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Sécurité

Des numéros de téléphone contribuent à la lutte contre l'EIIS en Irak

Khalid al-Taie

La hotline du service du contre-terrorisme irakien (454) représente une source de renseignements importante et indispensable. [Photo fournie par les forces des opérations spéciales irakiennes]

La hotline du service du contre-terrorisme irakien (454) représente une source de renseignements importante et indispensable. [Photo fournie par les forces des opérations spéciales irakiennes]

Les lignes directes qu'utilisent les forces d'élite irakiennes et d'autres agences de sécurité ont permis d'appréhender plusieurs éléments de « l'État islamique en Irak et en Syrie » (EIIS), ont expliqué des responsables.

Les renseignements donnés par téléphone par les civils aident les forces de sécurité à mettre à jour des cellules dormantes de l'EIIS et à faire échouer des attaques terroristes, ont-ils ajouté.

La ligne directe des services d'élite irakiens du contre-terrorisme (454) et d'autres agences de sécurité constitue « une source de renseignements importante et indispensable », a expliqué le major général Tahseen al-Khafaji, porte-parole du commandement des opérations conjointes.

« La plupart des opérations de sécurité lancées contre l'EIIS, en particulier celles qui ont été conduites récemment par les forces d'élite et les F16 irakiens dans les monts de Hamrin et d'al-Khanouka et dans Kirkouk, reposaient sur des informations données par téléphone », a-t-il ajouté à Diyaruna.

Les forces du service antiterroriste irakien lancent une opération contre un repaire de l'EIIS dans les monts de Badoush, dans la province de Ninive, le 14 février, sur la base d'informations précises. [Photo fournie par les CTS irakiens]

Les forces du service antiterroriste irakien lancent une opération contre un repaire de l'EIIS dans les monts de Badoush, dans la province de Ninive, le 14 février, sur la base d'informations précises. [Photo fournie par les CTS irakiens]

Les forces d'élite irakiennes arrêtent un membre d'une cellule de l'EIIS qui a participé aux opérations terroristes dans les provinces de Kirkouk et de Salaheddine, le 3 mars. [Photo fournie par les forces des opérations spéciales] 

Les forces d'élite irakiennes arrêtent un membre d'une cellule de l'EIIS qui a participé aux opérations terroristes dans les provinces de Kirkouk et de Salaheddine, le 3 mars. [Photo fournie par les forces des opérations spéciales] 

Le 15 février, les CTS ont indiqué qu'un parachutage dans les monts de Hamrin avait permis de neutraliser dix éléments de l'EIIS.

Un autre parachutage effectué le 24 février dans la vallée de Zghaitoun, dans la province de Kirkouk, avait entraîné « la mort de trois terroristes et l'arrestation de sept autres ».

Le lendemain, les CTS avaient lancé une attaque de grande envergure contre des repaires de l'EIIS dans les monts d'al-Khanouka, dans la province de Salaheddine, abattant 39 activistes.

Passerelles de confiance

Al-Khafaji a souligné que les renseignements collectés par les quelque 454 hotlines des CTS avaient également permis de démanteler des cellules dormantes et d'arrêter leurs membres.

Le 4 mars, les forces d'élite avaient démantelé une cellule de l'EIIS forte de six membres qui étaient responsables d'attaques contre des civils à al-Riyadh et al-Abbassi, dans la province de Kirkouk, et à Balad Ruz, dans celle de Diyala.

Cinq autres membres d'une cellule qui projetait des attaques dans Kirkouk et dans Salaheddine avaient été capturés la veille, en plus de « l'émir militaire » auto-proclamé de Salaheddine, ont indiqué les forces des opérations spéciales irakiennes.

Par ailleurs, la Direction des renseignements militaires est parvenue à arrêter treize membres de l'EIIS début mars grâce à des informations fournies par des citoyens utilisant sa ligne directe (153).

Ces arrestations ont eu lieu dans plusieurs villes irakiennes, notamment al-Qaim, al-Rutba et Mossoul.

« Le commandement des opérations conjointes qui supervise les activités de toutes les agences de sécurité s'attache à maintenir un canal de communication positif avec les civils et à favoriser leur participation au maintien de la sécurité, qui est un facteur essentiel et indispensable pour la mise en place de la stabilité », a poursuivi al-Khafaji.

« Nous cherchons à instaurer des passerelles de confiance avec les civils et veillons à ce que leur droit à la confidentialité et au secret soit conservé lorsqu'ils nous apportent des informations », a-t-il ajouté.

Les hotlines sont essentielles pour le plan de sécurité stratégique qui est en place pour combattre le terrorisme, a expliqué le spécialiste de la sécurité Mohammed al-Rubaie.

« Ces lignes directes continuent à maintenir la pression sur les terroristes pour faire échouer leurs plans et leurs tentatives constantes pour déstabiliser la situation [sécuritaire] », a-t-il expliqué à Diyaruna.

Un outil vital

« De nombreuses cellules de l'EIIS ont été infiltrées et démantelées, et des repaires secrets ont été découverts grâce aux renseignements fournis par les civils et à leur traitement immédiat par les autorités », a-t-il poursuivi.

Ce que l'EIIS redoute le plus, c'est une relation et une coopération fortes entre les civils et les agences de sécurité, a expliqué le spécialiste de la sécurité Fadel Abou Ragheef.

« Les civils ont joué un rôle essentiel dans la plupart des coups sévères portés au groupe, car les renseignements qu'ils avaient fournis ont permis à nos forces d'atteindre les cibles terroristes les plus protégées et les plus secrètes », a-t-il ajouté.

Ces informations ont également aidé à « renforcer les bases de données sécuritaires par des informations importantes sur les derniers leaders et membres de l'EIIS et sur leur localisation et leurs déplacements », a-t-il poursuivi.

Firas Jabur, un habitant de Bagdad de 36 ans, a déclaré qu'il « n'hésiterait pas à utiliser ces hotlines » s'il avait des informations de sécurité à partager.

« Nous entendons toujours parler d'opérations terroristes qui ont été avortées après que les autorités eurent répondu à des renseignements fournis par des citoyens », a-t-il indiqué à Diyaruna.

« C'est un superbe travail qui permet d'avoir le type de stabilité que nous connaissons aujourd'hui », a-t-il ajouté.

Parmi les autres lignes directes existant en Irak, citons celles du ministère de l'Intérieur (130), des services de renseignements irakiens (400), de la Direction générale des renseignements et de la sécurité (138) et de l'Agence nationale de sécurité (131).

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