Le chef des droits de l'homme de l'ONU a appelé mardi 4 octobre à une action pour mettre fin à la tragédie qui se développe à Alep en Syrie, et a exhorté le Conseil de sécurité à introduire une limite sur le pouvoir du veto de ses membres, a rapporté l'AFP.

« Face à une telle avalanche atroce de violence et de destruction, des mesures extraordinaires doivent être prises » a précisé Zeid Ra'ad Al Hussein dans un communiqué, dénonçant le massacre de 100 enfants en 10 jours à l'est d'Alep contrôlé par les rebelles.

« Le Conseil de sécurité de l'ONU doit, sans aucun délai, adopter des critères pour empêcher les membres d'utiliser le veto lorsqu'il y a de vraies préoccupations que des crimes de guerre, des crimes contre l'humanité ou des génocides peuvent être commis », a-t-il confié.

Limiter le pouvoir du veto des cinq membres permanents du Conseil de sécurité, poursuit-il, permettrait de renvoyer la situation en Syrie devant la Cour Criminelle Internationale (CCI) à La Haye.

De précédentes propositions de faire un tel renvoi ont fait l'objet d'un veto par la Russie, un allié clé du président syrien Bashar al-Assad.

Alep, auparavant un pôle économique de la Syrie, est maintenant au cœur d'une grande campagne militaire par les forces du régime syrien et la Russie.

L'offensive, lancée le 22 septembre, a vu la mort de centaines de civils et la destruction d'hôpitaux et immeubles résidentiels dans l'est contrôlé par les rebelles, où environ 250 000 personnes habitent sous le siège du gouvernement.

Zeid a ajouté que le renvoi devant la CCI « serait plus que justifié vu l'impunité rampante et extrêmement choquante qui a caractérisé le conflit et l'ampleur des crimes qui ont été commis».

Certains crimes, poursuit-il, « peuvent en effet être qualifiés de crimes de guerre et crimes contre l'humanité ».