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L'Italie saisit des stupéfiants de l'EIIS d'une valeur d'un milliard d'euros

Par l'AFP et l'équipe de Diyaruna

La police syrienne montre des drogues des pilules de Captagon saisies à l'Administration de lutte contre les stupéfiants de Damas le 4 janvier 2016. [Louai Beshara / AFP]

La police syrienne montre des drogues des pilules de Captagon saisies à l'Administration de lutte contre les stupéfiants de Damas le 4 janvier 2016. [Louai Beshara / AFP]

La police italienne a déclaré mercredi 1er juillet qu'elle a saisi un livraison d'amphétamines de 14 tonnes fabriqué par "l’État islamique en Irak et en Syrie" (EIIS), la qualifiant de la plus grande saisie de ces drogues au monde.

La drogue, sous la forme d'environ 84 millions de comprimés de Captagon cachés dans des produits industriels dans des conteneurs, vaut environ un milliard d'euros (1,12 milliard de dollars), a indiqué la police financière de Naples dans un communiqué.

Elle devait être vendue sur le marché européen "pour financer le terrorisme", selon le communiqué.

"Nous savons que l'EIIS finance ses activités terroristes principalement par le trafic de drogues fabriquées en Syrie , qui est devenue ces dernières années le plus grand producteur mondial d'amphétamines", indique le communiqué.

Un chien policier cherche de la drogue dans un magasin d'alimentation lors d'une opération contre des trafiquants de drogue dans la ville italienne de Naples dans cette photo d'archive du 14 octobre 2009. [Mario Laporta / AFP]

Un chien policier cherche de la drogue dans un magasin d'alimentation lors d'une opération contre des trafiquants de drogue dans la ville italienne de Naples dans cette photo d'archive du 14 octobre 2009. [Mario Laporta / AFP]

La police a déclaré que trois conteneurs suspects étaient arrivés au port de Salerne, juste au sud de Naples, contenant de grands rouleaux de papier cylindriques à usage industriel ainsi que des machines industrielles.

Coupant les rouleaux de papier et les roues dentées en métal avec des tronçonneuses, la police les a trouvés remplis de comprimés. Des images vidéo prises par la police ont montré des pilules débordant des rouleaux et des roues ouverts à la force.

"Il s'agit de la plus importante saisie d'amphétamines au monde", a déclaré la police.

Usage et commerce extensifs de drogues

L'EIIS "utilise largement le [Captagon] dans tous les territoires sur lesquels il exerce une influence et où il contrôle le trafic de drogue", a déclaré la police de Naples, citant la US Drug Enforcement Administration.

Une fois les usines de fabrication de médicaments établies, "il est facile pour l'EIIS de produire également de grandes quantités pour le marché mondial des drogues de synthèse, afin d'accumuler rapidement un financement substantiel", selon le communiqué.

En juin 2017, Diyaruna a rapporté que la plupart des installations de production de comprimés de l'EIIS sont situées dans la province syrienne de Deir Ezzor.

Dans les zones qu'il contrôlait, l'EIIS avait fourni les pilules aux revendeurs locaux et aux contrebandiers, qui les vendaient en grande quantité à l'extérieur de la Syrie.

L'EIIS a tenté de justifier l'usage de drogues, même si elles sont interdites par l'islam, citant une règle religieuse qui stipule que ce qui est nécessaire l'emporte sur ce qui est interdit.

Le groupe aurait émis une fatwa autorisant l'utilisation du Captagon sous prétexte qu'il "facilite le jihad".

Les religieux affiliés à l'EIIS sont prêts à passer outre les interdictions islamiques, quelles qu'elles soient, tant qu'elles servent les objectifs du groupe, a déclaré le sociologue irakien Mohammed Abdoul Hassan à Diyaruna en juin 2017.

Assez pour "l'ensemble du marché européen"

La quantité de drogue saisie à Naples était suffisante pour satisfaire la consommation de l'ensemble du marché européen, a indiqué la police italienne, sans indiquer une période précise.

Un "consortium" de groupes criminels était probablement impliqué dans la distribution des drogues, y compris peut-être de nombreux clans au sein de la célèbre Camorra de Naples, a indiqué la police.

"L'hypothèse est que pendant le confinement ... la production et la distribution de drogues synthétiques en Europe ont pratiquement cessé", indique le communiqué.

"De nombreux passeurs, même en consortium, se sont tournés vers la Syrie où la production ne semble cependant pas avoir ralenti".

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