NOUVELLES D’IRAK
Sécurité

L'Irak renforce la sécurité le long de la frontière avec la Syrie

Faris al-Omran

Le 23 janvier, un soldat irakien de la 20e division de l'armée occupe un poste militaire à la frontière entre l'Irak et la Syrie. [Photo fournie par le ministère irakien de la Défense]

Le 23 janvier, un soldat irakien de la 20e division de l'armée occupe un poste militaire à la frontière entre l'Irak et la Syrie. [Photo fournie par le ministère irakien de la Défense]

L'Irak a renforcé sa présence sécuritaire le long de la frontière avec la Syrie afin de bloquer les opérations de contrebande sur lesquelles les éléments restants de « l'État islamique en Irak et en Syrie » (EIIS) comptent pour leur survie, ont déclaré des responsables gouvernementaux et militaires.

En plus de la contrebande de marchandises à travers la frontière, dans le cadre d'opérations secrètes qui aident à financer le groupe, l'EIIS a cherché à exploiter les lacunes de la sécurité aux frontières pour déplacer les combattants entre les deux pays, ont-ils indiqué.

La responsabilité du maintien de la sécurité de la bande de 600 kilomètres est partagée par le commandement des gardes-frontières du ministère de l'Intérieur et les commandements des opérations de l'Anbar, d'al-Jazeera et de l'ouest de Ninive du ministère de la Défense.

Ces forces mènent régulièrement des opérations de ratissage dans les zones désertiques près de la frontière et bloquent les passages utilisés par les passeurs et les militants qui traversent l'Irak et la Syrie.

Les dirigeants irakiens inspectent une installation de sécurité qui surveille la bande frontalière avec la Syrie le 1er juillet. [Photo fournie par le commandement des gardes-frontières]

Les dirigeants irakiens inspectent une installation de sécurité qui surveille la bande frontalière avec la Syrie le 1er juillet. [Photo fournie par le commandement des gardes-frontières]

Une importante opération de sécurité a été organisée dans la zone frontalière le 10 novembre, a déclaré le porte-parole du Commandement des opérations conjoint irakien, le général Tahseen al-Khafaji.

Cela faisait partie d'une série d'opérations dirigées par les commandements des opérations militaires pour nettoyer la région frontalière des cellules de l'EIIS et couper leurs sources de financement, a-t-il signalé.

« Les efforts sont concentrés sur l'éradication des terroristes du désert et la lutte contre leurs activités, en plus de poursuivre les gangs du crime organisé, les passeurs, les trafiquants d'êtres humains et de drogue, et d'imposer une emprise serrée sur les frontières », a-t-il dit à Diyaruna

De nombreuses cachettes et armes de l'EIIS ont été découvertes et détruites lors d'opérations qui s'étendent au nord et au sud de l'Euphrate, a-t-il poursuivi.

Les forces de sécurité ont ratissé les zones d'al-Jazeera et d'al-Qaim, et les zones au sud de l'autoroute internationale en direction de la Syrie et de la Jordanie.

Ces opérations se déroulent en conjonction avec le renforcement continu des fortifications frontalières dans le haut Euphrate, où des rapports fréquents d'infiltration de l'EIIS du côté syrien et d'activités de contrebande ont été signalés.

Efforts pour fortifier la frontière

Le député irakien de Diyala Abdoul Khaliq al-Azzawi a déclaré pour sa part à Diyaruna que la situation sécuritaire le long de la frontière « s'était considérablement améliorée, grâce au déploiement d'unités de l'armée et de la police des frontières, qui travaillent avec une grande efficacité et professionnalisme ».

Ces efforts de police sont complétés par des travaux de fortification des frontières, qui comprennent la réhabilitation des postes frontièresdétruits par l'EIIS, a-t-il ajouté.

Un système intégré de barrières est également en cours de mise en place: une berme en terre, une tranchée de trois mètres de large, une ligne de fils métalliques, une clôture équipée de matériel de surveillance et de détection et des tours en béton équipées de caméras thermiques.

Al-Azzawi a noté que 18 milliards de dinars irakiens (15 millions de dollars) sont alloués pour financer l'amélioration du système de fortification, ce qui a contribué à alléger le fardeau des forces de sécurité et à renforcer la sécurité aux frontières.

L'EIIS a récolté d'énormes richesses entre les années 2014 et 2017, mais après avoir perdu son emprise sur les centres urbains, ses restes ont cherché à s'implanter dans le désert entre l'Irak et la Syrie, a-t-il fait savoir.

Ces zones désertiques ont servi de refuge aux réseaux de l'EIIS transportant des armes et des combattants et se livrant à tous types d'activités de contrebande, a-t-il dit.

Mais une sécurité renforcée aux frontières a entravé les efforts du groupe pour exploiter ces passages frontaliers, a-t-il déclaré, alors il s'est tourné vers les enlèvements contre rançon et l'extorsion comme sources de revenus.

Les acteurs non étatiques entravent la sécurité

Malgré les efforts déployés pour sécuriser la frontière avec la Syrie, elle reste un point focal pour les restes de l'EIIS, a dit l'expert militaire Jalil Khalaf Shwayel à Diyaruna.

Les déploiements militaires et les systèmes de surveillance ont considérablement limité les activités des éléments restants de l'EIIS, mais pas complètement, a-t-il indiqué à Diyaruna, alors que le groupe continue de faire passer des combattants, des armes et des fournitures logistiques.

Il a souligné l'importance de « retirer toutes les factions armées irrégulières de la zone frontalière et de limiter le déploiement aux forces de sécurité légitimes ».

Les forces irakiennes devraient être « seules responsables de la préservation de la sécurité de cette région et de la lutte contre les menaces terroristes », a ajouté Shwayel.

Depuis la défaite de l'EIIS fin 2017, a-t-il dit, les milices liées à l'Iran ont cherché à étendre leur présence dans la région frontalière en établissant des bases et des casernes dans la ville irakienne d'al-Qaim et du côté syrien de la frontière.

Shwayel a mis en exergue le fait que la présence de tout groupe qui ne répond pas à l’État et travaille à l'avancement des programmes étrangers est une « menace majeure qui entrave les efforts de contrôle et de sécurisation des frontières ».

Il a aussi souligné la nécessité de renforcer la confiance entre la population locale et les forces irakiennes afin d'éradiquer les cellules de l'EIIS et de couper leurs sources de financement.

Aimez-vous cet article?

0 COMMENTAIRE (S)
Politique Commentaire * INDIQUE CHAMP NÉCESSAIRE 1500 / 1500