Les forces irakiennes vont se lancer dans de « grandes » opérations de sécurité pour éliminer les éléments restants de « l'État islamique en Irak et en Syrie » (EIIS) dans le désert de l'ouest de l'Anbar, a fait savoir un chef tribal lundi 10 février.
« Les éléments de l'EIIS essaient de se regrouper et de reconstituer leurs rangs dans différentes parties du pays, notamment dans le désert de l'Anbar », a déclaré à Diyaruna le colonel Mousa Hamad al-Sanad, qui dirige les forces tribales de l'Euphrate supérieur.
Ils ont profité du fait que les forces irakiennes sont occupées à sécuriser les manifestations populaires qui secouent le pays depuis octobre.
De plus, la suspension des activités antiterroristes de la coalition internationale pendant trois semaines et la réduction des efforts pour traquer et attaquer les terroristes ont enhardi les restes du groupe, a rapporté al-Sanad.
Le 5 janvier, la coalition internationale a annoncé qu'elle interrompait sa campagne contre l'EIIS en Irak pour des raisons de sécurité après une série d'attaques à la roquette contre les bases où ses forces sont stationnées.
Le 30 janvier, la coalition a fait savoir qu'elle avait repris ses activités avec les forces irakiennes.
Les actes terroristes comme les enlèvements et les meurtres de civils ou les enlèvements contre rançon ont augmenté au cours des trois dernières semaines, a déclaré al-Sanad.
Ces actes ont visé des bergers et des Bédouins, surtout dans le désert près de la ville d'al-Rutba, dans l'ouest de l'Anbar, a-t-il indiqué, peut-être par vengeance pour leur coopération avec les forces de sécurité ou pour les forcer à coopérer avec l'EIIS.
Les forces de sécurité et les tribus « contrôlent scrupuleusement les bergers afin de vérifier leur identité, d'autant plus que les informations dont nous disposons indiquent que les terroristes ont pris l'habitude de se déguiser en bergers pour éviter d'être détectés », a-t-il ajouté.
Pas de menace viable
Les actions des activistes, bien qu'elles se soient intensifiées, sont « toujours des opérations menées par de petits groupes » visant à attirer l'attention sur leurs attaques, a déclaré al-Sanad.
« Nos forces se préparent à lancer de grandes opérations de sécurité au cours du mois de février », a-t-il annoncé. « Ces opérations seront différentes dans la mesure où elles couvriront de vastes régions et s'étendront à des zones isolées qui n'ont jamais été atteintes auparavant ».
« Nous sommes tout à fait prêts à lancer ces opérations, dont l'objectif principal sera de mettre complètement fin à la présence des derniers éléments de l'EIIS dans le désert », a souligné al-Sanad.
Ces nouvelles opérations renforceront la sécurité des frontières, car l'EIIS a récemment intensifié son déploiement le long de la bande frontalière du côté syrien, profitant du nombre insuffisant de troupes syriennes déployées sur place, a-t-il indiqué.
« Cela a alourdi la charge de nos forces de sécurité, qui assument aujourd'hui une plus grande responsabilité dans le maintien de la sécurité aux frontières », a-t-il poursuivi.
« Les éléments restants de l'EIIS ont tenté d'infiltrer la frontière à plusieurs reprises depuis le début de l'année », a rapporté al-Sanad.
« Leur plus grande opération a eu lieu à la [mi-janvier], lorsqu'ils ont attaqué à l'arme lourde des postes de garde de la police des frontières irakienne depuis le territoire syrien », a-t-il indiqué.
« Leur attaque a été déjouée et ils ont été forcés de fuir, mais deux policiers ont perdu la vie et d'autres ont été blessés », a-t-il conclu.