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L’Administration autonome de Syrie impose un confinement pour cause de coronavirus

Waleed Abou al-Khair au Caire

Un membre d’une équipe médicale contrôle la température d’un enfant dans la campagne de Deir Ezzor dans le cadre des mesures préventives visant à contenir la propagation de la COVID-19. [Photo fournie par l’Œil de l’Euphrate]

Un membre d’une équipe médicale contrôle la température d’un enfant dans la campagne de Deir Ezzor dans le cadre des mesures préventives visant à contenir la propagation de la COVID-19. [Photo fournie par l’Œil de l’Euphrate]

L’Administration autonome du nord et de l’est de la Syrie a imposé un confinement total dans la région d’al-Jazeera pour lutter contre la propagation du nouveau coronavirus (COVID-19), après qu’un grand nombre de cas d’infections y ont été confirmés.

L’Administration a également annoncé la fermeture de toutes ses institutions, à l’exception de celles qui fournissent des services médicaux et logistiques.

Au moins 20 nouveaux cas de coronavirus y ont en effet été confirmés mercredi 5 août, notamment la mort d’un homme de 60 ans, a indiqué Azad Dudeki, un responsable du Croissant-Rouge kurde.

Le 3 août, trois ouvriers sanitaires avaient également été testés positifs à la COVID-19 dans le camp d’al-Hol, dans la province d’al-Hasakeh, a indiqué un porte-parole de l’Organisation des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA).

Une aile de l’hôpital d’al-Hasakeh dédiée aux malades du coronavirus construite par le Croissant-Rouge kurde en coordination avec l’Administration autonome. [Photo fournie par Vendeng News]

Une aile de l’hôpital d’al-Hasakeh dédiée aux malades du coronavirus construite par le Croissant-Rouge kurde en coordination avec l’Administration autonome. [Photo fournie par Vendeng News]

Des éléments du bureau de l’Administration autonome, du Bureau de l’environnement et de la Brigade d’incendie nettoient des routes et des bâtiments publics dans la ville de Qamishlo. [Photo fournie par Pênûs a Gel]

Des éléments du bureau de l’Administration autonome, du Bureau de l’environnement et de la Brigade d’incendie nettoient des routes et des bâtiments publics dans la ville de Qamishlo. [Photo fournie par Pênûs a Gel]

Cela a fait passer le bilan des cas confirmés dans les régions du nord-est de la Syrie sous administration kurde à 54, a rapporté l’AFP.

Ce bilan pourrait toutefois s’alourdir car de nombreuses personnes souffrant de symptômes ne sont pas testées, a précisé Dudeki.

Il a expliqué à Diyaruna que le confinement dans la région d’al-Jazeera était entré en vigueur le 6 août et devait durer jusqu’au 20 août.

« L’ensemble des institutions de l’Administration autonome seront fermées, à l’exception des magasins d’alimentation, des hôpitaux, des boulangeries et des services d’eau et d’électricité, où des mesures de prévention strictes seront appliquées », a-t-il ajouté.

Parmi les autres mesures destinées à contenir la propagation du virus se trouvent le maintien de la fermeture des postes-frontière avec l’Irak et les zones contrôlées par le régime, et les tests de tous les civils entrant dans ces régions, a poursuivi Dudeki.

Des postes du Croissant-Rouge ont été mis en place près des dispensaires et des hôpitaux pour tester les visiteurs, a-t-il continué. Des équipes du Croissant-Rouge effectuent également des visites médicales dans les zones rurales pour tester les personnes qui présentent des symptômes, en pleine coordination avec les commissions sanitaires et de crise de l’Administration.

Fausses informations sur la transmission du virus

Ces mesures de confinement sont nécessaires car la région d’al-Jazeera est proche des régions de Deir Ezzor qui sont sous le contrôle du régime, a expliqué Jamil al-Abed, un activiste de Deir Ezzor.

Le régime n’a pas été clair sur la propagation du virus dans les zones qu’il contrôle, qui ont connu une résurgence de cas, a ajouté al-Abed, en particulier dans les zones où sont stationnées les milices affiliées au Corps des Gardiens de la révolution islamique (CGRI) d’Iran.

« Les membres de ces milices entrent et sortent de Syrie sans se faire contrôler », a-t-il ajouté pour Diyaruna, soulignant que des cas d’infection avaient récemment été confirmés dans leurs rangs.

« Mais elles continuent néanmoins de se mélanger avec les civils sur les marchés et lors des célébrations religieuses qui sont organisées régulièrement », a-t-il expliqué.

Cela a donné lieu à une apparition du virus parmi les civils qui, à leur tour, sont en contact avec leurs familles et leurs proches dans les régions contrôlées par l’Administration autonome, a indiqué al-Abed.

La fermeture et le strict contrôle des postes-frontière sont une bonne décision pour protéger les civils, a-t-il estimé.

Al-Abed a indiqué qu’il s’attendait à « une catastrophe dans les zones contrôlées par le régime dans les mois à venir par suite de la négligence du régime et du black-out sur la politique d’information ».

Le virus se propage dans les régions contrôlées par le régime

Dans les régions contrôlées par le régime, les autorités ont confirmé 999 cas, dont 48 morts, mais même le ministère de la Santé a admis cette semaine qu’il n’avait pas « la capacité [...] de procéder à des tests à grande échelle dans les provinces ».

Entre le 30 juillet et le 6 août, le ministère syrien de la Santé a enregistré plus de 260 nouveaux cas de coronavirus, contre seulement 154 infections la semaine précédente.

« Nous avons enregistré une propagation massive entre les villes », a reconnu le ministère, expliquant que les zones contrôlées par le gouvernement ne disposent que de 25 000 lits d’hôpitaux disponibles.

À Damas, les médecins indiquent que les installations publiques sont déjà surchargées et dans l’incapacité d’admettre de nouveaux malades, selon l’AFP.

« Cela est terriblement préoccupant », a déclaré le docteur Nubugh al-Awa, doyen de la faculté de médecine de l’université de Damas.

« De nombreuses personnes se dirigent vers des hôpitaux publics, mais malheureusement, toutes les chambres y sont pleines », a expliqué Awa sur une page Facebook consacrée à la santé pour informer les Syriens des cas de coronavirus dans leur pays.

« Les patients en mauvais état ne sont pas admis dans les unités de soins intensifs avant que d’autres ne décèdent. »

En juin, l’Organisation mondiale de la santé s’était dite « préoccupée » de la propagation de la COVID-19 en Syrie, faisant état « d’infrastructures en mauvais état et de systèmes de santé largement fragilisés par des années de conflit ».

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