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Les milices pro-iraniennes empêchent les DI irakiens de revenir

Faris al-Omran

Des membres de la Kataeb Imam Ali appuyée par l'Iran lors d'une parade militaire à Bagdad, sur cette photo publiée sur le site Internet de la milice le 9 juin 2018.

Des membres de la Kataeb Imam Ali appuyée par l'Iran lors d'une parade militaire à Bagdad, sur cette photo publiée sur le site Internet de la milice le 9 juin 2018.

Les milices pro-iraniennes ont mis la main sur plusieurs localités irakiennes dès qu'elles ont été libérées de « l'État islamique en Irak et en Syrie » (EIIS) et empêchent aujourd'hui le retour de leurs habitants.

Abou Hamed, un habitant de Jarf al-Nasr âgé de 53 ans, connu auparavant sous le nom de Jarf al-Sakhr, a expliqué que lui-même et des milliers d'autres habitants de son village avaient été contraints de partir et que les milices leur interdisaient maintenant de revenir.

Mettre fin au statut de déplacés des habitants a délibérément été « mis en suspens » par les milices, a expliqué Abou Hamed, qui vit dans une location à Bagdad et n'a pas souhaité révéler sa véritable identité par peur des représailles.

« Nous ne savons pas quand nos souffrances prendront fin. Depuis près de cinq ans maintenant, nous sommes sans abri et aucune solution n'est en place pour répondre à notre situation », a-t-il expliqué. « Devrons-nous rester à jamais des déplacés et perdre tout espoir de pouvoir rentrer chez nous ? »

Des DI irakiens reçoivent de l'aide dans un camp de déplacés, le 13 novembre 2019. Des milliers de ces déplacés irakiens ont reçu des menaces leur intimant de ne pas rentrer envoyées par des milices alignées sur l'Iran. [Photo fournie par le ministère irakien des Migrations]

Des DI irakiens reçoivent de l'aide dans un camp de déplacés, le 13 novembre 2019. Des milliers de ces déplacés irakiens ont reçu des menaces leur intimant de ne pas rentrer envoyées par des milices alignées sur l'Iran. [Photo fournie par le ministère irakien des Migrations]

Jarf al-Sakhr comptait autrefois 100 000 habitants, qui furent contraints de quitter leurs maisons après que l'EIIS eut pris le contrôle de leur ville à la mi-2014.

Fabrication et entreposage d'armes

La ville, située à une soixantaine de kilomètres au sud-ouest de Bagdad, avait été libérée quelques mois après l'incursion de l'EIIS, pour tomber entre les griffes du Kataib Hezbollah et d'autres milices fidèles à l'Iran.

Elle est par la suite devenue un terreau de l'activité milicienne.

L'ancien député irakien Taha al-Lahibi a expliqué à Diyaruna que « les milices utilisent maintenant Jarf al-Sakhr comme quartier général de leurs bases militaires ainsi que comme un centre de fabrication et de stockage d'armes, de missiles et de drones ».

« La ville est devenue un lieu où les milices commettent les crimes les plus atroces contre des civils sans armes et dont ils interdisent l'accès », a-t-il poursuivi.

Outre Jarf al-Sakhr, d'autres villes libérées du terrorisme voient leurs habitants dans l'impossibilité de rentrer en raison des pressions et des menaces proférées par des milices telles qu'Asaib Ahl al-Haq, Badr, al-Nujaba, Saraya al-Khorasani et Kataib Jund al-Imam.

Des localités comme Aziz Balad, al-Toz, Yathrib, al-Siniya, al-Oja et les villages au nord-est de Baquba et de Zammar sont toujours bouclés et leurs habitants ne peuvent y revenir en raison de la pression exercée par les milices, a expliqué le politologue Ahmed Shawqi.

Plusieurs autorisations officielles ont été données pour permettre le retour des DI dans leurs foyers après que les contrôles de sécurité ont été passés pour identifier ceux qui avaient été impliqués dans des actes de terrorisme, a-t-il indiqué à Diyaruna.

« Mais les milices tiennent encore ces zones et empêchent leurs habitants de rentrer, et les menacent s'ils décident néanmoins de le faire », a-t-il continué.

Shawqi a souligné l'importance de « mettre un terme à l'influence des milices afin de terminer les souffrances des civils, qui se poursuivent depuis bien trop longtemps ».

« Résoudre la crise des déplacés et mettre en place la stabilité et les fondements de la coexistence dans les régions libérées constituent les garanties fondamentales contre la résurgence du terrorisme », a-t-il ajouté.

La route iranienne de la soie

Les milices affirment qu'elles s'opposent au retour des gens dans leurs maisons parce que ces zones doivent encore être sécurisées et elles craignent qu'elles ne deviennent des terreaux de l'EIIS, a déclaré Thaer al-Bayati, secrétaire général du Conseil des tribus arabes de Salaheddine.

Mais ce ne sont-là que des prétextes, a-t-il affirmé à Diyaruna.

Ces milices mettent en œuvre les plans de l'Iran, a-t-il indiqué, soulignant que « l'Iran cherche à mettre le pays en pièces et à répandre le chaos par tous les moyens possibles ».

Les milices obéissent aux ordres de l'Iran et procèdent à un nettoyage ethnique et sectaire et tentent de détruire le tissu social national, a déclaré le député al-Lahibi.

Le régime iranien veut que ses milices affiliées s'implantent dans les régions qu'il juge stratégiques, qui se situent sur « la route iranienne de la soie qui s'étend jusqu'en Syrie » en passant par les provinces irakiennes de Diyala, Salaheddine, Ninive et de l'Anbar, a-t-il précisé.

Selon al-Lahibi, l'Iran utiliserait cette route pour faire passer des missiles et des armes en Syrie et en Méditerranée via l'Irak.

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Que Dieu vous punisse pour ces fausses nouvelles! Nous sommes les soldats de ce pays ; nous sommes les forces de mobilisation des sunnites, des chiites, du Christ, des Sabiens, des Shabak et des Yézidis et de toutes les sectes du peuple irakien. Nous sommes des moudjahidines irakiens et non des milices iraniennes. C'est la République islamique d'Iran qui nous soutient afin que nous puissions nous débarrasser de vos esprits sales et du fou Trump. Soyez maudits ainsi que vos esprits pourris et retardés!

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