réduit

« La direction de la charia de l'EIIS s'est désintégrée et s'est effondrée, et son impact a par conséquent été significativement réduit », a ajouté Abou Ragheef.

« Le groupe souhaite sauver la face après la série de revers qu'il a subi, et il tente à l'occasion de mener des attaques pour montrer qu'il existe encore », a-t-il précisé.

Abou Ragheef a mis en garde que l'EIIS pourrait tenter de duper les fils de ses éléments tués, capturés ou en fuite pour tenter de les recruter et en faire « une nouvelle génération de combattants ».

« L'EIIS souhaite instiller un esprit de vengeance parmi ces enfants et les tromper comme il l'a fait avec tant d'autres », a-t-il déclaré.

« Il ne faut pas les laisser être des proies faciles pour les terroristes », a-t-il ajouté.

Le 10 décembre a marqué le premier anniversaire de la déclaration de victoire de l'Irak contre l'EIIS et de la libération de toutes les villes irakiennes de son emprise.

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