WASHINGTON - Les opérations d'Al-Qaïda et de « l'État islamique en Irak et en Syrie » (EIIS) ont été durement touchées la semaine dernière après que les autorités américaines avaient procédé à la plus grande saisie jamais réalisée de comptes de crypto-monnaie liés au terrorisme.

Les campagnes de financement du terrorisme reposaient toutes sur des cyberoutils sophistiqués, y compris la sollicitation de dons en crypto-monnaie du monde entier.

Les autorités américaines ont saisi des millions de dollars, plus de 300 comptes de crypto-monnaie, quatre sites Web et quatre pages Facebook, tous liés à l'entreprise criminelle, selon un communiqué du département américain de la Justice le 13 août.

« Cela ne devrait surprendre personne que nos ennemis utilisent la technologie moderne, les plates-formes de médias sociaux et la crypto-monnaie pour faciliter leurs programmes diaboliques et violents », a déclaré le procureur général américain William P. Barr.

« Les réseaux terroristes se sont adaptés à la technologie, effectuant des transactions financières complexes dans le monde numérique, y compris via des crypto-monnaies », a déclaré le secrétaire américain au Trésor Steven T. Mnuchin. « Les actions d'aujourd'hui démontrent notre engagement continu à tenir les acteurs malveillants responsables de leurs crimes ».

La campagne de l'EIIS

Le programme de financement de l'EIIS était centré sur les efforts de Murat Cakar, un facilitateur du groupe chargé de gérer certaines opérations de piratage de l'EIIS, pour vendre de faux équipements de protection individuelle (EPI) via FaceMaskCenter.com (maintenant saisi). Le faux EPI aurait offert une protection contre le nouveau coronavirus.

Le site Web prétend avoir un nombre illimité de masques respiratoires N95 approuvés par le gouvernement à vendre. Les administrateurs du site ont proposé de vendre ces articles à des clients du monde entier, y compris à ceux qui achètent des masques N95 et d'autres EPI pour les hôpitaux, les maisons de retraite et les services d'incendie.

Les autorités ont saisi le site Web de Cakar ainsi que quatre pages Facebook associées utilisées pour faciliter le projet.

La campagne d'Al-Qaïda

Al-Qaïda et des groupes terroristes affiliés, en grande partie basés en Syrie, exploitaient un réseau de blanchiment d'argent en bitcoins utilisant les canaux Telegram et d'autres plateformes de médias sociaux. Les groupes ont sollicité des dons de crypto-monnaie pour faire avancer leurs objectifs terroristes. Dans certains cas, ils prétendaient agir en tant qu'organisations caritatives alors qu'en fait, ils sollicitaient ouvertement et explicitement des fonds pour la violence terroriste.

Des agents d'infiltration ont communiqué avec l'administrateur de Reminder for Syria, un organisme de bienfaisance lié qui cherchait à financer le terrorisme via des dons de bitcoins. L'administrateur a déclaré qu'il espérait la destruction des États-Unis, a discuté du prix du financement des missiles sol-air et a mis en garde contre les conséquences criminelles possibles de la réalisation d'un « jihad » aux États-Unis.

Al-Qaïda et les groupes terroristes affiliés ont créé ensemble ces postes et ont utilisé des techniques compliquées d'obscurcissement, découvertes par les forces de l'ordre, pour superposer leurs transactions dans une tentative de dissimuler leurs activités.

Les autorités américaines ont détruit 155 actifs de monnaie virtuelle liés à cette campagne terroriste.

Les actions des autorités américaines ont également mis fin aux opérations des Brigades al-Qassam, la branche militaire du Hamas. Leurs sites Web offraient des instructions vidéo sur la façon de faire des dons de manière anonyme, en partie en utilisant une adresse bitcoin unique générée pour chaque donateur individuel.