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Terrorisme

Le Conseil civil d'al-Raqqa démine les zones libérées

Par Waleed Abou al-Khair au Caire

Des experts démineurs cherchent des matériaux non explosés dans les zones rurales du nord d'al-Raqqa. [Photo fournie par Roj Mine Control Organisation]

Des experts démineurs cherchent des matériaux non explosés dans les zones rurales du nord d'al-Raqqa. [Photo fournie par Roj Mine Control Organisation]

Par mesure de sécurité publique, le Conseil civil d'al-Raqqa travaille à retirer les mines et les matériaux non explosés des zones de la province qui ont été libérées de « l'État islamique » (Daech)

Cette tâche est menée en coopération avec les Forces démocratiques syriennes (FDS) et des équipes d'experts démineurs venus de plusieurs organisations, a expliqué Moustapha Ceylan, membre d'une équipe de déminage affiliée aux Unités de protection du peuple (YPG) kurdes.

Parmi celles-ci se trouvent Roj Mine Control Organisation (RMCO) et les équipes de déminage des FDS et d'Asayesh, a-t-il rapporté à Diyaruna, ajoutant que son équipe avait été chargée de déminer dans le nord d'al-Raqqa.

« Le Conseil civil d'al-Raqqa, en coopération avec ces organismes, travaille pour sensibiliser aux dangers des mines et aux meilleurs moyens de s'en occuper », a-t-il indiqué, en plus de travailler à les retirer partout.

« L'État islamique » a posé ces mines dans le nord de la province d'al-Raqqa. [Photo fournie par Roj Mine Control Organisation]

« L'État islamique » a posé ces mines dans le nord de la province d'al-Raqqa. [Photo fournie par Roj Mine Control Organisation]

Depuis un an, a-t-il ajouté, plus de 15 000 mines ont été retirées d'une zone couvrant al-Hawl, Manbij, et les zones rurales d'al-Raqqa et Deir Ezzor.

Mécanisme de signalement

En plus de déminer des zones spécifiques, les équipes répondent quotidiennement aux habitants qui signalent des objets suspectés d'être des mines ou des restes explosifs de la guerre près de chez eux, voire même dans leurs maisons.

Le conseil a mis en place un compte Telegram (@Atlas03) pour le signalement des objets suspects et des mines, a précisé Ceylan.

Cette application permet d'envoyer une photo de l'objet suspect avec des coordonnées GPS, a-t-il expliqué. Après avoir reçu ce signalement, l'équipe de sécurité la plus proche sécurise la zone jusqu'à ce que des équipes de déminage arrivent pour s'occuper de l'objet.

Mais dans certaines zones rurales d'al-Raqqa où les communications sont rendues difficiles à cause de la mauvaise couverture téléphonique et d'internet, cette méthode de signalement ne marche pas toujours.

« Les habitants s'en remettent donc aux méthodes traditionnelles [de signalement] en envoyant quelqu'un au poste de sécurité le plus proche pour signaler l'objet suspect », a-t-il indiqué.

Les mines et les matériaux non explosés sont rassemblés dans un endroit isolé et sont détruits.

Des campagnes de sensibilisation sont menées continuellement en coopération avec le Conseil civil d'al-Raqqa pour éduquer les civils sur le danger des mines et ce qu'ils doivent faire pour se protéger s'ils trouvent une mine, a déclaré Ceylan.

« Des prospectus sont distribués aux habitants qui participent aux sessions de sensibilisation, et des spécialistes apportent un soutien psychologique et moral aux personnes blessées par des mines », a-t-il rapporté.

« Les forces de sécurité et les organisations concernées dans les régions libérées se coordonnent en permanence avec le conseil civil pour sécuriser les zones desquelles [Daech] s'est retiré afin de les débarrasser des mines et des restes explosifs de la guerre », a déclaré Saleh Uthman, habitant de la partie rurale du nord d'al-Raqqa.

Cela est fait pour protéger les vies des civils, a-t-il indiqué à Diyaruna.

« Ils n'ont pas le droit de revenir dans leurs villes ou leurs villages tant que la menace des mines n'a pas été éliminée », a-t-il précisé.

Danger pour les civils

Daech a posé des mines au hasard dans toutes les zones qu'il a quittées, a rapporté Uthman.

Les mines sont éparpillées dans les champs, le long des routes principales et secondaires, et dans les maisons et les zones résidentielles, a-t-il indiqué, ce qui rend les déplacements dans certaines zones très dangereux.

La plupart des blessures se trouvent chez les civils, les agriculteurs et les bergers, a-t-il ajouté.

« La plus grande menace dans la région vient des mines laissées par Daech, à cause desquelles de nombreux habitants ont trouvé la mort ou ont perdu des membres », a fait savoir Saddam al-Huwaidi, président du comité de santé du Conseil civil d'al-Raqqa.

Le conseil travaille pour s'assurer que les zones qu'il administre ne comportent pas de mines, a-t-il déclaré, soulignant que les régions fortement peuplées qu'il gère sont désormais complètement débarrassées des mines et des restes explosifs de la guerre.

« Il a été dit aux civils de ne pas aller dans des zones qui n'ont pas été déclarées sûres et de rester sur les routes utilisées par les FDS », a-t-il expliqué à Diyaruna.

Il leur est conseillé de rester éloignés des objets suspects et de les signaler rapidement à l'Asayesh, qui établira un périmètre de sécurité autour de la zone et fera venir des experts démineurs pour qu'ils s'occupent de la situation, a-t-il déclaré.

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