Un barrage de frappes aériennes russes sur la province syrienne d’Idlib a déplacé des dizaines de familles qui étaient récemment rentrées chez elles depuis les camps de déplacés, a expliqué un membre des Casques blancs.
Plusieurs d’entre elles avaient décidé de rentrer dans leurs localités en craignant que le surpeuplement dans les camps ne les expose au risque d’une nouvelle pandémie du nouveau coronavirus (COVID-19), a expliqué Khaled al-Khatib, un membre des Casques blancs.
Ces craintes semblent avoir été justifiées, a-t-il indiqué à Diyaruna, alors que la reprise des frappes aériennes et les mouvements de population qui s’en sont suivis coïncident avec une reprise généralisée de l’épidémie de coronavirus dans le nord-ouest de la Syrie.
« Le nombre d’infections au coronavirus et de décès dans la population civile a fortement augmenté au cours des dernières semaines », a déclaré al-Khatib.
Il a également souligné que la première vague de déplacements avait été déclenchée par une première campagne de frappes aériennes russes et syriennes, qui avait entraîné la mise en place de dizaines de camps de déplacés formels et informels.
Ces camps accueillent aujourd’hui plus de 1,5 million de personnes vivant dans des conditions très difficiles.
Selon Médecins sans frontières (MSF), l’accès à l’eau potable est rare et les conditions sanitaires sont mauvaises à l’intérieur de ces camps. Et le respect des mesures de contrôle, telles que la distanciation physique, le lavage des mains et l’isolement sont difficiles pour la plupart des habitants de ces camps.
« Forte augmentation » des cas d’infections
La semaine dernière, MSF a indiqué que le nord-ouest de la Syrie avait connu une forte augmentation du nombre de patients atteints du coronavirus, rapportant dix fois plus de cas que le mois précédent.
Le 22 septembre, a poursuivi MSF, 640 personnes ont été testées positives au nouveau coronavirus dans la région, dont près de 30% de travailleurs sanitaires.
Le 14 septembre seulement, a rapporté l’organisation, 80 nouveaux cas ont été enregistrés, soit le nombre le plus élevé pour une seule journée depuis l’apparition du premier cas début juillet.
Les tests sont restés limités durant toute cette période, a poursuivi MSF, laissant planer des doutes sur la vitesse réelle de la transmission et le véritable nombre d’infections.
Al-Khatib a expliqué que de nombreuses organisations médicales et humanitaires tentent de lutter contre cette pandémie virale dans les camps, en désinfectant les parties communes et en menant des campagnes de sensibilisation.
Elles ont formé et entraîné de nouvelles équipes de bénévoles pour effectuer ce travail.
Le mois dernier, les Casques blancs et d’autres organisations humanitaires et médicales opérant dans Idlib avaient mis en garde qu’une catastrophe humanitaire dans Idlib serait inévitable si ces frappes aériennes se poursuivaient.