L'Irak réalise des progrès importants dans sa lutte contre les derniers éléments de « l'État islamique en Irak et en Syrie » (EIIS) après la décision prise par le gouvernement l'année dernière de réintégrer dans ses rangs les personnels militaires dont les contrats avaient dû être résiliés.
Au cours des six derniers mois, plus de 100 000 militaires ont ainsi été réintégrés.
Ceux-ci n'avaient pas été maintenus dans leurs fonctions parce qu'ils n'avaient pas repris leurs postes lors des incidents de sécurité survenus lors de la prise de contrôle par l'EIIS à la mi-2014.
Ces soldats réintégrés ont été inscrits dans des cours de formation intensifs pour accroître leur préparation physique et au combat, développer leurs compétences et mieux les motiver, a expliqué le général de brigade Yahya Rasul, porte-parole du ministère de la Défense.
Le nombre de soldats réintégrés au sein des unités de l'armée de terre est de quelque 61 000 depuis le début de cette année, a-t-il précisé à Diyaruna.
Ils ont été affectés à leurs précédentes unités ainsi que dans des commandements nouvellement mis en place et restructurés, notamment dans les provinces qui ont été libérées de l'EIIS, a-t-il ajouté.
Les capacités de combat renforcées de l'armée sont le résultat du plus grand nombre de soldats, a-t-il poursuivi, soulignant que cette augmentation « a stimulé nos campagnes sécuritaires et nous a permis de réaliser des avancées dans la guerre contre le terrorisme ».
« Nos forces contrôlent l'ensemble de notre territoire et montent des offensives pour traquer les résidus de l'ennemi, ce qui se reflète clairement sur l'ensemble de la situation sécuritaire du pays », a ajouté Rasul.
Accroître la pression sur l'EIIS
À ce jour, les forces de police ont également réintégré près de 42 000 anciens policiers et envisagent d'en réintégrer le même nombre par groupes durant l'année 2020.
Comme l'explique Shallal Naji, ancien membre de la commission pour la sécurité du conseil provincial de l'Anbar, réintégrer les policiers antérieurement démis de leurs fonctions « était l'une de nos principales demandes, et le gouvernement nous a entendus ».
« Notre province est l'une des plus étendues, et comporte un vaste désert et des villes tentaculaires », a-t-il indiqué à Diyaruna.
« C'est la raison pour laquelle nous avions demandé à augmenter le nombre de forces de sécurité en permettant aux membres révoqués des forces de police locales de réintégrer leurs unités », a-t-il ajouté.
« Des milliers d'anciens policiers sont revenus progressivement par groupes, dont le dernier était un groupe de 4000 personnes », a-t-il poursuivi.
Aujourd'hui, la police de l'Anbar a en grande partie rattrapé la pénurie de policiers et compte 20 000 membres sur les 28 000 qu'elle comptait avait 2014, a continué Naji.
« Certes, le compte n'y est pas encore, mais l'augmentation a été réellement forte et a contribué à soutenir les plans et les procédures visant à augmenter la pression sur les éléments de l'EIIS qui se cachent dans le désert et à poursuivre la protection des villes et des villages contre les menaces terroristes », a-t-il indiqué.
Plusieurs de ces policiers réintégrés l'ont été dans des régiments tactiques d'urgence après avoir suivi des formations de haut niveau, a-t-il expliqué, soulignant que ces régiments sont aujourd'hui à la pointe de la lutte contre les derniers éléments de l'EIIS.
« Tous ces personnels réintégrés sont pour l'essentiel d'anciens membres des forces de l'armée et de la police qui avaient participé à la lutte contre les terroristes et possèdent une grande expérience militaire », a expliqué l'expert en sécurité Mohammed Razzaq al-Rubaie.
« Leur retour est donc essentiel pour renforcer le rythme des opérations militaires », a-t-il indiqué à Diyaruna.
La guerre contre l'EIIS n'est pas encore terminée, a-t-il souligné en conclusion, et « éradiquer toute la menace nécessitera davantage de forces de sécurité entraînées et équipées des armes les plus sophistiquées ».