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Terrorisme

Selon des experts, la mort d'al-Masri met à mal al-Qaïda en Syrie

Par Waleed Abou al-Khair au Caire

Une frappe aérienne de la coalition internationale a pris pour cible la voiture d'Ahmad Hassan Abou al-Khair al-Masri, chef important d'al-Qaïda, dans la ville d'al-Mastuma, dans le nord de la Syrie. [Photo circulant sur les comptes des réseaux sociaux des soutiens d'al-Qaïda]

Une frappe aérienne de la coalition internationale a pris pour cible la voiture d'Ahmad Hassan Abou al-Khair al-Masri, chef important d'al-Qaïda, dans la ville d'al-Mastuma, dans le nord de la Syrie. [Photo circulant sur les comptes des réseaux sociaux des soutiens d'al-Qaïda]

La mort récente du leader d'al-Qaïda Ahmad Hassan Abou al-Khair al-Masri, qui aurait été le commandant en second du groupe, porte un coup sévère au groupe terroriste, qui aura des répercussions importantes, ont déclaré des experts et des responsables militaires à Diyaruna.

Al-Masri a été tué dans une frappe aérienne de la coalition visant sa voiture près de la ville d'al-Mastuma, dans la province syrienne d'Idlib, a fait savoir l'Observatoire syrien des droits de l'Homme le 26 février.

Al-Qaïda dans la péninsule arabique (AQPA) et Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) ont publié une déclaration commune confirmant son décès.

Al-Masri, âgé de 59 ans, de son vrai nom Abdoullah Mohamed Rajab Abdel-Rahman, était originaire du nord de l'Égypte et aurait été le gendre d'Oussama ben Laden, fondateur d'al-Qaïda.

« Ce revers est l'un des plus importants qu'al-Qaïda ait subi cette année », a affirmé le major général Yahya Mohammed Ali, spécialiste des groupes terroristes et ancien officier de l'armée égyptienne.

Bien qu'il soit resté discret, al-Masri a dû jouer un rôle essentiel dans le récent regroupement des groupes liés à al-Qaïda en Syrie, a-t-il expliqué à Diyaruna.

Le Front al-Nosra (FAN), affilié syrien d'al-Qaïda, a changé son nom en Front Fatah al-Cham, et a annoncé le 28 janvier qu'il fusionnait dans la nouvelle alliance Tahrir al-Sham .

En plus du FAN, cette nouvelle alliance comprend quatre factions d'opposition majeures – Nureddin al-Zinki, Liwa al-Haq, le Front Ansar Dine et Jaysh al-Sunna –, des dizaines de factions plus petites et un grand nombre d'éléments et de responsables d'Ahrar al-Sham.

Des divisions ont commencé à émerger avec la création de ce nouveau groupe, a fait savoir Ali, beaucoup d'éléments refusant de combattre sous la bannière de la nouvelle entité.

La mort d'al-Masri « accentuera les divisions entre ces éléments, les rendant plus faciles à affronter individuellement lors des opérations militaires en cours », a-t-il indiqué.

De plus, a-t-il ajouté, prendre pour cible les leaders importants d'al-Qaïda comme al-Masri « ébranlera sans doute le groupe et sèmera le chaos dans sa structure de commandement. »

Al-Qaïda perd ses leaders

La mort d'al-Masri est « un revers énorme pour al-Qaïda », a déclaré Cheikh Nabil Naim, membre fondateur du Djihad islamique en Égypte qui a depuis renoncé à l'idéologie extrémiste.

Le groupe a perdu la plupart de ses chefs les plus importantes en Syrie et en Irak, a-t-il rapporté à Diyaruna, notant qu'al-Masri était l'un des organisateurs des opérations externes et des attaques terroristes mondiales.

Selon la chaîne de commandement du groupe, la perte d'al-Masri affaiblira de nombreux réseaux subsidiaires qui recevaient leurs ordres directement de lui, a expliqué Naim.

« Cela affaiblira certainement al-Qaïda en Syrie et dégradera les capacités de certains des éléments qui ont quitté l'Irak », a-t-il affirmé.

À cause de ses racines en Égypte, al-Masri exerçait également une influence sur plusieurs extrémistes égyptiens, a-t-il indiqué, ainsi que sur d'autres ailleurs dans le monde arabe.

Parmi ceux-ci, les disciples d'Hilmi Hashem, un architecte essentiel de l'idéologie extrémiste de « l'État islamique en Irak et au Levant » (EIIL), un groupe issu d'al-Qaïda, a-t-il déclaré. Hashem était un leader de premier plan du groupe al-Shawqiyeen en Égypte, qui a recruté beaucoup de jeunes avant de les envoyer se battre en Syrie et en Irak.

Ils incluent également le leader égyptien d'al-Qaïda Abd al-Aziz al-Jamal et ses disciples, « recevant tous leurs ordres du [membre fondateur d'al-Qaïda], le fils d'Abdoullah [Yussouf] Azzam, [Huthaifa Azzam], notamment ceux qui avaient combattu en Afghanistan et étaient revenus se battre en Irak et en Syrie », a indiqué Naim.

Suite à la mort d'al-Masri, a-t-il ajouté, convaincre ces groupes de travailler sous la bannière d'al-Qaïda sera « difficile à cause des nombreux litiges et désaccords existant entre ces éléments ».

Ceci est particulièrement vrai pour celui qui assure le commandement, a-t-il déclaré.

Naim a déclaré s'attendre à ce que les restes d'al-Qaïda en Syrie ne fassent pas long feu, car ses membres « ne sont que des mercenaires qui se déplacent vers des zones où des groupes bien financés sont présents pour travailler avec eux et en tirer le plus de profits ».

« L'élimination successive des leaders égyptiens aura aussi un impact sur le recrutement des Égyptiens et des Arabes et sapera les forces de ceux qui restent en Syrie », a affirmé Fathi al-Sayyed, chercheur au Centre d'études régionales et stratégiques du Moyen-Orient.

En plus d'avoir tué al-Masri, a-t-il indiqué à Diyaruna, la coalition a éliminé Cheikh Hani Haikal, également connu sous le pseudonyme d'Abou Hani al-Masri, Ahmed Salama Mabrouk, alias « Abou Salama al-Masri », et un extrémiste connu comme Abou al-Afghan al-Masri.

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