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Des territoires du nord-ouest de la Syrie inhabitables depuis des années, selon un rapport  

AFP

Une vue aérienne prise le 6 février montre de la fumée s'échappant de pneus brûlés par des Syriens dans le but de gêner les frappes aériennes au milieu d'affrontements entre le régime et les combattants de l'opposition dans la ville de Binnish, dans la province d'Idlib. [Omar Haj Kadour / AFP]

Une vue aérienne prise le 6 février montre de la fumée s'échappant de pneus brûlés par des Syriens dans le but de gêner les frappes aériennes au milieu d'affrontements entre le régime et les combattants de l'opposition dans la ville de Binnish, dans la province d'Idlib. [Omar Haj Kadour / AFP]

Les combats dans le nord-ouest de la Syrie ont rendu de grandes parties de la région inhabitables pour les civils désormais entassés dans une zone de plus en plus restreinte où les conditions sont désastreuses, selon un rapport publié mercredi 4 mars.

Le programme Signal de l'Initiative humanitaire de Harvard a analysé l'imagerie satellite des villes et des camps de la province d'Idlib, où le régime syrien mène une offensive dévastatrice depuis décembre.

"Dans les zones examinées, les chercheurs estiment que près d'un tiers des bâtiments ont été considérablement endommagés ou détruits", a déclaré un communiqué publié avec le rapport, produit par Harvard en collaboration avec Save the Children et World Vision.

"La plupart des habitants de ces régions ayant fui avant ou pendant l'offensive, la destruction de maisons et d'infrastructures civiles vitales rendra presque impossible le retour des familles dans un avenir proche", ajoute le communiqué.

Une photographie aérienne montre des tentes abritant des Syriens qui ont fui les batailles en cours dans la province d'Idlib, entourées de boue provoquée par de fortes pluies, dans un camp de déplacés près de Sarmada près de la frontière avec la Turquie le 29 décembre. [Aref Tammawi / AFP]

Une photographie aérienne montre des tentes abritant des Syriens qui ont fui les batailles en cours dans la province d'Idlib, entourées de boue provoquée par de fortes pluies, dans un camp de déplacés près de Sarmada près de la frontière avec la Turquie le 29 décembre. [Aref Tammawi / AFP]

Les images satellites analysées dans le rapport montrent des champs agricoles se remplissant de camps de déplacés en quelques mois, ainsi que des villages et des villes rasés.

Le régime et les forces alliées soutenues par des frappes aériennes russes ont récupéré un territoire important depuis décembre, déclenchant un exode massif d'une ampleur jamais vue dans le conflit syrien de neuf ans.

Les bombardements des écoles et des hôpitaux ont contraint les civils à fuir ville après ville, en direction de la frontière turque. Quelque trois millions de personnes sont désormais prises au piège dans l'enclave qui ne cesse de se rétrécir dans des conditions désastreuses.

'Infrastructure civile ciblée'

"Dans le meilleur des cas, qui est un cessez-le-feu immédiat, il faudra des mois, voire des années, pour reconstruire physiquement les infrastructures civiles détruites, puis rétablir la confiance pour que ces communautés rentrent chez elles", a déclaré la porte-parole de Save the Children, Joelle Bassoul.

Un rapport publié lundi par la commission d'enquête du Conseil des droits de l'homme des Nations unies sur la Syrie a suggéré que le régime avait intentionnellement ciblé les infrastructures civiles pour éloigner la population et faciliter sa reconquête militaire.

"Les attaques menées par les forces [pro-régime] ont visé des infrastructures civiles, y compris des objets spécialement protégés", a déclaré la commission des Nations Unies.

"En conséquence, les zones civiles ont été rendues inhabitables", a-t-il ajouté, citant les principales villes de la province d'Idlib, Maaret al-Numan et Khan Cheikhoun.

Il a indiqué que le nivellement de certaines villes a été effectué "dans un effort apparent pour accélérer la capture des autoroutes stratégiques".

Plus de la moitié de près d'un million de personnes déplacées au cours des trois derniers mois sont des enfants, dont des dizaines de milliers dorment dans un froid glacial.

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