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Les Irakiens veulent des mesures pour assurer l’équité des élections législatives anticipées

Khalid al-Taie

Des Irakiens votent lors des élections législatives, le 12 mai 2018. [Commission électorale irakienne indépendante]

Des Irakiens votent lors des élections législatives, le 12 mai 2018. [Commission électorale irakienne indépendante]

La décision d’organiser ces élections législatives générales en Irak un an avant la date prévue démontre l’engagement du Premier ministre Moustafa Kadhemi envers le peuple et la réponse aux exigences des manifestants, expliquent les analystes politiques.

Ces élections auront lieu le 6 juin 2021, a annoncé Khademi dans une allocution télévisée le 3 juillet.

Elles étaient au départ prévues pour le mois de mai 2022, mais cette date anticipée est une réponse aux importantes manifestations qui ont éclaté dans le pays en octobre et ont contraint l’ancien Premier ministre Adel Abdoul Mahdi à la démission.

Avec ce changement, Kadhemi a tenu l’une des promesses les plus importantes qu’il avait faites au peuple irakien, qui était de fixer une date antérieure pour ces élections, a rappelé le politologue Najim al-Qassab à Diyaruna.

Lors de son allocution télévisée du 31 juillet, le Premier ministre Moustafa Kadhemi a annoncé la date des prochaines élections législatives anticipées en Irak, qui auront lieu en juin 2021.

Lors de son allocution télévisée du 31 juillet, le Premier ministre Moustafa Kadhemi a annoncé la date des prochaines élections législatives anticipées en Irak, qui auront lieu en juin 2021.

Avec cette annonce, Kadhemi a démontré son engagement à répondre aux exigences des manifestants et aux souhaits du public irakien pour un nouveau processus politique qui représente leurs aspirations, a-t-il expliqué.

Cette date anticipée est une tentative faite pour « faire pression sur le corps législatif et les partis politiques pour qu’ils respectent les amendements introduits dans la loi électorale », a déclaré al-Qassab, ajoutant qu’encourager la participation du public et une activité non faussée dans les médias favorisera le succès de ces élections.

Assurer des élections libres et transparentes

À la lumière de l’annonce du Premier ministre, les Irakiens demandent de plus en plus que des élections libres et transparentes soient organisées par une commission électorale indépendante.

Certains critères doivent être satisfaits pour organiser des élections libres et équitables, a expliqué Mouthanna Amin, membre du parlement irakien. Ils incluent de combler les lacunes dans le code électoral, de changer la méthode actuelle de dépouillement des bulletins et de réformer la manière d’attribuer les sièges des députés.

Une autre réforme importante, a poursuivi Amin, consistera à reconsidérer le processus par lequel un candidat ayant obtenu le plus grand nombre de votes obtient un siège au parlement.

Permettre au public de voter pour plusieurs candidats en fonction du nombre de sièges dans chaque circonscription électorale, ou organiser un deuxième tour permettrait d’assurer l’équité du processus, a-t-il déclaré à Diyaruna.

Les Nations unies ont indiqué qu’elles étaient prêtes à « fournir une assistance technique et des conseils pour garantir des élections libres, équitables et crédibles, à même d’emporter la confiance de l’opinion publique ».

Ces élections devront être administrées par une commission électorale indépendante et impartiale directement supervisée par les Nations unies, a continué Amin.

Stimuler la participation des électeurs

Une faible participation des électeurs est également un sujet de préoccupation, expliquent les responsables. Avec un taux de participation de 44,5 %, les élections de mai 2018 avaient enregistré le plus faible taux de participation lors des cinq élections organisées en Irak depuis 2005.

Personne n’est opposé à des élections anticipées, mais plusieurs enjeux, notamment la sécurité, doivent être surmontés pour garantir un processus électoral équitable avec une participation suffisante des électeurs, a expliqué Katah Najman al-Rikabi, membre de la commission parlementaire pour la défense et la sécurité.

Plusieurs aspects exigent plus de préparation, a-t-il ajouté, notamment la formation de nouveaux membres de la commission électorale à une procédure électorale solide et la mise à jour des équipements logistiques des bureaux de vote.

« Tout ceci exige de l’argent, qui est difficile à obtenir en ces temps de crise économique dans un contexte de pandémie du coronavirus », a-t-il précisé à Diyaruna.

Il est important qu’existe un accord entre tous les partis pour adopter un code électoral en votant pour l’Article 15 de la constitution concernent le découpage des circonscriptions électorales, a ajouté al-Rikabi.

Le tribunal fédéral auquel la constitution garantit le droit de ratifier les résultats des élections devra atteindre le quorum afin que les représentants élus puissent pleinement exercer leurs devoirs de membres du parlement sans litige.

Mousa al-Shimmari, un habitant du quartier al-Ghadeer de Bagdad, a affirmé être favorable à la décision de Kadhemi d’avancer la date des élections.

« C’est ce que nous demandions lors de nos manifestations ... nous voulons des élections anticipées et devons y participer pleinement », a-t-il conclu pour Diyaruna. « C’est la voie démocratique pour réaliser la réforme politique. »

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