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Terrorisme

Le régime syrien et les milices rackettent les habitants de Deir Ezzor

Waleed Abou al-Khair au Caire

Des membres d'une milice fidèle au CGRI dans une grande artère de la ville d'al-Boukamal à Deir Ezzor. [Photo de l'Œil de l'Euphrate]

Des membres d'une milice fidèle au CGRI dans une grande artère de la ville d'al-Boukamal à Deir Ezzor. [Photo de l'Œil de l'Euphrate]

Une campagne d'extorsion systématique est en cours dans les zones contrôlées par le régime dans la province de Deir Ezzor, où les forces syriennes et les milices qui leur sont fidèles ont arrêté des habitants et ne les ont relâchés qu'en échange d'un paiement, selon des militants locaux.

Cette campagne vise en particulier les civils qui sont récemment revenus dans le nord-est de la Syrie, notamment dans la ville d'al-Boukamal, à la frontière avec l'Irak.

Cela a rendu la vie dans la région presque impossible, a déclaré à Diyaruna Jamil al-Abed, militant de Deir Ezzor.

« Les habitants qui étaient récemment revenus à al-Boukamal après avoir obtenu l'assurance qu'ils ne seraient pas harcelés par les services de sécurité du régime font maintenant l'objet d'arrestations et de menaces d'extorsion », a-t-il rapporté.

Ces exactions commencent dès leur retour dans la région, a-t-il fait savoir, notant que de nombreux hommes qui sont revenus avec leur famille ont été arrêtés par la branche de la sécurité militaire, qui est l'une des institutions de sécurité du régime, mais qui suit les ordres des forces russes.

Les personnes arrêtées ont été informées qu'elles devaient payer jusqu'à 500 000 livres syriennes (1 000 dollars) pour être libérées, a indiqué al-Abed. Beaucoup d'entre elles, incapables de payer cette somme, ont été forcées d'emprunter de l'argent, ou de vendre leur bétail.

Quant à ceux qui ne peuvent pas rassembler la somme, a-t-il ajouté, ils peuvent rester en détention pendant une longue période et éventuellement être transférés dans un des centres de détention du régime à Damas sur la base de fausses accusations.

Il s'agit généralement d'accusations de coopération avec les forces de la coalition internationale ou d'appartenance à un groupe terroriste, a-t-il précisé.

Al-Abed a indiqué que la 4e division de l'armée de terre du régime a également imposé des « taxes exorbitantes » sur les meubles que les rapatriés apportent avec eux, qui dans la plupart des cas dépassent le prix des meubles eux-mêmes.

Selon les explications fournies par Sheyar Turko, spécialiste des affaires iraniennes, à Diyaruna, les militants et les civils de la ville d'al-Boukamal accusent des éléments du 47e régiment affilié au CGRI d'être les principaux responsables de ces tentatives d'extorsion.

De récents rapports indiquent que les salaires des soldats de ce régiment ont été réduits de 50 % ou plus à cause des conditions financières désastreuses auxquelles le Corps des Gardiens de la révolution islamique (CGRI) est confronté et de son incapacité à continuer à payer les salaires de ses combattants au même niveau, a-t-il déclaré.

Saisie des maisons des habitants

Ayham al-Ali, militant dans les médias à al-Boukamal, a déclaré à Diyaruna que certaines familles étaient revenues dans la ville parce qu'elles craignaient que les forces du régime ou les milices affiliées au CGRI ne saisissent leurs biens.

Ces derniers mois, ces forces ont lancé une campagne de saisie des maisons vacantes et des propriétés des habitants dans les zones sous leur contrôle, a rapporté al-Ali.

Pour ce faire, ils falsifient les actes de propriété et fabriquent de faux actes de vente, a-t-il expliqué. Ces propriétés finissent le plus souvent entre les mains d'officiers du CGRI, qui en font des logements pour leurs éléments et leurs familles ou des postes militaires.

Les miliciens affiliés au CGRI rackettent également les habitants qui reviennent en les menaçant d'arrestation s'ils n'envoient pas leurs enfants dans les camps religieux et de scouts qu'ils ont installés dans la région, a rapporté al-Ali.

Ces camps sont supervisés par des officiers du CGRI et visent à former la prochaine génération de fidèles du régime iranien, a-t-il déclaré.

« Beaucoup refusent de rejoindre les milices en dépit des incitations financières, d'où la nécessité de menaces et d'extorsions », a conclu al-Ali.

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