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Sécurité

L'Irak craint une escalade après les attaques à la roquette et les frappes aériennes

AFP

Les forces américaines supervisent l'entraînement de soldats irakiens sur la base aérienne de Taji, le 6 mars 2017, pour les former à installer des ponts flottants, avant d'installer des ouvrages de remplacement des ponts détruits lors des combats pour chasser l'EIIS de Mossoul. [Sabah Arar/AFP]

Les forces américaines supervisent l'entraînement de soldats irakiens sur la base aérienne de Taji, le 6 mars 2017, pour les former à installer des ponts flottants, avant d'installer des ouvrages de remplacement des ponts détruits lors des combats pour chasser l'EIIS de Mossoul. [Sabah Arar/AFP]

Les responsables irakiens et des Nations unies se sont rassemblés jeudi 12 mars pour tenter de limiter les conséquences d'une attaque à la roquette sans précédent qui a tué trois membres de la coalition internationale et fait peser le risque d'une nouvelle escalade dans les relations américano-iraniennes.

Quelques heures après l'attaque contre la base aérienne de Taji au nord de Bagdad, la plus meurtrière depuis des années sur cette base utilisée par les forces américaines en Irak, une frappe aérienne a tué plus de vingt miliciens pro-iraniens près de la ville frontière d'Albu Kamal en Syrie.

Cette attaque a été à l'origine d'une escalade meurtrière de la violence moins de trois mois après que des roquettes eurent tué un entrepreneur américain dans le nord de l'Irak, déclenchant une série d'attaques en représailles entre Washington et Téhéran sur le sol irakien.

Craignant une flambée de violence encore plus meurtrière cette fois, les autorités irakiennes et les Nations unies ont été rapides à condamner les faits.

Le commandement militaire irakien a déclaré qu'il s'agissait d'un « sérieux défi à la sécurité », et s'est engagé à ouvrir une enquête.

Le président Barham Saleh et le président du parlement Mohammed al-Halbousi ont tous deux condamné une « attaque terroriste » qui a visé « l'Irak et sa sécurité ».

La mission des Nations unies en Irak a appelé à « une retenue maximale de toutes les parties ».

« Ces attaques constituent une menace claire et importante contre le pays, et le risque d'une action scélérate par des groupes armés reste une préoccupation constante », a-t-il ajouté. « La dernière chose dont l'Irak a besoin, c'est de servir de scène à des vendettas et à des batailles extérieures ».

Le secrétaire d'État américain Mike Pompeo et le ministre britannique des Affaires étrangères Dominic Raab ont condamné ces attaques dans un entretien téléphonique.

Tous deux ont « souligné que les responsables de ces attaques devaient être tenus pour responsables », a indiqué le Département d'État américain dans un communiqué.

Un Britannique et deux Américains tués

Cette attaque de mercredi a été la 22e contre des intérêts américains en Irak depuis fin octobre.

Elle a vu un vol de 18 roquettes s'abattre sur la base aérienne de Taji, l'un des douze sites en Irak où sont basées les forces de la coalition internationale.

L'armée irakienne a indiqué que ces roquettes avaient été tirées depuis la plateforme d'un camion.

La coalition a confirmé que trois de ses membres avaient été tués et une dizaine d'autres blessés.

L'une des victimes était membre du Royal Army Medical Corps du Royaume-Uni. Un responsable militaire américain a indiqué que les deux autres étaient un soldat et un entrepreneur américains.

Il n'a pas été fait mention de victimes irakiennes.

Aucun groupe n'a pour l'heure revendiqué cette attaque, mais les États-Unis ont accusé les factions pro-iraniennes des Forces de la mobilisation populaire (FMP) d'avoir mené des attaques similaires.

La milice irakienne pro-iranienne Kataib Hezbollah a salué cette attaque et ses auteurs, sans toutefois indiquer qu'elle en était l'auteur.

Attaques précédentes liées à l'Iran

En décembre dernier, les États-Unis avaient accusé la Kataib Hezbollah d'avoir tué un entrepreneur américain sur une base dans le nord de l'Irak.

Ils avaient répondu par des frappes aériennes dans l'ouest de l'Irak qui avaient tué 25 combattants du groupe.

Quelques jours plus tard, le commandant de la Force al-Qods du Corps des Gardiens de la révolution islamique Qassem Soleimani et le commandant en second des FMP Abou Mahdi al-Muhandis avaient été tués lors d'une frappe américaine près de l'aéroport de Bagdad.

L'Iran avait alors lancé ses propres frappes contre une base irakienne dans l'ouest du pays, occasionnant des dizaines de traumatismes cérébraux parmi les soldats américains.

Les milices irakiennes alignées sur l'Iran opérant sous les auspices des FMP ont à plusieurs reprises juré de venger la mort d'al-Muhandis à leur manière.

Quelques heures après l'attaque de mercredi contre la base aérienne de Taji, une frappe aérienne a tué 26 combattants irakiens alignés sur l'Iran en Syrie, a indiqué l'Observatoire irakien des droits de l'homme.

Cette frappe, conduite dans la région d'Albu Kamal proche de la frontière irakienne, a été menée par trois appareils qui appartenaient probablement à la coalition internationale, a-t-il indiqué.

Mais la coalition a nié avoir procédé à un quelconque raid en Syrie ou en Irak dans la nuit de mercredi.

« Ni les États-Unis ni la coalition n'ont mené de frappes en Syrie ou en Irak la nuit dernière », a indiqué un porte-parole dans un communiqué à l'AFP.

Quelque 5 200 soldats américains sont stationnés en Irak dans le cadre de la coalition internationale mise en place en 2014 pour lutter contre « l'État islamique en Irak et en Syrie » (EIIS).

Dimanche, deux soldats américains ont été tués au nord de Bagdad alors qu'ils aidaient des soldats irakiens à affronter des membres de l'EIIS.

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