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Politique

De nouvelles sanctions contre les responsables syriens

Par Waleed Abou al-Khair au Caire et l'AFP

La conseillère médiatique du président syrien Bachar al-Assad, Luna al-Shibl, a été incluse dans la nouvelle série de sanctions américaines annoncée jeudi 20 août. [Photo de Zaman al-Wasl]

La conseillère médiatique du président syrien Bachar al-Assad, Luna al-Shibl, a été incluse dans la nouvelle série de sanctions américaines annoncée jeudi 20 août. [Photo de Zaman al-Wasl]

La dernière série de sanctions américaines contre de hautes personnalités politiques, militaires et financières du régime syrien montre clairement que personne lié à ses crimes ne sera à l'abri de sanctions, quel que soit son rôle, a déclaré un avocat syrien.

Les sanctions imposées jeudi 20 août dans le cadre de la loi de César auront « un impact significatif dans un avenir prévisible sur un large segment de fidèles du régime syrien », a souligné l'avocat syrien Béchir al-Bassam à Diyaruna.

Il s'agit de la troisième vague de sanctions à imposer depuis l'entrée en vigueur de la législation à la mi-juin, dans le but d'empêcher la normalisation du président syrien Bashar al-Assad sans rendre des comptes pour les violations commises des droits de l'homme.

Les sanctions visent avant tout Yasser Ibrahim, décrit comme « l'homme de main » d'al-Assad dans un communiqué publié par le secrétaire d'État américain Mike Pompeo.

Mohamad Amar Saati, désigné dans une nouvelle série de sanctions américaines annoncée jeudi 20 août, est ici en train de prononcer un discours devant l'Union nationale des étudiants syriens. [Capture d'écran d'une vidéo de l'agence de presse SANA]

Mohamad Amar Saati, désigné dans une nouvelle série de sanctions américaines annoncée jeudi 20 août, est ici en train de prononcer un discours devant l'Union nationale des étudiants syriens. [Capture d'écran d'une vidéo de l'agence de presse SANA]

Pompeo a déclaré qu'Ibrahim était ciblé « pour ses efforts visant à empêcher ou à faire obstacle à une solution politique au conflit syrien » qui a débuté en 2011.

« En utilisant ses réseaux à travers le Moyen-Orient et au-delà, Ibrahim a conclu des accords corrompus qui enrichissent al-Assad, tandis que les Syriens meurent d'une pénurie de nourriture et de médicaments », a-t-il déclaré.

Les sanctions visent également la conseillère médiatique d'al-Assad, Luna al-Shibl, et Mohamad Amar Saati, un haut responsable du parti Baas qui aurait « dirigé une organisation qui a facilité l'entrée d'étudiants universitaires dans les milices soutenues par al-Assad ».

Plusieurs chefs d'unités militaires ont également été ajoutés à la longue liste des Syriens sous sanctions américaines « pour leurs efforts pour empêcher un cessez-le-feu en Syrie ».

« Ces hauts responsables dirigent la même armée syrienne qui a tué des enfants avec des bombes-barils et utilisé des armes chimiques contre des communautés comme la Ghouta », a déclaré Pompeo, notant qu'une attaque d'août 2013 a tué « plus de 1 400 Syriens ».

« Les sanctions d'aujourd'hui renforcent notre engagement à tenir les généraux et les commandants de milice d'al-Assad pour responsables de leurs violations et abus », a-t-il dit.

Des implications profondes

La dernière série de sanctions a de nombreuses implications, étant donné qu'elles désignent une professionnelle des médias, des responsables du parti socialiste arabe Baas et des officiers militaires des unités clés, a déclaré al-Bassam à Diyaruna.

« Le message voulu est que toute personne qui a aidé, soutenu ou travaillé avec le régime syrien ne sera pas à l'abri des sanctions », a-t-il annoncé.

Les personnes ciblées ont peut-être « pensé qu'elles étaient à l'abri des sanctions », a-t-il dit, notant que les sanctions soulignent également le rôle des médias dans l'alimentation du conflit, au cours duquel des crimes horribles ont été commis contre des civils syriens.

Al-Shibl est connue pour son « fanatisme aveugle et sa rhétorique incendiaire », et son inclusion dans les sanctions « sert de message aux médias pro-régime pour qu'ils arrêtent cette campagne de haine », a indiqué al-Bassam.

Saati, le mari d'al-Shibl, est membre de la direction centrale du Parti Baas socialiste arabe et chef de l'Union nationale des étudiants syriens, a-t-il fait savoir.

Saati a joué un rôle clé dans l'organisation des cellules du parti Baas et des campagnes de recrutement pour approvisionner le régime en soldats.

Al-Bassam a indiqué aussi que la désignation de Saati envoie un message selon lequel le parti Baas d'al-Assad, qui porte la responsabilité principale de la guerre en cours, n'a aucun rôle futur.

Les États-Unis sont sérieux dans la résolution du conflit en Syrie, a-t-il déclaré, et tiennent pour responsables ceux qui font l'obstruction, qu'il s'agisse de civils ou de militaires.

Cela explique la désignation d'Ibrahim, pour avoir rejeté les solutions proposées, a-t-il dit, en plus de son rôle dans la conclusion d'accords qui génèrent de l'argent pour le régime.

Les officiers inclus dans les sanctions sont tous « bien connus pour leur cruauté au combat, pour avoir ordonné des massacres contre des civils et pour avoir dirigé des unités de milice qui commettent des actes odieux pendant et après les batailles », a affirmé al-Bassam.

Les personnes désignées sont notament Fadi Saqr, commandant de la milice pro-régime des Forces de défense nationale; le général de brigade Ghaith Dalah, commandant de la 42e brigade de la 4e division; et Samer Ismail, commandant du régiment Haidar des forces al-Nimr.

La nouvelle série de sanctions servira de dissuasion d'une manière qui affaiblira le régime au-delà de ses capacités financières ou militaires, a-t-il dit, car le conflit est « non seulement un combat militaire, mais aussi une bataille médiatique et politique ».

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