Les habitants de la province syrienne de Deir Ezzor ont trouvé la forte présence de milices alignées sur l'Iran perturbatrice et incendiaire alors que les miliciens organisaient des cérémonies religieuses politiquement teintées pour marquer le mois de Mouharram, a déclaré un activiste.

Des miliciens ont bloqué des routes dans plusieurs centres-villes de la province orientale afin d'organiser des cérémonies qui semblaient promouvoir et encourager l'allégeance à l'Iran, a déclaré à Diyaruna l'activiste Deir Ezzor Jamil al-Abed.

Celles-ci ont suscité la colère de la population locale, a-t-il dit, car elles étaient considérées comme une proclamation publique de la doctrine de Wilayat al-Faqih (tutelle du juriste), qui appelle à l'allégeance au guide suprême iranien Ali Khamenei.

Les cérémonies surviennent au milieu des informations selon lesquelles le Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) iranien a étendu son influence dans la ville de Deir Ezzor en prenant le contrôle des mosquées de la ville.

Les cérémonies ont été organisées et assistées par des milices affiliées au CGRI, notamment le Hezbollah libanais et le Kataib Hezbollah irakien, a indiqué al-Abed.

L'une des plus importantes a été organisée par la milice Zainabiyoun (composée de ressortissants pakistanais) dans la ville frontalière irako-syrienne d'Albou Kamal, a-t-il noté.

Le rond-point d'al-Tayyara au centre d'Albou Kamal a été complètement bloqué en raison des cérémonies, a-t-il dit, ajoutant qu'une autre cérémonie avait eu lieu dans la ville d'al-Mayadeen et avait été fortement suivie par des éléments du Hezbollah libanais.

Ce type d'activité ne se limite pas à Deir Ezzor, a-t-il noté, mais se déroule également dans diverses zones clés de Damas contrôlées par ces milices.

Inquiétudes concernant le coronavirus

L'éminent religieux irakien Mohammed Saad al-Hakim a tenu un certain nombre de cérémonies et rencontré plusieurs chefs de file du CGRI et de milices affiliées ainsi que des dignitaires locaux, a déclaré al-Abed.

Un certain nombre de responsables de l'Association Imam al-Mahdise sont également rendus dans la région, dirigés par le responsable de Kataib Hezbollah Ali al-Kazemi, a-t-il dit, et ils ont visité certains quartiers résidentiels et distribué des cadeaux aux familles et aux enfants.

Certains résidents ont exprimé leur inquiétude quant au fait que les grands rassemblements pourraient entraîner une nouvelle épidémie du nouveau coronavirus (COVID-19) dans la région, a-t-il souligné.

Ils étaient furieux que les civils subissent des pressions pour assister à ces cérémonies, malgré le risque d'épidémie, a-t-il ajouté.

Il a été rapporté à Deir Ezzor que de nombreux éléments des milices affiliées au CGRI ont été infectés par le coronavirus, a-t-il déclaré - parmi lesquels le directeur iranien de l'hôpital de campagne al-Fourat qui s'occupe de ces milices.

Une infirmière qui avait travaillé à l'hôpital al-Assad de Deir Ezzor est également décédée après avoir été infectée par le coronavirus, a déclaré al-Abed.