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Terrorisme

L'Irak diligente une enquête sur les morts de Farhatiya

Faris al-Omran

Le Premier ministre irakien Moustafa Kadhemi et les responsables de la sécurité écoutent le 18 octobre les proches de l'une des victimes du massacre de Farhatiya, dans la province de Salaheddine. [Photo fournie par les services de presse de la Primature]

Le Premier ministre irakien Moustafa Kadhemi et les responsables de la sécurité écoutent le 18 octobre les proches de l'une des victimes du massacre de Farhatiya, dans la province de Salaheddine. [Photo fournie par les services de presse de la Primature]

Le Premier ministre irakien Moustafa Kadhemi a mis en place une commission spéciale chargée d'enquêter sur le meurtre de huit civils dans la province de Salaheddine, dans un contexte de colère générale de l'opinion publique contre ce que de nombreux Irakiens ont appelé un « massacre ».

À l'aube du samedi 17 octobre, une force lourdement armée a lancé un raid contre le village de Farhatiya dans le district de Balad et a enlevé douze jeunes hommes, les emmenant vers une destination inconnue.

Au petit matin, les régiments de police d'urgence de Salaheddine ont découvert les corps de huit hommes tués par balle, tandis que le sort des quatre autres demeure inconnu.

Les hashtags #Salaheddine_massacre et #Farhatiya_massacre se sont propagés durant le week-end, et les utilisateurs des réseaux sociaux irakiens ont partagé des photos des civils exécutés et accusé les milices armées d'avoir commis ce crime.

Le 18 octobre, les Irakiens ont observé une minute de silence en mémoire des victimes de l'attaque du village d'al-Farhatiya, dans la province de Salaheddine. [Photo fournie par la Direction de la distribution de l'électricité de Salaheddine]

Le 18 octobre, les Irakiens ont observé une minute de silence en mémoire des victimes de l'attaque du village d'al-Farhatiya, dans la province de Salaheddine. [Photo fournie par la Direction de la distribution de l'électricité de Salaheddine]

Kadhemi, accompagné de hauts fonctionnaires, a participé dimanche à une réception de deuil pour les victimes.

Il a fait savoir dans une déclaration que les droits des victimes « seront maintenus par la loi », et qu'il suit personnellement les enquêtes qui ont été lancées.

Les auteurs seront « punis par les tribunaux et non par des actes de vengeance », a-t-il promis, ajoutant que les criminels n'échapperont pas à la justice.

Les familles des victimes accusent les FMP

En plus de la commission d'enquête du gouvernement, le président du parlement irakien Mohammed al-Halbousi a créé une commission composée de membres de la commission parlementaire défense et sécurité pour enquêter sur ce crime.

Les deux commissions ont commencé leurs enquêtes et organisé des réunions avec les parties concernées, a rapporté à Diyaruna Shaalan al-Karim, chef de la tribu Albou Issa et ancien député de la province de Salaheddine.

« Nous attendons leurs conclusions, qui seront annoncés dans les prochains jours », a-t-il déclaré.

Les familles des victimes et les habitants du quartier ont accusé la 42e brigade des Forces de mobilisation populaire, une faction de la milice Asaib Ahl al-Haq soutenue par l'Iran, d'être derrière ce crime, a-t-il noté.

« Des témoins oculaires, dont des proches des individus assassinés, des habitants de la région et des membres de la force de sécurité en charge de la zone, le 3e régiment des forces commando du commandement des opérations de Samarra, ont confirmé ces accusations », a indiqué al-Karim.

Les FMP ont nié les accusations, rejetant la faute sur « l'État islamique en Irak et en Syrie » (EIIS) dans une déclaration faite dimanche.

« La force de la loi sera appliquée aux personnes impliquées, quelle que soit leur affiliation », a affirmé al-Karim.

Multiplicité des commandements de sécurité

« Le crime de Farhatiya est une preuve supplémentaire du danger qu représententles armes non réglementées et les groupes armés qui n'obéissent pas aux ordres du Premier ministre », a déclaré al-Karim, ajoutant que cela constitue une menace majeure pour la sécurité nationale.

Il a demandé que la sécurité à Salaheddine soit confiée à l'armée irakienne et à la police locale, ainsi qu'à la mobilisation tribale, composée d'habitants locaux.

La multiplicité des commandements et des mobilisations de sécurité déployés à Salaheddine ne sert pas la sécurité de la province, a-t-il déclaré.

« La responsabilité de la sécurité dans la province est aujourd'hui répartie entre trois commandements militaires : le commandement des opérations de Salaheddine, le commandement des opérations de Samarra et le commandement du centre de contrôle de Kirkouk », a-t-il détaillé.

De plus, deux commandements des PMF sont présents dans la province : la brigade al-Salam au sein du commandement des opérations de Samarra, et le commandement de la mobilisation à Salaheddine, a précisé al-Karim.

Les branches nord et sud de Tikrit du Service de sécurité nationale sont également actives à Salaheddine, a-t-il ajouté.

Cette présence de nombreux organes de sécurité a « eu un impact négatif sur l'échange d'informations de sécurité et a affaibli le contrôle sur la prise de décision en matière de sécurité dans la province », a-t-il déclaré.

Selon la loi irakienne, la sécurité dans la province de Salaheddine est du ressort du gouverneur, qui est aujourd'hui « dépourvu de cette autorité », a conclu al-Karim.

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