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Les banques de Ninive demandent la permission pour reprendre leurs activités

Alaa Hussain à Bagdad

Cette agence de la banque Al-Rafidain, située dans le quartier al-Hamdaniya de l'est de Mossoul, a rouvert en 2017, un an après la fin des travaux de réhabilitation. [Photo fournie par la banque Al-Rafidain]

Cette agence de la banque Al-Rafidain, située dans le quartier al-Hamdaniya de l'est de Mossoul, a rouvert en 2017, un an après la fin des travaux de réhabilitation. [Photo fournie par la banque Al-Rafidain]

La sécurité s'améliorant dans la ville de Mossoul (province de Ninive), les banques et les entreprises de transfert de fonds cherchent à obtenir l'autorisation officielle pour reprendre leurs activités.

La menace autrefois omniprésente que « l'État islamique en Irak et en Syrie » (EIIS) puisse infiltrer le secteur bancaire de la province a été éliminée, ont déclaré des responsables locaux.

Il y a six ans, la Banque centrale irakienne a suspendu les opérations de toutes les banques et sociétés de transfert de fonds de Ninive, craignant que le groupe extrémiste ne les utilise pour obtenir des fonds destinés à soutenir son activité terroriste.

Depuis, le transfert de fonds vers et depuis Mossoul à des fins commerciales a été difficile, a raconté à Diyaruna le propriétaire d'un magasin d'électroménager, Sadiq al-Juhaishi.

L'interruption des services bancaires a rendu difficile le transfert de fonds aux entreprises à Bagdad et à l'étranger pour acheter des produits ou payer des factures, a-t-il fait savoir.

Comme mesure de contournement, a-t-il déclaré, les entreprises transfèrent et reçoivent des sommes d'argent plus importantes par l'intermédiaire de banques ou de sociétés de transfert de fonds basées à Erbil, la province voisine.

Celles-ci servent de canaux pour le transfert de fonds vers Bagdad ou à l'étranger, « malgré les risques importants liés au transfert de grandes quantités d'argent entre les deux provinces », a-t-il poursuivi.

« C'est une préoccupation pour tous les commerces de gros et de détail de Ninive », a-t-il expliqué, ajoutant que maintenant que la province est stable et sûre, cette question doit être réglée.

Effets négatifs

En plus de son impact sur le commerce, la perturbation des services bancaires à Ninive a touché les secteurs industriel et agricole, a déclaré Abdoullah Khalil, directeur de l'Association des sociétés bancaires de la province de Ninive.

Cela a également eu un impact sur la circulation de l'argent dans tout l'Irak, a-t-il indiqué à Diyaruna.

Les entreprises locales et internationales qui travaillent à la reconstruction de Mossoul en ont également subi les conséquences, a-t-il rapporté, d'autant plus que le travail de ces entreprises nécessite des transferts d'argent vers et depuis la province.

La suspension prolongée des opérations bancaires dans la province « ne fera qu'ajouter à la détérioration économique causée par l'EIIS », a-t-il déclaré, demandant à la banque centrale de permettre à ces sociétés de reprendre leurs activités.

Selon Khalil, il est peu probable que l'EIIS soit maintenant en mesure d'exploiter ces institutions financières, car ses membres restants ne peuvent plus se déplacer librement.

Coordination de sécurité

L'autorisation donné aux entités bancaires pour reprendre leurs activités à Mossoul est une décision conjointe, prise par la banque centrale et les agences de sécurité de la province.

« La banque a établi une liste de sociétés autorisées à travailler dans la province après l'exclusion de toutes les sociétés impliquées dans le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme », a indiqué à Diyaruna Aysar Jabbar, porte-parole de la banque centrale.

La banque a transmis aux autorités de sécurité de Ninive les noms de ces institutions, a-t-il précisé, notant que l'autorisation finale de reprise des affaires ne pourra être donnée que par les autorités de sécurité.

La banque centrale a parfaitement réussi à identifier les entreprises soupçonnées de transactions irrégulières, à suspendre leurs opérations et à les priver de la possibilité de transférer leur argent à des entités malhonnêtes, a-t-il souligné.

Il a demandé aux autorités chargées de la sécurité à Ninive de donner le feu vert aux sociétés bancaires pour l'exercice de leurs activités, ce qui leur permettra de générer des revenus qui stimuleront l'économie de la province.

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