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Terrorisme

Plus beaucoup de leaders à suivre pour les éléments restants de l'EIIS

Khalid al-Taie

Des manifestants indiens brûlent une photo d'Abou Bakr al-Baghdadi, le fondateur de « l'État islamique en Irak et en Syrie » lors d'une manifestation à New Delhi le 9 juin 2017. Après avoir perdu la plupart de ses hauts dirigeants, al-Baghdadi est désormais dans l'incapacité de diriger son groupe, expliquent des experts à Diyaruna. [Prakash Singh/AFP]

Des manifestants indiens brûlent une photo d'Abou Bakr al-Baghdadi, le fondateur de « l'État islamique en Irak et en Syrie » lors d'une manifestation à New Delhi le 9 juin 2017. Après avoir perdu la plupart de ses hauts dirigeants, al-Baghdadi est désormais dans l'incapacité de diriger son groupe, expliquent des experts à Diyaruna. [Prakash Singh/AFP]

L'invasion par « l'État islamique en Irak et en Syrie » (EIIS) de vastes régions de l'Irak en 2014 et les combats qui ont suivi pour chasser le groupe de ces régions ont coûté à l'EIIS la plupart de ses principaux dirigeants.

Durant ce conflit, « l'EIIS a perdu 43 de ses 48 membres fondateurs, qui occupaient le haut de la hiérarchie et tenaient des positions clés », a expliqué le spécialiste en sécurité Jassim Hanoun à Diyaruna.

L'EIIS a également perdu ses commandants d'élite sur le terrain et ceux qui étaient « chargés de protéger les sources de financement de l'EIIS », a ajouté Hanoun, soulignant que les frappes aériennes qui les ont visés ont « provoqué l'effondrement de la structure du groupe ».

Les principaux leaders abattus

Le plus important leader de l'EIIS parmi ceux qui sont tombés était le responsable en chef de la stratégie et de la propagande du groupe, connu sous le pseudonyme d'Abou Mohammed al-Adnani.

Al-Adnani, dont le véritable nom était Taha Subhi Falaha, a été tué par une frappe de la coalition sur Alep en août 2016, a confirmé le Pentagone.

Un mois plus tôt, le groupe avait confirmé la mort du haut commandant Abou Omar al-Shishani, de son véritable nom Tarkhan Batirashvili, dans la ville irakienne d'al-Sharqat.

Fut également tué le commandant de l'EIIS sur le terrain dans l'Anbar, Shaker Wahib, alias Abou Wahib al-Fahdawi al-Dulaimi.

Fadhil Ahmed Abdoullah al-Hayali, qui supervisait l'occupation des villes irakiennes par l'EIIS, a été abattu par une frappe de la coalition en 2015. Il a utilisé plusieurs alias, notamment Abou Muslim al-Turkmani, Hajj Moutaz et Abou Moutaz al-Qourashi.

Le lieutenant du leader de l'EIIS Abou Bakr al-Baghdadi, Abdoul Rahman al-Qadouli, qui se faisait également appeler Abou Alaa al-Afri, a pour sa part été tué lors d'une opération irakienne en 2015.

Adnan Ismail Najm Abdoullah al-Dulaimi, un haut responsable de l'EIIS, également connu sous le pseudonyme d'Abou Abdoul Rahman al-Baylawi, a été tué par les forces irakiennes en 2014. Il commandait le soi-disant conseil militaire du groupe.

Carence de leadership

« Les embuscades et les attaques individuelles récemment organisées par l'EIIS ont pour but de dire au monde que le groupe a encore du pouvoir en réserve », a poursuivi Hanoun.

Mais ces attaques révèlent aussi « l'absence d'un leadership central définissant une stratégie », a-t-il souligné, montrant que les éléments restants de l'EIIS en fuite ne sont désormais plus en mesure que de monter des attaques de faible envergure contre des cibles faciles.

L'EIIS est revenu à un mode opératoire dans lequel chacun de ses membres ou chacune de ses cellules travaille indépendamment, sans suivre une quelconque orientation ni décision prise par les leaders du groupe, a indiqué le spécialiste de la sécurité Fadel Abou Ragheef.

Le groupe a commencé à opérer de cette manière après qu'un certain nombre de ses leaders a été tué, a-t-il expliqué à Diyaruna, ajoutant qu'al-Baghdadi « vit maintenant comme un fugitif, qui doit sans cesse changer de lieu en compagnie d'un petit nombre de ses partisans ».

Le leader de l'EIIS est désormais incapable de diriger son groupe et n'a plus personne sur qui vraiment compter, a-t-il ajouté.

Hassan Shabib, membre de la commission pour la sécurité du conseil provincial de Ninive, a souligné l'importance qu'il y a à lutter contre l'idéologie de l'EIIS, en plus de la lutte contre ses derniers combattants.

« Ne pas combattre strictement cette idéologie extrémiste pour l'empêcher de contaminer la jeune génération signifie que nous verrons de futures générations de terroristes et de nouveaux leaders », a-t-il déclaré à Diyaruna.

« Cette guerre idéologique doit être notre prochaine étape, une fois les ressources humaines et financières du terrorisme décimées », a-t-il conclu.

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