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Criminalité et Justice

La femme d'un extrémiste condamnée en Allemagne pour avoir réduit en esclavage une jeune yézidie

AFP

Le juge Norbert Sakuth avant le début du procès d'Omaima A., épouse du défunt rappeur et extrémiste de l'EIIS Denis Cuspert, également connu sous le nom de Deso Dogg, au tribunal régional supérieur de Hambourg le 2 octobre. Omaima A. a été condamnée à trois ans et demi de prison pour avoir participé à l'esclavage d'une jeune yézidie en Syrie. [Georg Wendt/POOL/AFP]

Le juge Norbert Sakuth avant le début du procès d'Omaima A., épouse du défunt rappeur et extrémiste de l'EIIS Denis Cuspert, également connu sous le nom de Deso Dogg, au tribunal régional supérieur de Hambourg le 2 octobre. Omaima A. a été condamnée à trois ans et demi de prison pour avoir participé à l'esclavage d'une jeune yézidie en Syrie. [Georg Wendt/POOL/AFP]

Vendredi 2 octobre, un tribunal allemand a condamné la femme d'un rappeur devenu extrémiste à trois ans et demi de prison pour avoir participé à l'esclavage d'une jeune yézidie en Syrie.

Identifiée par le tribunal sous le nom d'Omaima A. et âgée de 36 ans, cette Germano-Tunisienne a été reconnue coupable d'appartenance à « l'État islamique en Irak et en Syrie » (EIIS) par le tribunal régional de Hambourg.

Les juges ont également décrété qu'elle avait manqué à son devoir de mère en emmenant ses trois jeunes enfants dans une zone de guerre, et qu'elle avait enfreint une loi sur le contrôle des armes de guerre avec l'utilisation d'une Kalachnikov.

Début 2015, cette femme et ses trois enfants avaient rejoint son premier mari dans les zones contrôlées par l'EIIS en Syrie.

Après sa mort, elle avait épousé un célèbre rappeur berlinois qui avait rejoint les rangs du groupe terroriste.

Le rappeur Denis Cuspert, plus connu sous son pseudonyme « Deso Dogg », avait rejoint l'EIIS en 2014. Selon les médias, il a été tué lors d'une frappe aérienne en 2018 en Syrie.

Les juges ont conclu que l'accusée était complice de l'esclavage d'une jeune fille de 13 ans appartenant à la minorité yézidie.

Lors du procès, Omaima A. a déclaré avoir « commis une grave erreur il y a cinq ans », a rapporté la chaîne publique NDR, lorsqu'elle a rejoint son premier mari à al-Raqqa, qui était alors la capitale de l'EIIS en Syrie.

Elle a affirmé que la jeune yézidie était une « invitée » dans leur maison.

« Je m'excuse auprès d'elle de ne pas avoir pu l'aider », a-t-elle déclaré.

Mais le ministère public a précisé qu'elle n'avait jamais vraiment rompu avec le groupe extrémiste.

Son avocat a fait valoir qu'elle s'était contentée d'entretenir le foyer et de s'occuper de ses enfants sans soutenir les actions de ses deux maris.

Deux autres procès sont en cours en Allemagne en rapport avec de mauvais traitements contre des yézidis.

Une Allemande est en procès depuis avril 2019 pour crimes de guerre et meurtre, accusée d'avoir laissé une fillette yézidie de cinq ans mourir de soif en Irak.

Dans la même affaire, un Irakien est jugé depuis avril dernier à Francfort pour meurtre et génocide, un procès d'un membre de l'EIIS apparemment sans précédent.

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