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Colère dans l’opinion contre le combat des milices irakiennes pour le régime d’Assad

Hassan al-Obeidi à Bagdad

Les funérailles d’un membre de la milice irakienne pro-iranienne Saraya Ashura à Najaf en décembre 2019. [Photo d’archive]

Les funérailles d’un membre de la milice irakienne pro-iranienne Saraya Ashura à Najaf en décembre 2019. [Photo d’archive]

Les militants irakiens appuyés par l’Iran continuent de combattre en Syrie en soutien au président Bashar el-Assad, mais cette implication suscite un sentiment de rejet en Irak.

Le politologue irakien Mohammed al-Tamimi a expliqué que les Irakiens sont de plus en plus conscients de l’influence que le Corps des Gardiens de la révolution islamique (CGRI) exerce sur les milices.

Il a indiqué à Diyaruna que cela est particulièrement manifeste depuis les manifestations du mois d’octobre en Irak, lorsque des militants irakiens pro-iraniens ont participé à la répression contre les manifestants et à l'enlèvement de plusieurs activistes.

Autrefois, les processions funéraires pour les militants irakiens tués en Syrie étaient très suivies. Mais aujourd’hui, ces processions sont plus petites et n’attirent généralement que les membres de ces milices.

Un membre de la milice irakienne al-Tufuf appuyée par l’Iran dans la région d’al Boukamal en Syrie, proche de la frontière avec l’Irak, en janvier 2020. [Photo d’archive]

Un membre de la milice irakienne al-Tufuf appuyée par l’Iran dans la région d’al Boukamal en Syrie, proche de la frontière avec l’Irak, en janvier 2020. [Photo d’archive]

De nombreux Irakiens considèrent leurs compatriotes qui combattent en Syrie comme des mercenaires du CGRI et rejettent leurs slogans sur le thème de la résistance et de la défense des lieux sacrés.

Des milliers de militants pro-iraniens se trouvent en Syrie, où ils combattent aux côtés des forces du régime syrien. Ce sont des membres de la Kataib Hezbollah, d’al-Tufuf, Asaib Ahl al-Haq, al-Nujaba, al-Budala, Sayed al-Shuhada et al-Khorasani, toutes supervisées par des unités du CGRI en soutien au régime d’Assad.

Firas Elo, membre du Mouvement civil irakien, a expliqué à Diyaruna que le CGRI « ne peut plus fournir d’excuses religieuses à sa lutte et éprouve beaucoup de difficultés à recruter des volontaires en Irak pour aller combattre en Syrie ».

Aujourd’hui, les Irakiens ne respectent que ceux qui ont participé à la libération de leurs villes de « l’État islamique en Irak et en Syrie » (EIIS), a-t-il poursuivi.

« Aucune justification à la présence des milices en Syrie »

Elo a ajouté que le gouvernement irakien devrait interdire les paiements des Forces de la mobilisation populaire (FMP) aux Irakiens qui se battent en Irak pour défendre el-Assad. Ces paiements tiennent l’Irak pour responsable vis-à-vis de la communauté internationale, notamment en vertu du Caesar Act.

Ce Caesar Act, entré en vigueur à la mi-juin, pénalise les sociétés dans le monde entier qui traitent avec le régime d’el-Assad et bloque l’aide américaine à la reconstruction jusqu’à ce que les auteurs des violations dans la guerre en Syrie soient traduits en justice.

Début août, l’Observatoire syrien des droits de l’homme a rapporté que les militants de la Kataib Hezbollah sont stationnés à Badiyat al-Mayadin (le désert de Mayadin), dans la campagne de l’est de Deir Ezzor. Ce rapport précise que des véhicules militaires ont été déployés dans les régions d’al-Khor et de Tayyarat, à une vingtaine de kilomètres à l’intérieur du désert syrien de Mayadin.

Selon ce rapport, des sources de l’observatoire ont indiqué que les milices ont installé des bunkers en béton préfabriqué là où elles se sont déployées, ce qui indique que ces forces affiliées à l’Iran continuent de consolider leur présence dans la zone.

Mohammed Abdoullah al-Mashhadani, membre de la Coalition des forces nationales irakiennes, a indiqué à Diyaruna que la présence d’éléments irakiens dans le conflit syrien n’est aujourd’hui plus acceptable ni justifiable.

« Les membres des milices irakiennes servent manifestement les intérêts du régime iranien dans un conflit dans lequel l’Irak ne joue aucun rôle », a-t-il expliqué, ajoutant que leur présence en Syrie « menace la paix civile en Irak ».

Il n’existe aucune justification religieuse à leur présence, car ils sont déployés dans des régions très éloignées des lieux saints, a-t-il conclu.

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2 COMMENTAIRE (S)
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Certaines personnes tentent d'être des professionnels en falsifiant les faits et la vérité avec une touche sectaire odieuse, c'est le cas dans cet article.

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L'Iran et l'Irak ne peuvent pas être séparés.

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