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Début des travaux de la Commission nationale irakienne pour la sécurité alimentaire

Khalid al-Taie

Un agriculteur irakien surveille sa récolte de riz dans la province de Diwaniya, sur cette photo publiée le 23 octobre 2019. [Photo fournie par le ministère irakien de l'Agriculture]

Un agriculteur irakien surveille sa récolte de riz dans la province de Diwaniya, sur cette photo publiée le 23 octobre 2019. [Photo fournie par le ministère irakien de l'Agriculture]

Face à la chute des cours mondiaux du pétrole, le gouvernement irakien prend des mesures de diversification de ses secteurs générateurs de revenus, pour tenter de relancer la production nationale et de réduire la dépendance envers les importations, en particulier dans le secteur agricole.

La Commission nationale pour la sécurité alimentaire, intronisée le 22 avril, constituera l'ossature du programme stratégique du gouvernement pour le développement de l'agriculture durant les cinq prochaines années.

« Nous espérons que ce programme permettra d'assurer la pleine sécurité alimentaire en matière de produits végétaux et animaux, et qu'il viendra compléter ce que nous avons commencé ces quelques dernières années en matière de planification et de mesures prises pour atteindre cet objectif », a déclaré à Diyaruna Hameed al-Nayef, porte-parole du ministère de l'Agriculture.

« Nous sommes parvenus à répondre à nos besoins nationaux pour plusieurs cultures de base, à l'instar du blé », a-t-il précisé, faisant état d'un rendement de cinq millions de tonnes par rapport à la récolte de la saison passée et d'une estimation de six millions de tonnes pour la suivante.

Les autorités irakiennes annoncent le lancement du Programme national de sécurité alimentaire, le 22 avril. [Photo fournie par le ministère irakien du Plan]

Les autorités irakiennes annoncent le lancement du Programme national de sécurité alimentaire, le 22 avril. [Photo fournie par le ministère irakien du Plan]

« Nous sommes également parvenus à assurer l'autosuffisance de 25 produits végétaux et animaux, notamment des aubergines, des dattes et des œufs », a-t-il poursuivi. « Mais nous connaissons encore des pénuries pour certains autres fruits et légumes, produits laitiers et aliments transformés. »

Ce nouveau programme vise également à identifier les obstacles et les problèmes associés au développement agricole, et suggère des solutions pour parvenir à une sécurité alimentaire intégrée, a déclaré al-Nayef.

Certains de ces défis comprennent le développement du réseau d'irrigation, qui n'a pas été revu depuis les années 1950, a-t-il rappelé.

« À cet égard, les recommandations du programme portent sur une campagne de creusement de canaux et de construction de conduites d'eau pour les agriculteurs, ainsi que la fourniture de matériels d'irrigation modernes », a-t-il poursuivi.

« Nos plans s'attachent également à attirer les investissements dans l'agriculture et l'élevage, car nous disposons de terres pour ce faire, près de 405 000 hectares disponibles pour des entreprises d'élevage d'animaux à forte croissance », a continué al-Nayef.

Ce programme vise à porter la superficie totale des terres cultivées en Irak de près de 5 millions à plus 8 millions d'hectares, ce qui devrait suffire à assurer la sécurité alimentaire avec plusieurs cultures, a-t-il déclaré.

Stimuler la production agricole

Ces dernières années, la production agricole « s'est sensiblement améliorée, enregistrant des niveaux de production de céréales en forte hausse », a indiqué l'économiste Abdoul Rahman al-Mashadani.

« Des récoltes comme les tomates, qui étaient importées pour un coût de deux milliards de dollars en 2018, peuvent maintenant être cultivées ici, et cet argent a pu être économisé pour le cas où des récoltes non moins stratégiquement importantes que les céréales devaient également être cultivées », a-t-il expliqué à Diyaruna.

« La contribution de l'agriculture au produit intérieur brut (PIB) de l'Irak ne dépasse certes pas 3 %, mais elle peut potentiellement grimper à 16 % voire plus si un développement approprié est assuré dans ce secteur », a-t-il expliqué, soulignant le fait que « l'Irak était un pays agricole avant de devenir un pays producteur de pétrole. »

« Une renaissance du secteur agricole contribuerait à faire baisser le niveau du chômage, car ce secteur est en mesure d'absorber près de 30 % de la main d'œuvre du pays », a-t-il ajouté.

L'agriculture joue également un rôle dans « la réduction du taux de pauvreté et l'amélioration des conditions de vie de ceux qui y travaillent », a continué al-Mashadani.

Le développement du secteur agricole aura un impact significatif sur la réduction des paiements à l'étranger de l'Irak, qui sont avant tout faits pour les importations de marchandises et de produits alimentaires, a expliqué l'économiste Saleh al-Hammash.

« Les pays envisagent de réduire de moitié les droits de douane sur les importations et à la place, d'exporter les marchandises excédentaires pour couvrir leurs besoins », a-t-il ajouté à Diyaruna.

Al-Hammash a demandé au gouvernement « d'accorder plus d'attention au secteur agricole afin de diversifier les sources de revenu de l'État et d'éviter de ne dépendre que du seul pétrole, dont les prix enregistrent une forte dégringolade sur les marchés mondiaux ».

Il a également souligné la nécessité de développer ce secteur en allouant des fonds « à la remise en état des sols, la fourniture de machines agricoles modernes et la construction de barrages et d'usines de traitement agro-alimentaire ».

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