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Les sanctions américaines sont efficaces contre le CGRI au Yémen

Hassan al-Obeidi à Bagdad

Cette photo prise le 19 juin à Abou Dhabi montre des drones Ababil de fabrication iranienne dont les forces armées émiraties disent qu'ils ont été utilisés par les Houthis au Yémen lors des combats contre les forces de la coalition arabe. [Karim Sahib/AFP]

Cette photo prise le 19 juin à Abou Dhabi montre des drones Ababil de fabrication iranienne dont les forces armées émiraties disent qu'ils ont été utilisés par les Houthis au Yémen lors des combats contre les forces de la coalition arabe. [Karim Sahib/AFP]

Les sanctions américaines sont efficaces pour lutter contre les efforts de déstabilisation de la force al-Qod du Corps des Gardiens de la révolution islamique (CGRI-FQ) au Yémen et ont produit des résultats rapides et positifs, ont expliqué des responsables et des spécialistes yéménites.

Plus spécifiquement, il a été constaté une baisse significative des activités des sociétés et des individus liés à l'Iran au Yémen par suite de la réduction du soutien des banques étrangères et régionales, des commerçants locaux, des institutions et même des citoyens qui reçoivent des envois d'argent depuis l'étranger.

Cette baisse a coïncidé avec un communiqué publié par le gouvernement yéménite légitime saluant les sanctions américaines à l'encontre d'entités iraniennes impliquées dans les trafics d'armes aux Houthis (Ansarallah) du Yémen.

Le 12 décembre, le gouvernement a en effet déclaré qu'il « se félicite des sanctions imposées à huit entités iraniennes impliquées dans la contrebande d'armes depuis l'Iran vers la milice houthie ».

« Cette décision américaine confirme les mises en garde répétées du Yémen concernant la menace iranienne grandissante pour la sécurité et la stabilité de la région et du monde entier, à la lumière des efforts persistants de ce régime à faire passer des armes et à apporter un soutien financier et logistique à la milice houthie, défiant ouvertement la communauté internationale et les résolutions du Conseil de sécurité », a précisé ce communiqué.

Engagement américain en faveur de la stabilité au Yémen

Le 11 décembre, le Trésor américain a désigné un réseau d'expédition iranien impliqué dans la fourniture illicite d'une aide létale au Yémen en provenance d'Iran pour le compte du CGRI-FQ.

Les sanctions ont été imposées à un réseau d'expédition dirigé par l'homme d'affaires iranien Abdolhossein Khedri pour son implication dans l'envoi d'armes létales aux Houthis.

Ces sanctions ont également visé trois agents généraux des ventes de Mahan Air basés aux EAU et à Hong Kong pour leur rôle dans le renforcement des opérations commerciales de cette compagnie aérienne.

Mahan Air avait été désignée en octobre 2011 pour le soutien financier, matériel ou technologique apporté au CGRI-FQ.

« Le régime iranien utilise son secteur de l'aviation et des expéditions pour fournir à des groupes terroristes militants des armes, contribuant ainsi directement aux crises humanitaires dévastatrices en Syrie et au Yémen », a déclaré le secrétaire au Trésor Stephen Mnuchin dans un communiqué.

« À part le fait que les sanctions américaines sont efficaces, elles sont aussi une affirmation de l'engagement des États-Unis en faveur d'un Yémen sûr et stable libéré du terrorisme et des milices iraniennes qui sèment la mort et la destruction là où elles s'implantent », a déclaré le gouverneur de Shabwa Mohammed ben Edeyo à Al-Mashareq.

« Ces sanctions frappent les sociétés et les sociétés écrans qui aident la force al-Qod à fournir des armes, de l'argent et des fonds aux Houthis », a-t-il indiqué, soulignant que l'on a pu constater une baisse sensible des activités liées à l'Iran depuis que les sanctions ont été imposées.

« Les Houthis ont besoin de sociétés et de sociétés écrans pour poursuivre leurs activités », a-t-il poursuivi, ajoutant que les sanctions américaines les ont fait « se retirer et s'effondrer financièrement », ce qui a significativement réduit leurs activités.

Les sanctions affectent les entités affiliées au CGRI

Plusieurs sociétés de transfert d'argent, de change et de services postaux, ainsi que des sociétés de cartes de crédit actives dans les régions contrôlées par les Houthis « font désormais l'objet d'un boycott », a expliqué Ali al-Jaradi, membre de la Chambre de commerce de la province de Taiz, à Al-Mashareq.

« Certaines de ces sociétés ont changé de nom, d'adresse e-mail, d'adresse postale et même de compte sur les réseaux sociaux, mais en vain », a-t-il ajouté.

« L'une de ces sociétés était la société de change Ansar Exchange [de Sanaa], et sa filiale Saba Money Transfer, qui reçoit les envois d'argent de Yéménites expatriés à leurs familles dans le pays », a-t-il continué.

Mais les sociétés à l'étranger ont arrêté leurs transactions financières avec Ansar, qui est affiliée aux sociétés iraniennes Ansar Exchange et Ansar Bank, toutes deux désignées par les États-Unis, a-t-il ajouté.

« L'impact de ces sanctions se fera plus évident sur la durée, et elles étrangleront les Iraniens et les moyens dont ils disposent pour aider les Houthis », a poursuivi al-Jaradi.

« Certaines sociétés comme Ansar, Saba et la banque Saderat Iran, qui possède une succursale à Sanaa, ainsi que des compagnies aériennes et des sociétés de fret aérien étaient autrefois très importantes au Yémen, mais elles ont récemment enregistré une baisse de leur activité », a expliqué le journaliste yéménite Mohammed al-Dhabyani.

Les gens font maintenant des affaires avec d'autres banques et d'autres sociétés à Aden, Taiz et al-Bayda qui ne sont pas affiliées à des sociétés iraniennes sanctionnées, a-t-il précisé.

Même les institutions financières dans le Golfe, en Turquie, en Jordanie et dans divers pays européens évitent tout négoce avec les sociétés écrans iraniennes désignées par les États-Unis, a-t-il indiqué à Al-Mashareq.

« Ce sera une leçon à l'avenir pour quiconque envisage de traiter avec le CGRI-FQ, non seulement au Yémen, mais aussi dans d'autres pays », a-t-il ajouté.

Depuis son apparition, la mouvance houthie a été guidée et formée par des experts du CGRI, et elle tente aujourd'hui de se définir comme une entité parallèle à l'État, comme le Hezbollah au Liban, a expliqué à Al-Mashareq Abdoulsalam Mohammed, directeur du Centre Abaad d'études stratégiques.

Par ce biais, elle tente de prendre le contrôle total des décisions politiques du Yémen, a-t-il indiqué.

« Outre le fait de former une organisation militaire parallèle, l'Iran a mis en place un système économique et financier pour les Houthis en utilisant plusieurs sociétés écrans », a-t-il poursuivi.

« Les sanctions américaines tentent de faire éclater ces sociétés écrans et de couper de nombreuses sources de financement des Houthis », a-t-il précisé, ajoutant en conclusion qu'il est important que ces sanctions soient maintenues afin d'affaiblir les efforts du CGRI au Yémen.

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