Les forces irakiennes ont lancé ce mois-ci une opération de deux jours pour traquer les membres de « l'État islamique en Irak et en Syrie » (EIIS) dans le district d'al-Tarmiya, au nord de Bagdad.
Les forces ont effectué un ratissage complet du district où des membres de l'EIIS se seraient cachés. Le ratissage a compris la fouille de terres agricoles et de maisons, ainsi que l'inspection des documents d'identité des résidents.
Selon les données officielles, l'opération a permis l'arrestation de deux personnes recherchées, ainsi que la découverte et la destruction de cinq refuges de l'EIIS et d'une base militaire souterraine. La base a été utilisée pour former et loger des militants.
Des armes et des explosifs ont également été confisqués.
Soutenue par l'armée de l'air irakienne, l'opération s'est déroulée les 2 et 3 juillet en collaboration avec les unités 6, 11 et 17 du commandement des opérations de Bagdad, les forces de réaction rapide, la police fédérale et les forces de mobilisation tribales.
Le cheikh Muayad Khalifa Burh al-Mohammadi, figure importante du district d'al-Tarmiya et du nord de Bagdad, a fait savoir à Diyaruna que l'opération était basée sur des renseignements précis et qu'elle avait obtenu des résultats importants.
Il a décrit l'opération comme une « réponse ferme à une attaque terroriste perpétrée fin juin contre les forces de sécurité de l'armée irakienne, lors de laquelle trois de ses membres ont été tués ».
Amélioration de la sécurité à al-Tarmiya
Le district d'al-Tarmiya, principal point d'accès à Bagdad par le nord, s'étend sur 400 000 hectares et compte 90 000 habitants. Une centaine d'agents de l'EIIS se cacheraient dans ce district.
« La situation de sécurité à al-Tarmiya s'est considérablement améliorée ces dernières années grâce aux efforts de l'armée et des services de renseignement qui ont permis de réduire de 90 % les déplacements et les activités des éléments terroristes », a déclaré al-Mohammadi.
Malgré les progrès réalisés en matière de sécurité, trouver des terroristes dans la région est devenue plus compliquée, car ils ont tendance à se cacher dans des grottes ou la végétation dense. Ce qui est utile, a poursuivi al-Mohammadi, c'est l'aide des habitants qui fournissent des informations et un soutien logistique aux forces irakiennes.
Le district est considéré comme une cible stratégique pour les combattants en raison de sa vaste taille, de son paysage agricole et de son accès à trois provinces : Salaheddine, Diyala et l'Anbar.
Fadel Abou Ragheef, un expert du renseignement, a fait savoir à Diyaruna que les agents de l'EIIS continuent d'essayer de créer un environnement propice au recrutement de nouveaux membres, et que leur objectif est de menacer la sécurité de Bagdad.
Depuis avril, les forces de renseignement ont démantelé plusieurs cellules terroristes dans les environs de Bagdad, en particulier à al-Tarmiya, a déclaré Abou Ragheef.
Le 7 juillet, un groupe de travail conjoint de l'armée et des services de renseignement a réussi à éliminer Abou Anas al-Obaidi, un commandant de l'EIIS, dans la zone d'al-Azari d'al-Tarmiya.
Sécuriser la « ceinture de Bagdad »
« Les agents de l'EIIS ne sont plus aussi forts qu'avant et ne peuvent plus se déplacer et s'échapper aussi facilement », a indiqué l'analyste de la sécurité Safa al-Asam.
Al-Asam a déclaré à Diyaruna que les opérations de recherche se poursuivront dans les zones critiques autour de la capitale appelée « ceinture de Bagdad ».
Les éléments de l'EIIS espèrent toujours s'installer dans ces zones afin de pouvoir atteindre Bagdad, a-t-il déclaré. Malgré leur capacité d'action limitée, ils cherchent à exploiter toute brèche dans la sécurité pour mener des attaques à plus petite échelle dans l'espoir d'attirer l'attention des médias pour promouvoir leur idéologie extrémiste.
Al-Asam a déclaré que l'EIIS n'a pas été complètement éliminée et que ses points chauds, dont certains sont soupçonnés d'être situés dans le nord de Bagdad, sont toujours actifs.
Il a appelé à bénéficier d'un soutien local et tribal pour aider à « localiser les repaires de l'EIIS, leurs canaux de communication secrets et leurs sources d'approvisionnement ».