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Terrorisme

Les Irakiens accusent les milices d’avoir enlevé une Allemande

Faris al-Omran

La ressortissante allemande Hella Mewis a été enlevée le 20 juillet dans le centre de Bagdad. [Photo diffusée sur les réseaux sociaux]

La ressortissante allemande Hella Mewis a été enlevée le 20 juillet dans le centre de Bagdad. [Photo diffusée sur les réseaux sociaux]

Des militants irakiens appellent les responsables de la sécurité à tout faire pour libérer une ressortissante allemande enlevée lundi 20 juillet dans la rue Abou Nawas à Bagdad.

Hella Mewis, qui dirige des programmes artistiques pour le collectif artistique irakien Tarkib, avait quitté son bureau et se déplaçait en vélo lorsque deux véhicules, dont un pick-up blanc, ont été vus en train de la kidnapper, a rapporté à l’AFP une source de la sécurité et un ami.

Les forces de sécurité ont immédiatement lancé une opération de recherche, mettant sur pied une équipe composée de forces du service de renseignement et de la police criminelle pour enquêter sur cette affaire.

« Des efforts sont en cours pour découvrir où se trouve la citoyenne allemande et obtenir sa libération », a déclaré le général Saad Maan, porte-parole du ministère de l’Intérieur.

Hella Mewis, qui dirigeait des programmes artistiques au collectif artistique irakien Tarkib, a été enlevée alors qu’elle quittait son bureau le 20 juillet. [Photo diffusée sur les réseaux sociaux]

Hella Mewis, qui dirigeait des programmes artistiques au collectif artistique irakien Tarkib, a été enlevée alors qu’elle quittait son bureau le 20 juillet. [Photo diffusée sur les réseaux sociaux]

« L’affaire reçoit une grande attention », a-t-il fait savoir, ajoutant que le ministre de l’Intérieur Othman al-Ghanimi avait ordonné aux forces de sécurité d’intensifier les opérations de recherche.

Mardi, le ministère allemand des Affaires étrangères a déclaré qu’une équipe de crise avait été mise en place après cet incident.

« Les autorités devraient découvrir le sort de la militante, appréhender les auteurs et les poursuivre en justice pour cet acte répréhensible », a déclaré Ghazi Faisal Hussein, conseiller au Centre irakien d’études stratégiques.

De tels « actes de lâcheté » ne devraient pas être tolérés, a-t-il déclaré à Diyaruna, appelant à une enquête transparente.

« Nous sommes confrontés à des crimes graves qui menacent la sécurité nationale », a-t-il affirmé, ajoutant que les responsables de ces crimes défient l’État de droit.

Leur but semble être de répandre le chaos et de pousser l’Irak vers une rupture, de porter atteinte au prestige des institutions de l’État et de le présenter comme incapable d’assurer la protection de ses citoyens, de ses résidents et des intérêts étrangers, a-t-il ajouté.

Rapts d’étrangers

Il est très probable que les milices pro-iraniennes soient derrière cet enlèvement de la ressortissante allemande, a déclaré l’expert militaire Jalil Khalaf à Diyaruna.

Ces milices ont été globalement accusées d’avoir perpétré une vague d’enlèvements et d’assassinats en Irak depuis que des manifestations populaires ont éclaté à la fin de l’année dernière, a-t-il rapporté.

Près de 550 personnes sont mortes dans les violences liées aux manifestations, dont deux douzaines de militants abattus par des hommes non identifiés, généralement à moto.

Des dizaines d’autres ont été enlevées, dont certaines ont ensuite été relâchées près de chez elles. On ignore toujours où se trouvent les autres.

Amnesty International a qualifié ces incidents de « campagne mortelle croissante de harcèlement, d’intimidation, d’enlèvements et d’assassinats délibérés de militants et de manifestants ».

Cette année a vu un pic inquiétant des enlèvements d’étrangers.

La veille du Nouvel An, deux journalistes indépendants français ont été pris en otage pendant 36 heures et trois travailleurs de plusieurs ONG françaises ont été détenus pendant deux mois.

Ces « agents obscurs » cherchent à nuire à la réputation de l’Irak, à l’isoler de la communauté internationale et à ternir sa réputation, en montrant que le pays reste un « environnement dangereux », a expliqué Khalaf.

« Message d’intimidation »

« C’est un message d’intimidation adressé aux investisseurs, aux hommes d’affaires et à ceux qui travaillent dans les organisations humanitaires et les missions internationales de soutien », a déclaré Khalaf.

Il ne peut y avoir de stabilité, de progrès ou de prospérité « tant que ces groupes se considéreront comme exempts de toute responsabilité et capables d’échapper à toute sanction », a-t-il ajouté.

« Nous voulons que le gouvernement fasse tout ce qui est en son pouvoir pour rechercher Mewis et la ramener en sécurité à sa famille, ses amis et ses proches, et pour tenir les ravisseurs responsables », a-t-il déclaré.

« Mewis est une amie de l’Irak qui aime le patrimoine et la culture du pays, comme en témoigne le fait qu’elle a vécu à Bagdad pendant plusieurs années et a contribué à la formation de jeunes Irakiens dans le domaine des arts », a-t-il poursuivi.

Depuis son enlèvement, les réseaux sociaux ont été inondés de messages de militants irakiens demandant sa libération, sous le hashtag #free_hellamewis.

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2 COMMENTAIRE (S)
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Ceci est dû au fait qu'il n'y a pas de sécurité à Bagdad maintenant à cause de ce qui est arrivé à Radio Karbouli. Cette destruction et incendie criminelle par les milices illégales peut arriver à toutes les institutions de presse. Ainsi, je suggère que vous déménagiez à l'Anbar où il n'y a pas de milice. En plus, dans l'Anbar, il y a des caméras partout qui surveillent ses frontières, commençant avec Falloujah, jusqu’aux frontières de la Syrie et la Jordanie. Nous pouvons faire cela jusqu'à ce que nous nous nous débarrassions de ces milices et nous pouvons ensuite retourner à Bagdad.

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Une catastrophe!

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