"L'Etat islamique en Irak et en Syrie" (EIIS) a procédé à des exécutions sur le terrain dans le quartier d'al-Qadam, une zone située au sud de Damas qui a récemment été placée sous son contrôle, ont déclaré des activistes à Diyaruna.
L'EIIS a pris le contrôle, lundi 19 mars, du quartier d'Al-Qadam, une banlieue sud de Damas à l'ouest du camp de réfugiés palestiniens de Yarmouk, infligeant de lourdes pertes aux forces du régime syrien déployées dans la région.
L'EIIS a ainsi pu relier sa principale zone de contrôle à al-Hajar al-Aswad avec le quartier d'Al-Qadam, a déclaré à Diyaruna Bahaa al-Sahli, une militante de Yarmouk.
Le quartier d'Al-Qadam était auparavant sous le contrôle de l'alliance rivale Tahrir al-Sham, dont les éléments se sont repliés vers la province d'Idlib la semaine dernière après avoir conclu un accord avec le régime syrien.
L'Observatoire syrien des droits de l'homme a établimardi un bilan initial de 36 combattants pro-régime morts dans la bataille d'al-Qadam, mais a indiqué que des corps supplémentaires ont été récupérés depuis, a rapporté l'AFP.
"Le bilan est passé à 62, pour la plupart des combattants pro-régime locaux", a déclaré l'Observatoire.
"Les renforts du régime se sont rassemblés à la périphérie d'al-Qadam, mais l'opération de récupération n'a pas encore commencé", a indiqué Rami Abdel Rahman, chef de l'Observatoire.
Les éléments de l'EIIS ont vidé leurs maisons à l'intérieur et autour d'Al-Qadam de leur contenu, après que les occupants se sont enfuis au milieu des combats en cours, a déclaré al-Sahli.
Ils ont interdit à quiconque d'entrer dans la région, a-t-il ajouté, même s'ils y possèdent une maison.
Exécutions dans la région de Damas
Selon al-Sahli, des éléments de l'EIIS ont exécuté deux personnes sur la place publique d'Al-Qadam après les avoir détenus dans le district et les accuser "d'apostasie", l'accusation appliquée contre quiconque s'oppose au groupe ou à son idéologie.
L'Observatoire a confirmé l'incident mardi 20 mars.
Le groupe a forcé les résidents à se rassembler sur la place publique pour assister à l'exécution, qui a été effectuée après qu'un responsable de l'EIIS ait lu la condamnation à mort.
La procédure était similaire à celle que le groupe mène habituellement, avec les hommes qui devaient être exécutés par des coups de feu portant des uniformes orange, a déclaré al-Sahli.
"Les exécutions étaient une tentative de réprimer les résidents locaux et les empêcher de s'opposer à la présence du groupe dans la région", a-t-il ajouté.
L'EIIS a également procédé à deux exécutions dans le sud de Damas le 4 février, tirant et décapitant des hommes sur différentes accusations, a indiqué l'Observatoire.
Un jeune a été exécuté avec un coup de feu à la tête pour avoir "rejoint la faction d'Aknaf Bayt al-Maqdis" qui avait combattu l'EIIS dans la région de Yarmouk.
L'autre a été décapité pour espionnage en faveur du régime.