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Sécurité

La menace de l'EIIS oblige des familles à fuir les zones sécurisées

Khalid al-Taie

Les forces de sécurité de la division irakienne de réaction rapide mènent une opération de recherche au lac al-Athim de Diyala dans le cadre de la huitième phase de l'opération « Volonté de victoire ». [Photo fournie par la cellule de presse de la sécurité]

Les forces de sécurité de la division irakienne de réaction rapide mènent une opération de recherche au lac al-Athim de Diyala dans le cadre de la huitième phase de l'opération « Volonté de victoire ». [Photo fournie par la cellule de presse de la sécurité]

La crise des déplacements en Irak a connu une baisse significative en raison de l'amélioration de la sécurité dans les zones libérées de « l'État islamique en Irak et en Syrie » (EIIS), ont fait savoir des experts à Diyaruna.

Néanmoins, certaines régions connaissent des « déplacements inversés », en grande partie à cause de la nouvelle menace que représentent les éléments restants de l'EIIS, ont-ils indiqué.

Un « déplacement inverse » se produit lorsque des personnes déplacées qui étaient déjà rentrées chez elles se retrouvent à nouveau contraintes de fuir.

La Haute Commission indépendante des droits de l'homme d'Irak a dit avoir documenté en 2019 le déplacement de 250 familles de l'est de la province de Diyala à cause de la menace représentée par les membres restants de l'EIIS.

Ces familles habitent des villages isolés du district de Khanaqeen et près du bassin d'Hamreen, a précisé Fadel al-Gharawi, qui siège à la commission.

Les habitants qui reviennent dans leurs villages ont été contraints de repartir dans les camps ou d'autres lieux sûrs, « car ils craignent que l'EIIS n'intensifie son activité et lance des attaques-surprises », a-t-il déclaré à Diyaruna.

« Ces villes et villages sont situés en bordure d'un terrain accidenté et de vastes terres agricoles », a-t-il précisé, notant que les membres restants de l'EIIS y maintiennent une présence.

Ils essaient toujours de profiter des lacunes de sécurité pour intensifier les attaques contre la population civile, ce qui dans certains cas entraîne un « déplacement inverse », a-t-il indiqué.

Les forces irakiennes ont lancé la huitième phase de la campagne de sécurité « Volonté de Victoire » le 29 décembre, comprenant les provinces de Diyala, Salaheddine, Kirkouk, Ninive et de l'Anbar.

À Diyala, la 5e division de l'armée, la police locale et la Division de réponse rapide ont fouillé plusieurs villages aux abords de Khanaqeen, les montagnes d'Hamreen, le lac al-Atheem et les vergers d'Abi Sayda et d'al-Nidaa.

L'opération a entraîné la mort de neuf kamikazes et la destruction de 58 repaires et tunnels et d'une tour de surveillance.

Une usine de bombes, 223 engins explosifs, un obus de mortier, un missile antichar et 250 kg d'explosifs C-4 ont également été détruits.

« Une poignée de gangs »

Les éléments de l'EIIS « sont brisés et démoralisés à cause de l'énorme pression sécuritaire », a affirmé Haitham al-Hom, cheikh de tribus de Diyala.

« L'armée, la police, les tribus et d'autres agences de renseignement et de sécurité les traquent partout ", a-t-il fait savoir à Diyaruna, notant que les attaques de l'EIIS ne sont que des « brèches » visant à effrayer la population locale.

Il est vrai que des familles dans certaines régions de l'est de Diyala, en particulier dans les villages d'al-Zor, Cheikh Baba et al-Waqf et dans la périphérie de Khanaqeen, ont été déplacées de force à cause des attaques de l'EIIS, a-t-il déclaré.

La dernière attaque a eu lieu le 30 décembre, lorsqu'un sniper a tué un soldat à al-Nidaa.

Al-Hom a toutefois souligné que le « déplacement inverse » reste limité, car « les opérations militaires sapent les activités des éléments terroristes et les empêchent d'accomplir leur rêve, qui est de reprendre pied ».

Selon le ministère irakien des Migrations, près de 14 000 familles sont revenues dans la province de Diyala.

La crise des déplacements est globalement en passe d'être résolue dans la plupart des provinces qui ont souffert du fléau du terrorisme, a affirmé à Diyaruna l'analyste de la sécurité Safaa al-Aasam.

Les éléments restants de l'EIIS qui ont forcé plusieurs familles à être à nouveau déplacées ne sont rien qu'une « poignée de gangs qui utilisent des tactiques de guérilla et des attaques-surprises pour saper l'effort de sécurité et donner la fausse impression qu'ils font un retour en force », a-t-il déclaré.

Les opérations contre les repaires de l'EIIS se poursuivent dans le cadre de la campagne de sécurité « Volonté de victoire », a indiqué al-Aasam, ajoutant que les forces d'élite et les unités de renseignement s'acquittent de leurs tâches avec un « haut niveau » de qualité.

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