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Des roquettes frappent la Zone verte en Irak, la coalition conduite par les États-Unis quitte ses bases

AFP

Poignée de main entre le général de brigade de la coalition Vincent Barker (à droite) et le chef d'état-major irakien, le major général Mohammad Fadhel Abbas, à l'occasion de la cérémonie de retrait, le 26 mars, de la base aérienne d'al-Qayyarah, où les troupes conduites par les États-Unis avaient en 2017 aidé les Irakiens à concevoir les plans de la lutte contre l'EIIS dans la ville proche de Mossoul. [Ahmad al-Rubaye/AFP]

Poignée de main entre le général de brigade de la coalition Vincent Barker (à droite) et le chef d'état-major irakien, le major général Mohammad Fadhel Abbas, à l'occasion de la cérémonie de retrait, le 26 mars, de la base aérienne d'al-Qayyarah, où les troupes conduites par les États-Unis avaient en 2017 aidé les Irakiens à concevoir les plans de la lutte contre l'EIIS dans la ville proche de Mossoul. [Ahmad al-Rubaye/AFP]

Deux roquettes se sont abattues jeudi 26 mars dans la matinée sur la Zone verte, le quartier de haute sécurité de la capitale irakienne, quelques heures avant que les forces dirigées par les États-Unis soient sur le point de se retirer d'une deuxième base dans le pays.

Quelque 7 500 soldats sont stationnés en Irak dans le cadre de la coalition sous commandement américain qui aide les troupes locales à lutter contre les résidus de « l'État islamique en Irak et en Syrie » (EIIS), mais leur nombre sera réduit de manière importante ce mois.

L'alliance rapatrie quelques formateurs à titre de précaution contre la pandémie du nouveau coronavirus et quitte définitivement certaines autres bases irakiennes.

Ces bases et ces représentations diplomatiques étrangères, en particulier la mission américaine, ont été prises pour cibles lors de plus d'une dizaine d'attaques à la roquette depuis octobre dernier, a indiqué un communiqué.

Jeudi avant l'aube, deux roquettes se sont abattues sur une place vide près d'un siège de la sécurité irakienne dans la Zone verte, où se trouvent des bâtiments gouvernementaux et des ambassades étrangères, ont indiqué les forces de sécurité irakiennes dans un communiqué.

Une source proche de la sécurité irakienne a expliqué à l'AFP que la cible semblait être l'ambassade des États-Unis, un vaste complexe situé quelques centaines de mètres plus au sud, sur la rive du Tigre.

Des sirènes se sont fait entendre peu après dans la Zone verte.

Aucun blessé n'a été signalé, mais d'autres attaques avaient été meurtrières.

Retrait de la coalition

En début de mois, deux militaires américains et une soldate britannique avaient été tués par une attaque à la roquette contre la base aérienne de Taji plus au nord, qui avait à nouveau été attaquée deux jours plus tard.

Les quelque 5 200 soldats américains stationnés en Irak constituent l'essentiel des forces de la coalition qui aident à lutter contre les cellules dormantes de l'EIIS dans le pays.

L'Irak avait déclaré la victoire sur l'EIIS fin 2017, et la coalition met aujourd'hui en œuvre des plans élaborés l'an dernier visant à consolider la présence de ses troupes dans le pays.

Près de 300 soldats de la coalition ont quitté la base d'al-Qaim, dans l'ouest du pays, mi-mars, la remettant en intégralité à l'armée irakienne.

Jeudi, des troupes supplémentaires devaient quitter la base aérienne d'al-Qayyarah, dans le nord du pays, où en 2017 les troupes placées sous commandement américain avaient aidé les Irakiens dans la lutte contre l'EIIS dans la ville proche de Mossoul.

Dans les prochaines semaines, elles quitteront également la vaste base de Kirkouk.

Des roquettes se sont abattues sur al-Qayyarah et Kirkouk ces derniers mois, l'une de ces attaques survenues fin décembre ayant tué un entrepreneur américain basé à Kirkouk.

Les États-Unis ont imputé ces attaques à la Kataib Hezbollah, une milice pro-iranienne au sein du réseau militaire des Forces de la mobilisation populaire (FMP).

Bien qu'elles aient officiellement été intégrées dans les forces de sécurité de l'État irakien, certains de ses groupes partisans de la ligne dure continuent d'opérer pour leur propre compte.

« Mêmes acteurs »

Mais les attaques de ce mois ont été revendiquées par un groupe jusqu'ici inconnu se faisant appeler Usbat al-Thaereen (Ligue des révolutionnaires).

Dans des vidéos en ligne mises en musique, des hommes masqués portant des armes jurent de venger les « victimes » des frappes aériennes américaines contre les forces irakiennes.

La coalition estime toutefois que ce groupe pourrait être un regroupement de plusieurs groupes anti-américains bien connus.

« Ce sont les mêmes vieux acteurs organisés différemment », a indiqué un haut responsable de la coalition dirigée par les États-Unis aux journalistes.

L'alliance mondiale a parallèlement redéployé ses forces d'entraînement qui forment les soldats irakiens.

Ces formateurs représentent un tiers du total des forces de la coalition.

Les soldats britanniques, français, australiens et tchèques qui formaient leurs homologues irakiens ont été temporairement rapatriés, tandis que Bagdad a interrompu les opérations de formation pour empêcher la propagation du COVID-19.

Au moins 29 Irakiens sont morts de cette maladie respiratoire, et près de 350 autres cas ont été confirmés, selon le gouvernement irakien.

Mais l'on craint que le bilan soit bien plus élevé, car seuls près de 2 000 Irakiens sur 40 millions ont à ce jour été testés.

Une augmentation du nombre de cas pourrait contraindre le système de santé délabré du pays, ravagé par des années de conflit et de faible investissement de la part des autorités gouvernementales.

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