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Sécurité

Futures opérations de sécurité coordonnées entre l’armée irakienne et les Peshmergas

Khalid al-Taie

Deux délégations de l’armée irakienne et des forces des Peshmergas lors d’une rencontre bilatérale organisée le 20 juillet à Erbil. [Photo fournie par le ministère des Affaires des Peshmergas]

Deux délégations de l’armée irakienne et des forces des Peshmergas lors d’une rencontre bilatérale organisée le 20 juillet à Erbil. [Photo fournie par le ministère des Affaires des Peshmergas]

L’armée irakienne et les Peshmergas kurdes ont récemment mis en place quatre centres de coordination conjoints pour appliquer les mesures de lutte contre un regain de l’activité de « l’État islamique en Irak et en Syrie » (EIIS) dans les régions séparant les deux camps.

Des responsables ont indiqué à Diyaruna que ces centres de coordination constituent une « première étape » en vue de l’obtention d’un accord final visant à renforcer les relations bilatérales, après la décision prise par la région kurde de faire sécession de l’Irak en 2017, qui avait causé des tensions.

Cette initiative avait été précédée d’une série de rencontres entre des responsables des deux camps en vue de parvenir à une entente concernant la reprise des activités de sécurité conjointes et permanentes.

En juillet, les Forces de sécurité irakiennes (FSI) ont mené des opérations de recherche et aéroportées contre les repaires de l’EIIS dans l’est de l’Irak, en coordination avec les Peshmergas pour la première fois depuis 2017.

Des officiers de l’armée irakienne et des Peshmergas coordonnent les mesures de contrôle aux frontières en juillet. [Photo fournie par le ministère irakien de la Défense]

Des officiers de l’armée irakienne et des Peshmergas coordonnent les mesures de contrôle aux frontières en juillet. [Photo fournie par le ministère irakien de la Défense]

Ces opérations s’inscrivaient dans le cadre de la quatrième phase de l¹opération militaire « Heroes of Iraq » destinée à débarrasser les provinces de Suleimaniyah et de Diyala des résidus de l’EIIS.

« Les forces irakiennes et les Peshmergas déterminés à réaliser des avancées »

Nasser al-Harki, membre de la commission parlementaire pour la défense et la sécurité, a expliqué que les forces Peshmergas sont intégrées dans le système de défense nationale et sont un partenaire essentiel de l’armée irakienne dans la lutte contre l’EIIS.

Selon lui, il est urgent de réactiver le partenariat basé sur un accord complet, afin que les deux parties puissent reprendre et poursuivre leurs opérations de sécurité conjointes.

Les deux camps sont déterminés à réaliser des avancées, a-t-il indiqué.

« Les rencontres bilatérales se poursuivent dans un climat de bonne compréhension et de coordination sur le terrain », a-t-il poursuivi, soulignant que les comités de négociation doivent prioriser l’intérêt et la sécurité du pays.

Les éléments de l’EIIS tentent de se regrouper dans la région qui sépare les lignes de déploiement de l’armée irakienne et des Peshmergas, profonde de plus de 10 kilomètres et qui s’étire de l’est à l’ouest du pays.

Cette zone comprend les villes contestées entre le gouvernement central et les autorités régionales kurdes.

Selon des rapports officiels, l’EIIS a lancé durant les six premiers mois de 2020 quelque 147 attaques contre les faubourgs des villes de cette région, notamment Mandali, Khanaqin, Makhmour, les Plaines de Ninive, Sinjar et Kirkouk. Ces attaques ont causé des dizaines de morts.

Le major général à la retraite Majid al-Qaisi a indiqué à Diyaruna que les centres de coordination conjointe irako-Peshmergas, mis en place avec le soutien de la coalition internationale, sont nécessaires pour combler le vide que les terroristes cherchent à exploiter.

Les terroristes s’installent aux confins des zones disputées et étendent graduellement leur présence dans les localités et les villages avoisinants, a-t-il expliqué.

L’EIIS profite d’une faible présence militaire

Al-Qaisi a ajouté que l’escalade des opérations terroristes indique que la menace s’accroît et que la coordination sécuritaire est une nécessité urgente.

L’EIIS se renforce dans un climat de crise et de division politique, et l’Irak a grand besoin de stabilité, qui ne peut être réalisée sans une coopération et une coordination au sommet, a-t-il précisé à Diyaruna.

Les responsables irakiens et des Peshmergas continuent de discuter de la mise en place d’un commandement des opérations conjointes et d’une force de sécurité commune qui serait déployée plus avant dans cette bande qui sépare les deux parties.

Ils prévoient également de mettre en place des postes de contrôle conjoints aux entrées des villes.

Katah Najman al-Rikabi, membre de la commission parlementaire pour la sécurité, a expliqué à Diyaruna qu’il est impératif de centrer les efforts sur la sécurité et de prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la stabilité.

Il a ajouté que les responsables des gouvernements centraux et régionaux doivent reprendre la coopération pour battre l’EIIS, car les terroristes ont profité des tensions pour s’implanter dans les zones où la présence militaire est faible.

Seules cette coordination et des opérations conjointes empêcheront les terroristes de devenir un plus grand danger, a conclu al-Rikabi.

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