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Terrorisme

Mort d'une fillette lors d'une attaque à la roquette à Bagdad

Faris al-Omran et AFP

Une volée de roquettes s'est abattue sur Bagdad le 17 novembre, faisant des dégâts dans la Zone verte de la ville et dans ses environs. [Photo diffusée sur les réseaux sociaux]

Une volée de roquettes s'est abattue sur Bagdad le 17 novembre, faisant des dégâts dans la Zone verte de la ville et dans ses environs. [Photo diffusée sur les réseaux sociaux]

Une volée de roquettes s'est abattue sur Bagdad, la capitale irakienne, mardi 17 novembre dans la soirée, tuant une fillette et brisant une trêve d'un mois dans les attaques contre l'ambassade des États-Unis.

Ce regain de violence est intervenu alors que Washington annonçait une réduction historique du nombre de ses effectifs en Iak et en Afghanistan.

Selon l'armée irakienne, quatre de ces roquettes se sont abattues sur la Zone verte de haute sécurité où se trouvent l'ambassade des États-Unis et d'autres missions diplomatiques étrangères.

Deux autres ont également frappé d'autres quartiers de Bagdad, à proximité du complexe de la Cité médicale et à l'entrée du parc al-Zawraa, tuant une fillette et blessant cinq autres civils. Une septième roquette a explosé en vol.

Le camion à partir duquel les roquettes Katioucha ont été tirées contre Bagdad le 17 novembre a par la suite été retrouvé par les forces irakiennes. [Photo diffusée sur les réseaux sociaux]

Le camion à partir duquel les roquettes Katioucha ont été tirées contre Bagdad le 17 novembre a par la suite été retrouvé par les forces irakiennes. [Photo diffusée sur les réseaux sociaux]

Ces sept roquettes avaient été tirées depuis un camion dans le district d'al-Amin al-Thaniyah dans l'est de Bagdad, a indiqué l'armée irakienne dans un communiqué.

Des correspondants de l'AFP ont entendu plusieurs fortes explosions suivies par le son de tiers rapides et de fusées éclairantes illuminant le ciel, indiquant que le système de défense anti-roquettes C-RAM de l'ambassade des États-Unis avait été déployé.

Un porte-parole de la coalition dirigée par les États-Unis a indiqué que les renseignements irakiens avaient confirmé une attaque à la roquette contre l'ambassade américaine, mais n'a pas commenté l'emploi du système C-RAM.

Cette attaque « ne se passera pas sans que ses auteurs en soient tenus pour responsables », a indiqué l'armée irakienne.

« Nos agences de sécurité et de renseignement prennent des mesures pour identifier les auteurs afin qu'ils soient justement punis », a-t-elle déclaré.

« Bien que le gouvernement irakien continue d'engranger des gains de souveraineté et malgré le niveau de professionnalisme et de compétences renforcé de nos forces ... certaines forces hors-la-loi s'emploient à porter atteinte à la stabilité pour servir leurs propres intérêts et leurs objectifs étriqués, qui n'ont rien à voir avec l'intérêt national », a-t-elle poursuivi dans ce communiqué.

Depuis le mois d'octobre 2019, quelque 90 attaques meurtrières à la roquette et aux bombes artisanales ont visé des ambassades et des troupes étrangères, ainsi que d'autres installations dans tout l'Irak.

Ces attaques ont été revendiquées par des groupes décrits par des responsables à la fois américains et irakiens comme « des écrans de fumée » pour les factions pro-iraniennes de la ligne dure en Irak.

Les États-Unis ont explicitement désigné la Kataeb Hezbollah comme étant à l'origine de certaines des violences et ont par deux fois bombardé ce groupe.

Ces attaques ont provoqué la fureur de Washington, qui a pressé le Premier ministre irakien Moustafa Kadhemi de prendre des mesures plus dures contre les auteurs.

Mépris pour les intérêts de l'Irak

En septembre, les États-Unis avaient lancé un ultimatum au gouvernement de Kadhemi, menaçant de fermer leur complexe diplomatique à Bagdad si les attaques à la roquette ne cessaient pas.

Cette escalade avait incité les factions pro-iraniennes à décréter une trêve temporaire à la condition que Washington présente un calendrier pour le retrait de ses troupes. Les roquettes s'étaient immédiatement tues, et l'attaque de mardi a été la première depuis plus d'un mois.

À peu près au même moment, les États-Unis avaient annoncé qu'ils allaient réduire le niveau de leurs troupes en Afghanistan et en Irak à 2 500 dans chaque pays, leur plus bas niveau en presque vingt ans de guerre.

Washington dispose encore de quelque 3 000 troupes stationnées en Irak dans le cadre de la coalition dirigée par les États-Unis pour aider le pays à lutter contre « l'État islamique en Irak et en Syrie » (EIIS) depuis 2014.

Ces nouvelles attaques à la roquette confirment que la Kataeb Hezbollah et d'autres milices pro-iraniennes se consacrent à l'application de l'agenda iranien, a expliqué le politologue Alaa al-Nashou à Diyaruna.

Ces groupes ne sont « que des pions sans volonté ni pouvoir de décision indépendant », a-t-il ajouté. « Leur volonté est dans les mains du régime iranien et seuls les intérêts de l'Iran leur importent. »

Ils exécutent ses ordres sans aucune considération pour l'Irak ou la sécurité des Irakiens, a-t-il poursuivi.

« Les Irakiens paient un lourd tribut par suite des actions hostiles de ces milices et de ce dédain pour leurs vies et leurs biens », a ajouté al-Nashou.

« Elles continuent d'entraîner le pays dans un cycle de conflits et de guerres par procuration, et de faire peser plus de problèmes sur le peuple en pleine crise économique », a-t-il conclu, ajoutant que l'attaque de mardi s'inscrit dans le cadre des efforts de l'Iran de saper la stabilité de l'Irak et de violer sa souveraineté.

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