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Manifestations

Les arrestations dans la campagne de Damas alimentent les manifestations contre le régime

Waleed Abou al-Khair au Caire

Les jeunes de la localité de Kanaker, dans la campagne de la province de Damas, brûlent une banderole montrant un portrait du président syrien, lors d’une récente manifestation. [Capture d’écran d’une vidéo postée par l’agence Zaitun]

Les jeunes de la localité de Kanaker, dans la campagne de la province de Damas, brûlent une banderole montrant un portrait du président syrien, lors d’une récente manifestation. [Capture d’écran d’une vidéo postée par l’agence Zaitun]

Symbole des tensions croissantes dans les zones contrôlées par le régime, les habitants de la localité de Kanaker, dans la campagne à l’ouest de Damas, incendient une banderole du président syrien Bashar el-Assad et bloquent les routes avec des incendies de pneus, a expliqué un activiste.

Ces actions sont intervenues pour protester contre les arrestations permanentes de civils par le régime syrien, notamment l’arrestation, dimanche 20 septembre, de trois femmes et d’un enfant, a expliqué mercredi l’activiste Mouhammad el-Beik de la région de Damas, à Diyaruna.

Ces femmes et cet enfant ont été arrêtés à un poste de contrôle occupé par des éléments des services de renseignements de l’armée de l’air syrienne sur le pont de la localité d’al-Taybeh, a-t-il indiqué.

Selon un communiqué publié par le Réseau syrien pour les droits de l’homme (RSDH), tous les quatre ont été emmenés vers un lieu tenu secret.

Des habitants de Kanaker bloquent la principale artère de la localité à l’aide de pneus incendiés pour protester contre l’arrestation de trois femmes et d’un enfant. [Photo fournie par un reporter syrien]

Des habitants de Kanaker bloquent la principale artère de la localité à l’aide de pneus incendiés pour protester contre l’arrestation de trois femmes et d’un enfant. [Photo fournie par un reporter syrien]

Ces arrestations ont été conduites sans qu’aucun mandat d’arrêt ne soit délivré par un tribunal et sans qu’aucun membre de leurs familles ne soit informé de leur arrestation ni du lieu de leur détention, a précisé ce communiqué.

De plus, les téléphones de ces femmes leur ont été confisqués, les empêchant de contacter leurs familles ou leurs avocats, a-t-il ajouté, faisant craindre qu’elles soient soumises à des tortures et soient finalement classées comme « portées disparues » de force.

Les habitants de Kanaker ont bloqué l’artère principale de la localité par des incendies de pneus et ont organisé des manifestations pour protester contre le ciblage répété des habitants locaux par le régime.

El-Beik a souligné qu’il est inhabituel que les manifestants dans les zones contrôlées par le régime brûlent des portraits à l’effigie d’el-Assad.

Tensions constantes à Kanaker

Lors d’un autre incident, un jeune de Kanaker a été arrêté il y a quelques jours alors qu’il s’occupait de ses affaires dans une institution gouvernementale, a expliqué el-Beik.

« Les tensions sont permanentes dans la localité entre les habitants et les forces du régime, et des altercations s’y produisent quotidiennement », a-t-il ajouté, soulignant que les jeunes sont poursuivis puis emmenés pour effectuer leur service militaire obligatoire.

« Les gens sont arrêtés simplement pour avoir parlé avec leurs proches dans la région du nord de la Syrie, où un grand nombre des habitants vivent dans des camps de déplacés par crainte d’être arrêtés s’ils rentrent chez eux », a-t-il ajouté.

Des tensions existent dans de nombreux villages et localités dans la campagne à l’ouest de Damas pour les mêmes raisons, a-t-il souligné, mais la majorité des rassemblements et des manifestations ont lieu à Kanaker.

Les manifestants exigent souvent le renversement du régime syrien et souhaitent que le Corps des Gardiens de la révolution islamique (CGRI) et ses milices affiliées quittent la Syrie.

El-Beik a également expliqué que les services de base font cruellement défaut dans la région, avec des infrastructures d’électricité, d’eau, routières et de déchets dilapidées ou hors d’état de fonctionner, malgré les promesses répétées du régime d’y prêter attention.

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