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Terrorisme

Le meurtrier du professeur français était « en contact » avec un extrémiste en Syrie

AFP

Un policier français à côté d’un portrait du professeur français Samuel Paty affiché sur la façade de la Comédie à Montpellier, le 2 octobre, lors d’un hommage national à cet enseignant décapité pour avoir montré des caricatures du prophète Mahomet lors d’un cours d’instruction civique. [Pascal Guyot/AFP]

Un policier français à côté d’un portrait du professeur français Samuel Paty affiché sur la façade de la Comédie à Montpellier, le 2 octobre, lors d’un hommage national à cet enseignant décapité pour avoir montré des caricatures du prophète Mahomet lors d’un cours d’instruction civique. [Pascal Guyot/AFP]

L’enquête sur le meurtre en France d’un professeur qui avait montré à ses élèves des caricatures du prophète Mahomat s’est orientée vers la Syrie, ce jeudi 22 octobre, où le tueur était en contact avec un extrémiste, a indiqué une source proche du dossier.

Sept personnes ont été accusées de complicité dans cet « assassinat terroriste » après que le jeune Tchétchène Abdoullakh Anzorov, âgé de 18 ans, a tué Samuel Paty vendredi, notamment deux adolescents qui ont aidé à identifier le professeur.

Mercredi, lors de l’hommage rendu par la France à Samuel Paty, le président Emmanuel Macron a déclaré que ce professeur d’histoire et géographie avait été assassiné par des « couards » pour avoir affiché les valeurs laïques et républicaines de la République française.

Dans leur recherche d’éventuels complices, les enquêteurs antiterroristes ont maintenant établi qu’Anzorov était en contact avec un extrémiste russophone en Syrie, dont l’identité n’a pas encore été révélée, a indiqué cette source à l’AFP.

Le quotidien Le Parisien a rapporté ce jeudi que ce contact présumé d’Anzorov avait été localisé grâce à une adresse IP que les enquêteurs avaient fait remonter à Idlib, un bastion extrémiste dans le nord-ouest de la Syrie.

Dans un message audio en russe traduit par l’AFP diffusé immédiatement après l’assassinat, Anzorov faisait à plusieurs reprises référence au Coran et à « l’État islamique en Irak et en Syrie ».

Ce message avait été publié sur les réseaux sociaux dans une vidéo accompagnée de deux tweets, l’un montrant la tête tranchée de la victime et l’autre dans lequel Anzorov confessait cet assassinat.

Quelques instants après, il avait été abattu par la police.

Anzorov a décapité Samuel Paty avec un long couteau. Plusieurs élèves du professeur ont vu ces images en ligne avant qu’elles soient supprimées.

Les adolescents qui ont désigné Paty à son meurtrier en échange d’argent ont été accusés de complicité dans cet assassinat mercredi dans la soirée.

Le père de l’un des élèves de Paty, qui avait lancé cette campagne contre l’enseignant sur les réseaux sociaux alors même que sa fille n’était pas en cours lorsque ces caricatures avaient été montrées, a également été accusé.

Plus d'une cinquantaine d’associations seront dissoutes

A également été accusé de complicité un islamiste radical connu qui a aidé le père à fomenter la colère contre le professeur Paty.

Les trois autres personnes poursuivies sont des amis d’Anzorov, dont l’un l’aurait conduit sur le lieu du crime et un autre l’avait accompagné pour acheter une arme.

Deux d’entre eux devront répondre d’accusations de complicité dans ce crime terroriste, tandis que le troisième est poursuivi pour un délit moindre, a indiqué le bureau du procureur antiterroriste.

Samuel Paty, 47 ans, était devenu la cible d’une campagne de haine en ligne pour ses choix de matériels didactiques, les mêmes images que celles qui avaient déclenché l’assaut meurtrier par des islamistes armés contre le magazine satirique Charlie Hebdo en janvier 2015.

La police a effectué des dizaines d’opérations depuis cet assassinat, et le gouvernement a ordonné la fermeture pendant six mois d’une mosquée près de Paris et dissout le collectif Cheikh Yassin, un groupe dont il disait qu’il soutenait le mouvement Hamas.

Le gouvernement français a prévu de dissoudre plus d’une cinquantaine d’autres associations qu’il accuse d’entretenir des liens avec l’islam radical.

La décapitation de Paty est la seconde attaque au couteau affirmant vouloir venger le prophète Mahomet depuis le début le mois dernier du procès des complices dans l’attaque contre Charlie Hebdo.

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