L'agent nerveux du sarin a été utilisé dans un "incident" dans un village du nord de la Syrie à la fin de mars, cinq jours avant l'attaque mortelle sur Khan Sheikhun, a annoncé l'AFP mercredi 4 octobre.
"L'analyse des échantillons recueillis (par l'OIAC) ... concerne un incident qui a eu lieu à nouveau dans la partie nord de la Syrie le 30 mars de cette année", a déclaré le responsable de l'Organisation pour l'Interdiction des Armes Chimiques.
"Les résultats prouvent l'existence du sarin", a indiqué Ahmet Uzumcu.
L'attaque de Khan Sheikoun le 4 avril était auparavant considérée comme la première utilisation du sarin depuis l'attaque mortelle d'août 2013 dans et autour de Damas qui a tué des centaines de personnes.
Cependant, Uzumcu a déclaré que le sarin avait été utilisé dans un village appelé al-Lataminah, à environ 25 kilomètres au sud de Khan Sheikhoun le 30 mars.
"Ce que nous savons pour l'instant n'est pas grand chose. Cinquante personnes auraient été blessées. Il n'y a pas eu de décès signalés", a-t-il ajouté.
Il a souligné que la mission d'enquête de l'OIAC avait récupéré des échantillons de sol, de vêtements et de pièces métalliques "qui ont été envoyés à nos laboratoires et nous avons reçu les résultats il y a quelques jours".
Il est "inquiétant qu'il y ait une utilisation ou une exposition au sarin même avant l'incident du 4 avril", a-t-il déclaré.
Le gouvernement de la Syrie a nié l'implication et prétend qu'il ne possède plus d'armes chimiques après un accord de 2013 en vertu duquel il s'est engagé à céder son arsenal chimique.
L'OIAC a présenté au début de cette année un rapport confirmant que le gaz sarin a été utilisé dans l'attaque de Khan Sheikhoun, mais n'a pas signalé le responsable de l'attaque.
Mais les enquêteurs de crimes de guerre de l'ONU ont déclaré le mois dernier qu'ils avaient des preuves que les forces syriennes étaient derrière les attaques, le premier rapport de l'ONU à accuser officiellement le régime d'Assad.
Le JIM, un comité conjoint de l'OPCW et des Nations Unies, étudie maintenant la question de la responsabilité et son rapport sur l'attaque est attendu dans les prochaines semaines.