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Les sanctions contre le fils d’el-Assad renforcent la pression sur sa famille

Waleed Abou al-Khair au Caire

La seconde salve de sanctions en vertu du Caesar Act a été baptisée en mémoire des personnes tuées à Maaret al-Numan, vu ici, et à Hama. [Photo fournie par la défense civile syrienne]

La seconde salve de sanctions en vertu du Caesar Act a été baptisée en mémoire des personnes tuées à Maaret al-Numan, vu ici, et à Hama. [Photo fournie par la défense civile syrienne]

La décision d’imposer des sanctions contre le fils du président syrien Bashar el-Assad était une initiative appropriée, ont expliqué des observateurs, au vu du passé d’el-Assad, qui utilisait les membres de sa famille pour générer des fonds pour remplir le trésor de guerre du régime.

Il était également adéquat que la seconde salve de sanctions en vertu du Caesar Syrian Civilian Protection Act de 2019, sous laquelle est désigné Hafez, le fils adolescent d’al-Assad, porte le nom des victimes de Hama et de Maaret al-Numan, ont-ils ajouté.

« Deux des atrocités les plus tristement célèbres du régime d’el-Assad » avaient été commises dans ces régions, ont expliqué le département d’État et le Trésor dans cette désignation du 29 juillet, soulignant que ces noms « sont destinés à commémorer les victimes ».

« Il y a neuf ans, les troupes de Bashar el-Assad avaient mené un siège brutal de la ville de Hama, tuant des dizaines de manifestants pacifiques dans un signe précurseur choquant de ce qui allait suivre », a poursuivi cette désignation. « Il y a un an, le régime d’el-Assad et ses alliés avaient bombardé un marché très fréquenté à Maaret al-Numan, tuant 42 Syriens innocents. »

Hafez el-Assad, le fils du président syrien Bashar el-Assad, participe aux Olympiades internationales de mathématiques dans la ville de Cluj-Napoca, le 10 juillet 2018. [Mircea Rosca/AFP]

Hafez el-Assad, le fils du président syrien Bashar el-Assad, participe aux Olympiades internationales de mathématiques dans la ville de Cluj-Napoca, le 10 juillet 2018. [Mircea Rosca/AFP]

Le Caesar Act est entré en vigueur à la mi-juin, et il a désigné des individus et des entités associés au régime syrien, notamment la Brigade Fatemiyoun épaulée par l’Iran dans trois salves de sanctions distinctes à ce jour.

Hafez el-Assad a été désigné dans la deuxième salve, ainsi que treize autres personnes, avec un cycle de sanctions suivant le 20 août listant de hautes personnalités politiques, militaires et du monde de la finance proches du cercle rapproché du régime.

Une tradition d’échapper aux sanctions

Pour le professeur de droit pénal international Wael al-Sharimi, plusieurs raisons expliquent pourquoi Hafez el-Assad, nommé en mémoire de son grand-père, a été inclus dans ces sanctions.

Bashar el-Assad est connu pour échapper aux sanctions en utilisant les membres de sa famille et ses proches associés pour faire sortir de l’argent en fraude du pays, a-t-il expliqué à Diyaruna.

Ces fonds sont utilisés pour fonder des sociétés sous les noms d’individus qui ne sont pas désignés par ces sanctions afin de blanchir de l’argent et de le faire revenir en Syrie pour soutenir le régime dans sa guerre, a poursuivi al-Sharimi.

L’argent que génèrent ces sociétés est utilisé pour acheter des armes qui seront utilisées contre le peuple syrien, a-t-il continué, précisant qu’il peut être mis à terme à cela en imposant des sanctions qui interdisent toute transaction financière avec les individus désignés.

Il a souligné que Hafez el-Assad avait été désigné après avoir atteint l’âge de 18 ans, l’âge auquel les jeunes acquièrent leurs droits légaux et leurs responsabilités d’adultes.

Son âge lui donnait la possibilité de déplacer, transporter et transférer de l’argent et de fonder des sociétés, a poursuivi al-Sharimi, indiquant que les sanctions en vertu du Caesar Act cherchent à lui interdire de s’engager dans ce type d’activités.

Ces nouvelles sanctions resserrent la vis sur les proches du président syrien, a-t-il ajouté, précisant que la femme d’el-Assad, Asma, avait été désignée dans la première salve de sanctions, ainsi que plusieurs des membres de sa famille.

Ces personnes sont désormais totalement limitées et ne peuvent plus agir comme elles le faisaient pour transférer de l’argent depuis des sociétés étrangères pour financer le régime syrien, a-t-il indiqué.

Satisfaction à Maaret al-Numan

Le journaliste syrien Mouhammad al-Abdoullah a expliqué à Diyaruna que la désignation de Hafez el-Assad dans la salve de sanctions « Hama et Maaret al-Numan » avait été bien accueillie par le peuple syrien, qui y a vu une reconnaissance de ses souffrances.

La 1re division du régime syrien avait tué de très nombreux civils syriens et provoqué des dégâts considérables à leurs biens, a-t-il expliqué, soulignant que des sanctions avaient également été imposées à un certain nombre de hauts gradés de la 1re division.

Hani al-Numan, un activiste de Maaret al-Numan, actuellement déplacé dans la région frontalière, a expliqué à Diyaruna que cette nouvelle salve de sanctions comprend de nombreux nouveaux noms représentant la nouvelle génération de soutiens au régime.

La majorité de la « vieille garde » avait déjà été désignée par des sanctions antérieures, a-t-il expliqué.

Outre le fils d’el-Assad, plusieurs hommes d'affaires ont été désignés, dont les noms n’étaient pas apparus auparavant, a-t-il ajouté.

Originaire de Maaret al-Numan, il s’est dit très heureux que ces sanctions aient été dénommées « les sanctions Hama et Maaret al-Numan ».

« C’est un signal que le peuple syrien n’est pas seul dans sa lutte contre l’injustice et les assassinats, et que ceux qui en sont responsables en seront à la fin redevables », a-t-il conclu.

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