Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a rejeté mardi 25 février les appels à l'arrêt d'une offensive du régime syrien soutenue par la Russie dans le nord-ouest de la Syrie.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré qu'il prévoyait d'organiser un sommet le 5 mars avec les dirigeants de la Russie, de la France et de l'Allemagne sur l'escalade du conflit, a fait savoir l'AFP.
Mais mardi, il a déclaré qu'il pourrait plutôt s'entretenir en tête à tête avec le président russe Vladimir Poutine à cette date, à Istanbul ou à Ankara.
Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a déclaré mardi qu'il était "profondément alarmé" par la situation des civils fuyant les combats.
"Il s'agit de la pire vague de déplacements que nous ayons connue pendant le conflit syrien", a déclaré Fabrizio Carboni, directeur du CICR pour le Proche et le Moyen-Orient.
"Au milieu des conditions hivernales rigoureuses à Idlib, nous voyons des gens pris au piège, isolés et à court de moyens pour faire face. C'est totalement inacceptable", a-t-il dit, appelant toutes les parties à "immédiatement" autoriser les civils à fuir vers une zone sûre.
Les combats ont continué de faire rage mardi dans la région d'Idlib, malgré un avertissement lundi de l'ONU d'un "bain de sang" probable s'ils se poursuivaient.
Lourd bilan de morts
Des frappes aériennes et des tirs d'artillerie du régime syrien ont tué mardi 19 civils dans la région d'Idlib, a déclaré l'Observatoire syrien des droits de l'homme.
Huit enfants figuraient parmi ceux qui ont été tués lors des raids sur la ville d'Idlib et les villes de Binnish et Maarat Misrin, selon le communiqué.
Près de 100 combattants de tous bords ont été tués lundi, a déclaré l'Observatoire, dont neuf combattants du régime tués lors de bombardements turcs.
Le régime syrien et les forces russes, ainsi que les milices alliées, ont mené des combats sporadiques avec Tahrir al-Sham et des groupes d'opposition armés soutenus par les forces turques, a déclaré à Diyaruna le militant Musab Assaf.
Plusieurs parties des zones rurales d'Idlib ont été pilonnées par des frappes aériennes et des bombardements, faisant de lourdes pertes civiles, a-t-il annoncé.
Les forces turques et les milices syriennes alliées "ont lancé une attaque féroce visant à reprendre la ville stratégique d'al-Nairab, que les forces du régime ont saisi il y a quelques jours", a déclaré Assaf.
La ville a changé de mains à plusieurs reprises ces derniers jours.
"Les forces attaquantes ont pu avancer profondément à l'intérieur de la ville tandis que les forces du régime se retiraient dans sa périphérie", a-t-il déclaré.
Il a été rapporté lundi qu'un convoi de véhicules militaires turcs avait été touché par une frappe aérienne qui avait fait plusieurs blessés.
Progression régulière du régime
"Les forces du régime ont pu avancer dans le sud rural d'Idlib, s'emparant des villes de Sheikh Dames, Rakaya, Hantoteen, Kafr Sijneh, Tal al-Nar, al-Naqir et Sheikh Mustafa", a indiqué Assaf.
De violents affrontements sont toujours en cours à Maarat Hurma, a-t-il rapporté.
"De nombreuses zones ont été ciblées par des avions de guerre russes, en particulier Kafr Aweed, Kafr Nabl, Sufuhon et Kansafra", a déclaré Assaf.
"Les frappes aériennes ont également visé plusieurs postes de contrôle et positions militaires de l'armée turque qui avaient été déployés dans la région, incendiant des véhicules militaires et tuant et blessant un certain nombre de soldats", a-t-il fait savoir.
Celles-ci étaient centrées sur al-Bara et Kansafra à Jabal al-Zawiya dans le sud de la province d'Idilb, a-t-il dit.