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L’Irak et les États-Unis renforcent leur partenariat par un dialogue stratégique

Faris al-Omran

Le président du parlement irakien Mohammed al-Halbousi rencontre le secrétaire d’État américain Mike Pompeo lors de la visite de ce dernier en Irak. [Photo fournie par le parlement irakien]

Le président du parlement irakien Mohammed al-Halbousi rencontre le secrétaire d’État américain Mike Pompeo lors de la visite de ce dernier en Irak. [Photo fournie par le parlement irakien]

Le dialogue sur les affaires stratégiques entre l’Irak et les États-Unis qui a débuté le 11 juin marque un nouveau départ pour le partenariat bilatéral et servira les intérêts et l’avenir des deux pays, ont déclaré des analystes à Diyaruna.

Ce dialogue abordera « toutes les questions stratégiques entre nos deux pays », a indiqué le secrétaire d’État américain Mike Pompeo lors d’une annonce le 7 avril.

Cela inclut la future présence des forces américaines, et la façon de soutenir au mieux un Irak indépendant et souverain.

Ce dialogue se fonde sur les principes convenus dans l’Accord stratégique cadre de 2008 conclu entre les deux pays, et intervient alors que l’Irak est confronté à la pandémie de coronavirus (COVID-19) et à l’effondrement des recettes du pétrole.

Un conseiller militaire américain dirige une classe pour la police fédérale irakienne, le 21 avril 2018. [Photo via la page Facebook de la coalition internationale]

Un conseiller militaire américain dirige une classe pour la police fédérale irakienne, le 21 avril 2018. [Photo via la page Facebook de la coalition internationale]

Les deux gouvernements cherchent à travailler ensemble pour empêcher tout retour en arrière concernant les avancées enregistrées dans leurs efforts conjoints pour battre « l'État islamique en Irak et en Syrie » (EIIS) et stabiliser le pays.

Les sujets d’intérêt commun qui sont en discussion portent sur la politique, l’économie et la culture, a expliqué à Diyaruna le spécialiste de la sécurité Sarmad al-Bayati.

Il est probable que ces négociations se dérouleront en quatre étapes et culmineront avec un accord complet et intégré, a-t-il indiqué.

Il existe des accords antérieurs sur de nombreux points, en particulier en matière de coopération économique, et ils seront approfondis dans le but de faciliter les actions bilatérales dans l’intérêt des deux pays, a-t-il ajouté.

Servir les intérêts des deux pays

Le dialogue entre l’Irak et les États-Unis trace une ébauche en vue de l’avancement des relations bilatérales qui serve les intérêts et l’avenir des deux pays, a déclaré Thaer al-Bayati, secrétaire général du Conseil des tribus arabes de Salaheddine.

Les fruits de ce dialogue, notamment les accords et les protocoles de coopération, ne supplanteront pas l’accord de 2008, mais viendront le compléter et le soutenir, a-t-il expliqué à Diyaruna.

« Au travers de ce nouveau partenariat, nous escomptons des États-Unis qu’ils continuent à soutenir la construction des forces de sécurité » et le développement de leurs capacités, a-t-il précisé.

Il espère également que les États-Unis « joueront un rôle important dans la reconstruction de notre pays en revitalisant les secteurs de l’agriculture, de l’industrie, de l’investissement, de l’énergie et des secteurs des services essentiels », a poursuivi al-Bayati.

Ces secteurs incluent l’éducation et le logement, en plus du soutien culturel et des échanges d’expertise, a-t-il ajouté.

Al-Bayati a fait part de son espoir que « ce partenariat permettra de soutenir les efforts de l’Irak sur la voie de la stabilité et répondra aux défis sécuritaires que représentent la menace terroriste et les factions armées pro-iraniennes ».

« Nous espérons voir se développer une volonté nationale indépendante de mener ce dialogue du côté irakien libre de l’influence de l’Iran, de ses milices ou de toute autre partie régionale », a-t-il poursuivi.

« Nous estimons que nous avançons jusqu’à maintenant dans la bonne direction, et avons confiance dans le fait que le gouvernement du Premier ministre Moustafa Kadhemi aura une nouvelle vision de la construction d’un Irak qui saura maintenir son unité et son indépendance », a-t-il continué.

La sécurité au centre des entretiens

La sécurité est un sujet essentiel du dialogue bilatéral, a indiqué Issam al-Fayli, professeur de science politique à l’Université al-Moustansiriyah.

« Malgré la victoire irakienne sur le terrorisme, avec l’aide de la coalition internationale, le pays reste confronté à la menace que représentent les résidus terroristes », a-t-il expliqué à Diyaruna.

Face à cette menace, qui s’est récemment accentuée, le soutien américain reste nécessaire au travers de la formation, de l’armement et des consultations qu’il apporte aux forces irakiennes en raison du leadership qu’exercent les États-Unis sur la coalition internationale, a-t-il expliqué.

La coopération économique est un autre sujet central qui fait l’objet de discussions.

Les États-Unis sont un pays aux vastes ressources, et un quelconque partenariat avec eux ouvre grand les portes de l’investissement, du développement et de la reconstruction, a ajouté al-Fayli.

Cette coopération aidera l’Irak à lutter contre sa crise économique, à diversifier ses sources de revenus et à récupérer les sommes que des responsables corrompus ont envoyées à l’extérieur du pays, a-t-il expliqué.

« Nous espérons que le partenariat stratégique avec Washington marquera nettement un nouveau départ dans le cours de nos relations bilatérales qui servira les intérêts de nos deux pays et aidera à faire avancer notre pays », a-t-il conclu.

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