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Sécurité

Poursuite des réformes en Irak dans un contexte de hausse des attaques des milices

Faris al-Omran

Le Premier ministre irakien Moustafa Kadhemi rencontre des responsables en mai pour parler des réformes du gouvernement. [Photo via les services de la Primature irakienne]

Le Premier ministre irakien Moustafa Kadhemi rencontre des responsables en mai pour parler des réformes du gouvernement. [Photo via les services de la Primature irakienne]

Malgré une augmentation de la fréquence des attaques des milices contre les intérêts internationaux en Irak, que les observateurs voient comme une tentative pour discréditer le gouvernement, les réformes se poursuivent, bien qu’à un rythme moins soutenu, ont-ils expliqué.

Cheikh Thaer al-Bayati, porte-parole du Conseil tribal arabe de la province de Salaheddine, a expliqué que les factions armées loyales à l’Iran sont « responsables de tous les problèmes dans le pays ».

« Elles tentent de saper les réformes et de s’opposer à toute initiative pour faire appliquer l’État de droit et rétablir le pouvoir de l’État. Le chaos leur assure un terreau fertile pour croître et se développer », a-t-il indiqué à Diyaruna.

Selon al-Bayati, ces factions tentent de faire en sorte que l’Irak reste plongé dans le chaos causé par la violence armée, l’instabilité, la corruption généralisée et la crise économique.

Les bureaux de la société américano-britannique G4S à Bagdad ont été visés par une bombe début septembre. [Photo diffusée sur les réseaux sociaux]

Les bureaux de la société américano-britannique G4S à Bagdad ont été visés par une bombe début septembre. [Photo diffusée sur les réseaux sociaux]

Elles représentent un grave danger pour la sécurité et la paix civile et portent atteinte aux intérêts nationaux de l’Irak et à ses relations avec la communauté internationale, a-t-il ajouté.

Hausses des attaques visant des cibles internationales

Après la mort du commandant de la Force al-Qods du CGRI Qassem Soleimani en janvier, certains éléments du CGRI ont accusé cette société assurant la sécurité de l’Aéroport de Bagdad (G4S) d’avoir été complice de cette mort.

Le 3 septembre, un drone a lâché une petite bombe sur le quartier général de cette société de sécurité américano-britannique dans le quartier résidentiel al-Qadisiyah de Bagdad. Personne n’a revendiqué cette attaque.

Depuis la fin de l’année dernière, plus de 30 attaques à la roquette ont visé des installations irakiennes abritant des diplomates ou des troupes étrangères.

Ces attaques sont rarement revendiquées, mais Washington les a imputées aux factions pro-iraniennes en Irak, essentiellement la Kataeb Hezbollah.

Plus récemment, des attaques impliquant des engins explosifs improvisés (EEI) ont visé des entreprises de soutien logistique travaillant pour la coalition internationale en Irak.

Le 26 août, un EEI a explosé au passage d’un convoi des Nations unies sur l’autoroute reliant Mossoul à Erbil. Un groupe s’identifiant comme membre de la Résistance islamique pro-CGRI a revendiqué cet incident.

L’analyste politique Ahmed Shawqi a expliqué à Diyaruna que la menace que représentent les milices opérant sous le couvert des FMP se renforce. Il a précisé que ces groupes utilisent les FMP comme une couverture pour légitimer leur présence tout en mettant en œuvre l’agenda du régime iranien.

Avec cette récente escalade des opérations, a-t-il poursuivi, ces milices semblent envoyer un message au gouvernement irakien qu’elles sont « prêtes à tout faire pour préserver leurs intérêts et leurs rapports avec le [CGRI] ».

« Elles veulent mettre dans l’embarras le Premier ministre irakien Moustafa Kadhemi, qui s’est engagé envers le peuple irakien et le monde à rétablir l’honneur de l’État et le respect de la loi », a indiqué Shawqi.

Mais malgré les obstacles sur la voie des réformes gouvernementales,« les progrès avancent à un rythme lent », a-t-il continué.

Le gouvernement accélère ses réformes

Le gouvernement ne souhaite pas se heurter à ces groupes intermédiaires par crainte d’envenimer la situation en Irak, a expliqué Shawqi. Mais les récentes mesures ont « énervé et effrayé les milices, ce qui est une évolution positive ».

En juillet, le gouvernement irakien avait annoncé un plan pour sécuriser les postes frontaliers et les ports en luttant contre la contrebande, une source de financement des milices. Un mois plus tard, il avait mis en place une commission d’enquête pour enquêter sur la corruption.

Le 5 septembre, les forces irakiennes ont lancé l’opération « Promesse tenues » destinée à confisquer les armes non enregistrées à Bagdad et Bassorah. Cette opération se poursuivra dans d’autres provinces.

Un membre du parlement irakien qui a souhaité conserver l’anonymat a expliqué à Diyaruna que le gouvernement cherche à limiter le port des armes aux forces de sécurité pour souligner qu’il n’existe aucune autorité plus haute que l’État et la loi.

Il a conclu en disant que cette opération a permis l’arrestation de dizaines d’individus recherchés et la confiscation d’une grande quantité d’armes et de munitions.

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