Grâce à une série d’opérations préventives, les forces irakiennes ont réussi à faire échouer des attaques que « l’État islamique en Irak et en Syrie » (EIIS) avait envisagé de mettre à exécution pendant le mois sacré du ramadan, ont indiqué des responsables militaires.

Des forces conjointes de l’armée irakienne, des services de l’antiterrorisme (CTS) et des services des renseignements nationaux (INIS) ont empêché un important projet d’attaques de l’EIIS prévues entre le 6 et le 24 mai, ont-ils précisé.

Les forces de sécurité sont parvenues à démanteler quatre cellules de l’EIIS, qui comptaient dans leurs rangs quelques hauts responsables du groupe, qui étaient basées dans l’Anbar, l’ouest de Ninive et le sud-ouest de Bagdad.

Elles ont pu mettre la main sur des ceintures explosives trouvées en la possession de l’une de ces cellules.

Les frappes aériennes de la coalition internationale, menées en coordination avec les forces irakiennes, ont frappé deux sites de l’EIIS dans Ninive et dans le nord de Salaheddine, tuant plusieurs éléments de l’EIIS.

La coalition a également aidé les Forces démocratiques syriennes (FDS) à arrêter un élément extrémiste originaire de Syrie, dont les aveux avaient conduit à l’arrestation de plusieurs extrémistes qui se cachaient dans une bourgade du nord de l’Irak.

En l’espace de deux semaines, les forces de sécurité ont appréhendé ou neutralisé une trentaine d’éléments de l’EIIS, a expliqué à Diyaruna le général de brigade Yahya Rassoul, porte-parole du ministère de la Défense.

« Certaines de ces opérations ont pu être menées avec l’aide de la population locale, qui a fourni des renseignements qui ont contribué à sauver la vie de nombreuses personnes », a-t-il ajouté.

Attentat du ramadan déjoué

En planifiant des attaques telles que la soi-disant offensive « Conquête du ramadan », l’EIIS tente de montrer qu’il est « toujours puissant et efficace », a poursuivi Rassoul. « Mais la réalité est bien différente. »

Les forces irakiennes ont effet mené des opérations préventives qui ont contribué à faire baisser le nombre d’attaques terroristes, a-t-il continué, soulignant que ces efforts se poursuivront « jusqu’à ce que nous soyons assurés que la dernière cellule active de l’EIIS aura été démantelée ».

Dans ce but, a-t-il ajouté, les forces irakiennes restent engagées dans « une coopération fructueuse et constructive » avec la coalition internationale.

Ce projet du ramadan était d’une ampleur énorme et visait Bagdad et les provinces irakiennes qui avaient été libérées de l’EIIS, a expliqué le député irakien Mohammed Ridha, président de la commission parlementaire pour la défense et la sécurité.

Les forces irakiennes continuent de traquer plusieurs cellules et plusieurs suspects, a-t-il poursuivi pour Diyaruna, et elles ont saisi des explosifs et abattu plusieurs extrémistes près de Bagdad.

Grâce aux efforts de renseignements, à l’expérience acquise par les forces irakiennes dans la gestion des menaces terroristes et à la coopération des citoyens irakiens, l’EIIS n’a pu mettre à exécution le complot qu’il avait prévu, a-t-il ajouté.

La coopération des civils a été essentielle

La série d’attaques que les forces irakiennes ont réussi à faire avorter aurait été pour l’essentiel une réponse à la mort de l’ancien leader de l’EIIS Abou Bakr al-Baghdadi en octobre, a expliqué à Diyaruna le spécialiste de la sécurité Fouad Ali.

De longs préparatifs avaient été mis au point pour des attaques en représailles que l’EIIS voulait « énormes et proportionnelles à l’ampleur de sa défaite », a-t-il ajouté, mais ses efforts auront été vains et le groupe n’aura fait que perdre des combattants et des armes.

Ali a souligné que les habitants de la localité d’al-Rutba, dans l’ouest de l’Anbar, et de celle d’al-Sharqat, dans le nord de Salaheddine, avaient fourni des renseignements et de l’aide aux forces irakiennes, ce qui leur avait permis de localiser ces cellules de l’EIIS.

« La population civile est désormais l’arme la plus puissante de l’État pour combattre l’EIIS », a-t-il conclu. « Si ce projet de l’EIIS avait réussi, Dieu nous en garde, des dizaines d’Irakiens auraient été massacrés. »