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Sécurité

La Turquie lance un vaste assaut en Syrie avant les négociations avec la Russie

Waleed Abou al-Khair au Caire et AFP

Des éléments de l'opposition armée inspectent un char qu'ils ont pris aux forces du régime syrien dans la zone rurale d'Idlib. [Photo diffusée sur l'application Telegram]

Des éléments de l'opposition armée inspectent un char qu'ils ont pris aux forces du régime syrien dans la zone rurale d'Idlib. [Photo diffusée sur l'application Telegram]

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré lundi 2 mars qu'il espérait parvenir à un cessez-le-feu en Syrie lorsqu'il rencontrera son homologue russe Vladimir Poutine plus tard dans la semaine.

Après des semaines de violence dans la province d'Idlib, la Turquie a confirmé dimanche une opération militaire d'envergure contre les forces syriennes soutenues par la Russie dans le nord-ouest de la Syrie, après une attaque aérienne jeudi imputée au régime syrien qui a tué 34 soldats turcs.

Mais Ankara a insisté sur le fait qu'elle ne veut pas entrer en conflit direct avec Moscou.

Les services d'Erdogan ont confirmé plus tôt qu'il tiendra un sommet avec Poutine jeudi à Moscou pour discuter de l'escalade de la violence.

Les combattants d'un groupe d'opposition soutenu par la Turquie se répartissent dans un village de la campagne d'Idlib qu'ils ont repris aux forces du régime syrien. [Photo diffusée sur l'application Telegram]

Les combattants d'un groupe d'opposition soutenu par la Turquie se répartissent dans un village de la campagne d'Idlib qu'ils ont repris aux forces du régime syrien. [Photo diffusée sur l'application Telegram]

« J'espère qu'il [Poutine] y prendra les mesures nécessaires, telles qu'un cessez-le-feu, et que nous trouverons une solution à cette affaire », a déclaré Erdogan dans un discours télévisé aux membres de son parti à Ankara.

Pendant ce temps, le régime syrien s'est engagé lundi à repousser les forces turques qui attaquent en Syrie ses troupes soutenues par la Russie, ont rapporté les médias d'État.

Les ministres des affaires étrangères de l'Union européenne doivent tenir une réunion d'urgence cette semaine pour discuter de l'aggravation du conflit en Syrie, a fait savoir dimanche le chef de la politique étrangère de l'UE, Josep Borrell.

Les combats autour d'Idlib « représentent une grave menace pour la paix et la sécurité internationales » avec de graves conséquences humanitaires pour la région et au-delà, a-t-il indiqué dans une déclaration.

L'UE « doit redoubler d'efforts pour faire face à cette terrible crise humaine avec tous les moyens à sa disposition », a-t-il déclaré.

Le régime syrien reprend Saraqeb

Les forces du régime syrien, sous couverture aérienne russe, sont rentrées lundi dans la ville de Saraqeb, dans le nord-ouest de la Syrie, après l'avoir perdue quelques jours plus tôt contre les combattants de l'opposition, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'homme.

Mais le porte-parole de l'opposition, Naji Mustafa, a affirmé que les forces du régime n'avaient pris qu'une partie de la ville fantôme, depuis longtemps vidée de ses habitants.

L'observatoire a déclaré que le régime syrien a déployé ses propres forces et des combattants alliés du Hezbollah libanais en renfort dans la région de Saraqeb tard dimanche en préparation d'une attaque sur la ville.

Jusqu'à 23 combattants de l'opposition et de groupes extrémistes ont été tués lors des frappes aériennes russes et des affrontements de la nuit, a fait savoir le directeur de l'observatoire Rami Abdel Rahman.

L'observatoire a rapporté que plus de 90 soldats du régime avaient été tués dans les bombardements turcs depuis vendredi, ainsi que dix combattants alliés du Hezbollah.

Saraqeb se trouve à l'intersection des autoroutes M4 et M5, qui relient Damas et Latakia, bastion côtier du régime, à Alep.

La Turquie abat deux avions militaires syriens

Dimanche, les médias d'État syriens ont rapporté que les forces du régime avaient abattu un drone turc près de Saraqeb.

Les frappes de drones turcs dans la province d'Idlib ont tué 19 soldats du régime dimanche, a indiqué l'observatoire, lors de frappes contre un convoi militaire dans la région de Jabal al-Zawiya et une base près de Maaret al-Numan.

Cette information est arrivée quelques heures après que la Turquie a abattu deux avions militaires syriens.

« Un système anti-aérien qui a abattu un de nos drones armés et deux autres systèmes anti-aériens ont été détruits, et deux avions SU-24 du régime qui attaquaient nos avions ont été abattus », a fait savoir le ministère turc de la Défense.

Les deux avions SU-24 de l'armée de l'air syrienne ont été abattus au-dessus de la région d'Idlib alors qu'ils se préparaient à effectuer des frappes aériennes près de Saraqeb, a déclaré à Diyaruna l'activiste local Haisam al-Idlibi.

Plusieurs militants ont vu et ont rapporté que des avions de guerre avaient été abattus et que les pilotes avaient pu sauter en parachute, a-t-il noté.

Outre ces deux avions, le régime syrien et ses alliés ont perdu du matériel militaire au cours des dernières batailles, a-t-il ajouté, notamment des dizaines de véhicules et de chars militaires.

Des miliciens fidèles au CGRI tués

Des dizaines de miliciens affiliés au Corps des Gardiens de la révolution islamique (CGRI) ont également été tués lors des récents combats dans certaines parties d'Idlib, a déclaré al-Idlibi.

Selon des sources locales, a-t-il indiqué à Diyaruna, douze combattants du Hezbollah libanais figurent parmi les morts, et des dizaines d'autres combattants du Hezbollah ont été blessés.

Des informations indiquent que des corps seraient encore coincés sous les décombres des bâtiments qui ont subi de lourds bombardements, a-t-il déclaré.

Des médias iraniens et locaux confirment la mort de 18 combattants de la milice Zainabiyoun (composée de combattants pakistanais) et de trois autres de la milice Fatemiyoun (composée de combattants afghans), qui sont toutes deux soutenues par l'Iran, a précisé al-Idlibi.

Des activistes ont rapporté la mort de dizaines de membres des forces du régime syrien, officiers et soldats, les premiers rapports faisant état de plus de 50 personnes tuées lors des combats à Idlib, a-t-il déclaré.

De nombreuses autres ont été tuées par les bombardements d'artillerie de groupes armés soutenus par la Turquie et par des bombardements et des frappes aériennes d'Ankara effectués par des drones aériens, a-t-il poursuivi.

Ces forces ont joué un rôle essentiel pour bloquer la progression des forces du régime syrien et des milices pro-régime, a-t-il conclu.

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