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Les officiers des FDS redoutent que les milices russes perturbent les opérations anti-EIIS

Waleed Abou al-Khair au Caire

Un soldat russe sur un véhicule militaire dans la province syrienne d'al-Hasakeh, dans le nord-est du pays, le 20 janvier. [Delil Souleiman/AFP]

Un soldat russe sur un véhicule militaire dans la province syrienne d'al-Hasakeh, dans le nord-est du pays, le 20 janvier. [Delil Souleiman/AFP]

Les efforts déployés par la Russie visant à recruter de jeunes locaux dans ses milices dans les régions situées à l'est de l'Euphrate, en Syrie, sont susceptibles de causer un regain de tensions dans la région, ont déclaré un activiste local et plusieurs membres des Forces démocratiques syriennes (FDS).

Ajouter de nouvelles milices sur le terrain ne fera que compliquer la situation, affirment-ils, et perturbera les efforts des FDS et de la coalition internationale pour éliminer les derniers éléments de « l'État islamique en Irak et en Syrie » (EIIS) dans l'est de la Syrie.

La Russie a mis en place un réseau de milices à Amouda, Tal Tamr, Aïn Issa et al-Darbasiyah dans la campagne d'al-Hasakeh, a indiqué à Diyaruna Farhad Khoja, officier des FDS.

Les opérations de recrutement et d'entraînement sont déjà en cours dans un camp situé sur le terrain de l'aéroport de Qamishli, qui est sous contrôle russe, a-t-il ajouté.

Des dizaines de jeunes locaux sans emploi qui ne souhaitent pas ou sont dans l'incapacité de quitter la région, ont été recrutés dans ces milices, a-t-il poursuivi, même si les salaires offerts sont relativement bas.

La Russie tente ce faisant « d'aviver les tensions dans la région », selon lui, soulignant que la présence de groupes armés supplémentaires pourrait déclencher des affrontements et des divisions sociales qui pourraient s'élargir en raison de fidélités concurrentes.

La Russie cherche à étendre son influence

La Russie cherche à étendre son influence en Syrie en mettant en place des milices affiliées dans plusieurs régions, a expliqué à Diyaruna Ahmed al-Salem, un activiste d'Alep.

Sous la surveillance de la police militaire russe, des milices ont ainsi été formées dans les provinces d'Alep, de Daraa et de Quneitra, et récemment dans la campagne de Damas, a-t-il précisé.

À Alep, la police militaire russe soutient des groupes armés comme la milice al-Berri et al-Assasna, a-t-il poursuivi, citant des rapports d'un nouveau plan russe visant à fusionner tous les combattants alignés à Alep au sein d'une seule et même milice.

La police militaire russe a également lancé une campagne de recrutement à grande échelle à Douma, dans la Ghouta orientale, pour attirer d'anciens combattants de l'opposition, a ajouté al-Salem.

Bien que ces anciens combattants de l'opposition aient été inclus dans l'accord de règlement, a-t-il expliqué, leurs identités sont apparues sur les listes des personnes recherchées par le régime syrien, et les Russes se sont empressés d'exploiter cette vulnérabilité.

Certaines milices pro-russes sont déployées dans Daraa et Quneitra, a-t-il ajouté, tandis qu'un grand nombre de miliciens ont été envoyés sur les fronts dans l'est rural de la province d'Idlib.

Ils s'y battent aux côtés de la force al-Nimr, dirigée par le général de brigade pro-russe Suheil al-Hassan et de la force Liwa al-Quds, favorable au régime.

Mais ces milices sont peu susceptibles d'attirer plus de mille combattants « tout au plus », a précisé Riad Darar, coprésident de l'aile politique des FDS au sein de l'administration autonome du nord et de l'est de la Syrie.

Ces recrues sont « des mercenaires sans doctrine de combat et [qui] ne présentent donc aucune valeur militaire comparé aux FDS, par exemple, qui revendiquent plus de 80 000 combattants », a-t-il poursuivi.

De plus, a-t-il conclu, les forces russes n'ont pas réussi à recruter des jeunes issus des tribus de la région malgré tous les efforts déployés.

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