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Terrorisme

Les Bombardements aériens provoquent une chute libre des finances de l'EIIL

Hassan al-Obaidi à Bagdad

La police irakienne surveille la ligne de front près de la ville d'al-Fatha lors d'une opération lancée en mois de janvier pour protéger les champs de pétrole à proximité de Gajeel et Allas. [Ahmad al-Roubaye / AFP]

La police irakienne surveille la ligne de front près de la ville d'al-Fatha lors d'une opération lancée en mois de janvier pour protéger les champs de pétrole à proximité de Gajeel et Allas. [Ahmad al-Roubaye / AFP]

Alors que les frappes aériennes de la coalition martèlent les sources de revenus de "l'Etat islamique en Irak et au Levant" (EIIL), le groupe a eu recours à des mesures désespérées, néanmoins non durables, pour rester viable, ont déclaré des responsables irakiens à Diyaruna.

Celles-ci comprennent la vente de fil de cuivre dépouillé de l'infrastructure des télécommunications et de l'argent de protection extorqué des commerçants, disent-il.

Depuis Décembre, les raids aériens de la coalition ont pris pour cible les sources de financement de l'EIIL, qui comprennent les champs de pétrole en Irak et en Syrie, où il extrait illégalement et vend du brut, et les réseaux de contrebande à travers lesquels il vend des objets d'antiquité pillés.

Du fait que ses opérations lucratives qui lui assuraient des revenus sont devenues dans la ligne de mire, l'EIIL a été contraint de trouver d'autres moyens de financer son activité de terreur et de payer les salaires de ses combattants.

Les frappes aériennes de la Coalition ont joué un rôle central dans l'arrêt de plus de 90% de la contrebande de pétrole et de sa vente aux gangs sur les frontières, a affirmé le porte-parole du ministère de la Défense irakien le général de brigade Yahya Rassoul à Diyaruna.

L'EIIL extrayait et transportait le pétrole du champ al-Ward en Syrie et les champs irakiens d'al-Qayyara et al-Najma à Ninive et Ajil à Salaheddine avant de le vendre sur le marché noir, dit-il, ce qui lui rapportait environ 20 millions de dollars par mois.

Ajil a été libéré du groupe et les autres champs de pétrole ne sont plus d'aucune utilité pour lui, a-t-il ajouté, notant que les avions de combat de la coalition ont pris pour cible les camions citernes de pétrole au moment où ils quittaient les champs, forçant l'EIIL de cesser toute activité de contrebande.

Le vol et la contrebande de pétrole à des réseaux collaborant avec l'EIIL a également été arrêté dans d'autres champs en Irak et en Syrie, dit Rassoul.

Environ 500 pétroliers utilisés par le groupe ont été détruits par des frappes aériennes internationales, a-t-il fait savoir, et la plupart des routes qu'il utilise pour le transport ont été dynamitées, le rendant incapable de profiter du brut.

La quête désespérée pour l'argent

Avec ses sources de revenus centrales en forte baisse, l'EIIL a été contraint à trouver d'autres moyens de se procurer des fonds, souligne Rassoul.

Ceux-ci comprennent l'argent de protection extorqué des agriculteurs, petits commerçants et des propriétaires de magasins vendant de l'épicerie et des articles ménagers, et même des vendeurs ambulants, dit-il, ainsi que les pharmacies, les cliniques et les médecins.

Le groupe ramasse l'argent de la Zakat par force des habitants des zones sous son contrôle, a-t-il ajouté, en promettant de le distribuer aux pauvres, mais ne le fait jamais réellement.

Il confisque et vend également les propriétés et les maisons de citoyens qu'il considère comme « apostats », y compris les membres des forces de sécurité, les partis politiques et les organismes gouvernementaux, ainsi que les chrétiens, les Yézidis et les membres des autres sectes.

Le groupe participe également à des opérations de "vol ouvert et de négociation de rançons pour libérer les gens qu'il kidnappe, habituellement une somme importante de 50 000 dollars pour chaque victime vivante et 1000 dollars pour les dépouilles remises à leurs familles pour être enterrées de manière propre plutôt que d'être jetées dehors dans la rue", dit Rassoul.

"Le recours de l'EIIL à ces sources répugnantes est une preuve supplémentaire de sa situation intérieure détériorée", a-t-il souligné, ajoutant que le groupe "agit comme une bande de bandits exposer la fausseté de son «khalifat» supposée".

"Le pillage perpétré par l'EIIL dans plusieurs régions irakiennes comprend également le vol des équipements d'électricité, tels que les tours, les poteaux ainsi que les câbles desquels il extrait le cuivre et le plomb avant de les vendre, dans une indication de l'état misérable qu'il a atteint", a déclaré le ministre irakien de l'Electricité Qassim al-Fahdawi à Diyaruna.

Les finances de l'EIIL en chute libre

La situation financière de l'EIIL s'est effondrée avec une vitesse incroyable, affirme le commandement des opérations de Ninive le général de division Najim al-Jabouri dans une déclaration à Diyaruna.

Certains des éléments du groupe reçoivent maintenant un salaire mensuel de moins de 500 dollars, a-t-il dit, alors que l'année dernière ils étaient payés plus de 1.500 dollars.

Les ateliers où le groupe fabrique des explosifs et des voitures piégées ont diminué en nombre en raison des frappes aériennes de la coalition et de l'incapacité du groupe de les soutenir, a fait savoir al-Jabouri.

En outre, dit-il, la propagande de l'EIIL qui diffusait tous les jours des messages sur la distribution de nourriture aux pauvres a disparu depuis la diminution de ses fortunes, même si cela était une partie importante de ses efforts de recrutement.

Les sources de revenus de l'EIIL se tarissent, et dans quelques mois Mossoul et les villes irakiennes restantes sous son contrôle seront libérées, a déclaré l'analyste de sécurité Fouad Ali, un expert des groupes extrémistes.

Il n'y aura plus de paiements de protection ou d'extorsion de l'argent des gens, et toutes autres sources de financement cesseront d'être disponibles, a-t-il dit à Diyaruna.

"Ils essaient de restaurer leur force de toute manière possible, verser de l'argent et en même temps perdre leur infrastructure", a-t-il affirmé, ajoutant que les efforts de la coalition pour mettre fin au groupe commencent à porter leurs fruits.

Bagdad doit également organiser des campagnes de sensibilisation au public en faveur de la population dans les zones détenues par l'EIIL, a-t-il ajouté, en les mettant en garde contre le paiement d'argent au groupe ou l'achat de quoi que ce soit de celui-ci, en plus de l'allocation de fonds de récompense "pour tout résident qui apporte des informations sur leurs autres sources de financement dissimulées".

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