Des combats ont éclaté dans le sud de la province de Daraa entre les forces du régime syrien et des jeunes qui étaient auparavant membres de groupes armés de l'opposition dans la région, a expliqué un activiste local ce mardi 3 mars.
Les forces du régime ont lancé un assaut contre la ville d'al-Sanamayn dans le nord de la province, à la poursuite de combattants de l'opposition, et y ont procédé à de lourds bombardements d'artillerie, a expliqué à Diyaruna l'activiste local Jumaa al-Masalma.
Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme, ces récentes violences constituent l'escalade militaire la plus sérieuse depuis que les forces du régime ont repris la province en juillet 2018.
Sept combattants de l'opposition ont été tués lundi à al-Sanamayn lors du bombardement et des affrontements avec les forces du régime, a ajouté l'observatoire.
Le régime a également subi des pertes lors des derniers combats dans la province, avec plus d'une vingtaine de tués au total dans les deux camps, a poursuivi al-Masalma.
Il a accusé le régime de faire usage d'une force excessive lors de son assaut sur la ville et de prendre pour cible des quartiers résidentiels sous des bombardements intenses, soulignant qu'en plus des morts, un grand nombre de civils avaient été blessés.
Selon l'observatoire, les forces du régime ont conclu ce mardi un accord avec d'anciens combattants de l'opposition à al-Sanamayn, sous la surveillance de la Russie.
Les 26 combattants qui n'ont pas accepté les termes du règlement sont envoyés dans le nord-ouest de la Syrie, a précisé l'observatoire, et ceux qui ont choisi de rester verront leur situation réglée.
Al-Sanamayn n'a pas bénéficié d'un accord de réconciliation existant et du règlement de la situation de ses combattants, a-t-il souligné, parce que les forces du régime contrôlaient la zone avant le début des accords de réconciliation.
Manifestations et assassinats
Ces deux dernières semaines, plusieurs assassinats ont visé des soldats du régime et des membres de ses organes de sécurité dans la province de Daraa, a ajouté al-Masalma.
Des individus armés non identifiés ont attaqué plusieurs postes de contrôle du régime, a-t-il poursuivi, et des actions de protestation ont été organisées contre l'incursion du régime dans plusieurs parties de Daraa.
Ces dernières violences surviennent dans un contexte de nouvelles défections au sein de l'armée du régime, a-t-il continué, précisant que des tracts étaient distribués dans la plupart des villes et des bourgades appelant les soldats du régime et les membres de son appareil de sécurité à déserter.
Cette situation n'est pas nouvelle, mais elle est plutôt une continuation des très fortes tensions qui agitent la région depuis des mois en raison de la politique sécuritaire poursuivie par le régime.
Cette politique a vu de vastes campagnes d'arrestations de jeunes de la région, les obligeant à s'inscrire pour le service militaire obligatoire et les envoyant vers les zones de combat dans le nord-ouest de la région d'Idlib, où le régime a subi de lourdes pertes, a-t-il ajouté.
Les localités de Daraa qui ont échappé au contrôle du régime sont al-Sanamayn, Tafas, Abdin, al-Karak al-Sharqi Karak, Nafea et Saida al-Hanout, a-t-il indiqué en conclusion.