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Criminalité et Justice

Un membre de l'EIIS jugé en Allemagne pour génocide contre la communauté yézidie

AFP

Cette photo d'archive datant du 3 février 2015 montre un Irakien inspectant les restes de membres de la minorité yézidie tués par l'EIIS, après que les forces kurdes eurent mis à jour un charnier à proximité du village de Sinuni, dans le district de Sinjar. [Safin Hamed/AFP]

Cette photo d'archive datant du 3 février 2015 montre un Irakien inspectant les restes de membres de la minorité yézidie tués par l'EIIS, après que les forces kurdes eurent mis à jour un charnier à proximité du village de Sinuni, dans le district de Sinjar. [Safin Hamed/AFP]

Un homme suspecté d'avoir appartenu à « l'État islamique en Irak et en Syrie » (EIIS) comparaît devant un tribunal allemand ce vendredi 24 avril pour des accusations de génocide et d'assassinat d'une jeune yézidie qu'il retenait comme esclave.

Identifié comme Taha al-J., cet Irakien de 37 ans, entendu par des juges à Francfort, est également accusé de crimes contre l'humanité, de crimes de guerre et de trafic d'êtres humains dans ce dossier.

Son épouse, une Allemande du nom de Jennifer Wenisch, comparaît depuis un an devant un tribunal de Munich.

Elle aussi est accusée d'avoir assassiné la fillette yézidie que le couple aurait laissée mourir de soif dans la ville irakienne de Falloujah en 2015.

Le début du procès de Wenisch en avril de l'année dernière était le premier procès officiel au monde dans le cadre des poursuites intentées contre l'EIIS pour des crimes contre la communauté yézidie.

La mère de la fillette, identifiée uniquement par le prénom Nora, a témoigné à plusieurs reprises devant le tribunal de Munich des tortures infligées à son enfant, appelée Rania.

Les documents présentés au tribunal montrent que Taha al-J. a rejoint l'EIIS en mars 2013, a occupé différentes fonctions au sein de sa hiérarchie dans la ville syrienne d'al-Raqqa, ainsi qu'en Irak et en Turquie.

Une série d'atteintes aux droits de l'homme

Selon les procureurs allemands, l'accusé aurait acheté une femme appartenant à la minorité yézidie et sa fillette âgée de cinq ans comme esclaves fin mai ou début juin 2015.

Il les aurait ensuite emmenées à Falloujah, où elles auraient été soumises à des mauvais traitements et parfois privées de nourriture, ont affirmé les procureurs.

Durant l'été 2015, après une série de sévices, la fillette aurait été enchaînée par al-J à la fenêtre de la maison où elle habitait avec sa mère, à titre de « punition » pour avoir uriné dans son lit.

Elle y est morte de soif sous des températures atteignant 50 degrés Celsius.

Le couple aurait également forcé sa mère à marcher pieds nus à l'extérieur par une chaleur brûlante, lui infligeant de graves brûlures.

La mère et sa fillette avaient été enlevées durant l'été 2014, après que l'EIIS eut envahi la région de Sinjar, en Irak.

Elles avaient été vendues à plusieurs reprises sur des « marchés aux esclaves », ajoutent les procureurs.

Ce procès de Francfort devrait durer au moins jusqu'en août et se tient sous une étroite surveillance policière.

Al-J. a été arrêté en Grèce en mai 2019, avant d'être extradé en Allemagne en octobre, où il était depuis lors placé en détention préventive.

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