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Sécurité

Les tentatives de l'EIIS de se regrouper dans le nord de l'Irak sont vouées à l'échec, selon des experts

Khalid al-Taie

Des unités de l'armée irakienne mènent une opération de recherche d'éléments de l'EIIS dans l'est de la province de Diyala, le 18 décembre. [Photo fournie par le ministère irakien de la Défense]

Des unités de l'armée irakienne mènent une opération de recherche d'éléments de l'EIIS dans l'est de la province de Diyala, le 18 décembre. [Photo fournie par le ministère irakien de la Défense]

Les provinces situées au nord de Bagdad ont connu un regain d'activité de « l'État islamique en Irak et en Syrie » (EIIS) alors que le groupe cherche à attirer l'attention des médias dans le contexte des manifestations en cours dans le pays, ont expliqué à Diyaruna des analystes et des responsables.

Mais malgré la récente recrudescence des attaques contre les forces de sécurité, le groupe ne sera pas en mesure de reprendre un quelconque contrôle ni de se regrouper, ont-ils indiqué.

Deux policiers ont été abattus le 15 décembre lorsque des éléments de l'EIIS ont ouvert le feu contre un véhicule de la police fédérale à Wadi Zghaitoun, dans la partie sud du district d'al-Riyadh dans la province de Kirkouk.

Un jour plus tard, cinq soldats ont été tués et cinq autres blessés après deux attaques armées dans l'est de la province de Diyala.

Des commandants militaires irakiens supervisent des opérations de recherche visant des éléments de l'EIIS dans la province de Salaheddine, le 9 décembre. [Photo fournie par le ministère irakien de la Défense]

Des commandants militaires irakiens supervisent des opérations de recherche visant des éléments de l'EIIS dans la province de Salaheddine, le 9 décembre. [Photo fournie par le ministère irakien de la Défense]

Et le 12 décembre, une attaque visant des forces irakiennes sur un site militaire proche de la ville de Samarra en a tué sept et blessé trois autres.

Une heure plus tard ; quatre soldats irakiens ont été tués et quatre autre blessés lors d'une autre attaque par un kamikaze au volant d'un véhicule sur un site militaire près de Samarra.

Après ces attaques, les forces de sécurité ont traqué les résidus de l'EIIS et détruit plusieurs de leurs repaires.

Intenses opérations de sécurité

Les forces de sécurité ont « répondu avec fermeté à cette récente escalade impliquant plusieurs attaques terroristes », a expliqué à Diyaruna le spécialiste de la sécurité Sarmad al-Bayati.

Après la conclusion de la septième phase de l'opération « Volonté de victoire », qui a obtenu des succès importants, les éléments de l'EIIS ont renforcé leurs attaques contre des postes de contrôle pour tenter de profiter des mauvaises conditions météorologiques, a-t-il poursuivi.

« Les forces irakiennes ont répondu en lançant des opérations de recherche à grande échelle », a-t-il ajouté, et des forces supplémentaires ont été envoyées en renfort dans les zones où se sont produites ces atteintes à la sécurité.

Le 16 décembre, la police de Diyala et les forces armées ont lancé une opération de sécurité conjointe de trois jours baptisée « Vengeance des Martyrs » destinée à traquer les résidus de l'EIIS et à détruire leurs repaires.

La police fédérale a lancé des opérations de recherche dans le sud-ouest de Kirkouk et le commandement des opérations dans Ninive en a fait de même au sud de Mossoul.

Le commandement des opérations d'al-Jazeera a pour sa part lancé des opérations de recherche à Wadi Horan et al-Hussainiyat dans le sud d'al-Qaïm, dans l'ouest de l'Anbar, le 19 décembre, en collaboration avec les tribus locales et avec une couverture aérienne de l'aviation irakienne et de la coalition internationale.

Les éléments de l'EIIS sont concentrés dans ces zones, qui s'étendent de Hatra, les monts de Makhoul, al-Hawijah et l'île de Samarra jusqu'aux monts Hamrin et aux régions d'al-Waqf dans l'est de Diyala et dans l'ouest de l'Anbar, a précisé al-Bayati.

« Malgré les intenses efforts de sécurité, certains terroristes ont pu réussir à échapper aux forces de sécurité en exploitant la topographie de la région, qui leur permet de se déplacer en secret et de monter des attaques surprises », a-t-il ajouté.

Mais ils restent faibles et leurs activités peuvent être caractérisées comme une guerre de type guérilla pour tenter « d'attirer l'attention des médias par des actes de terrorisme lâches », a-t-il souligné.

L'EIIS cherche à exploiter les manifestations

Il ne reste plus à l'EIIS de réelles capacités militaires ou de combat et ses récentes opérations « montrent sa faiblesse et sa couardise, car il n'est capable de mener ses attaques que dans des zones reculées et dans des conditions météo peu clémentes », a déclaré à Diyaruna l'expert en sécurité Jalil Khalaf.

« Les terroristes pensent qu'ils pourront regagner leurs forces et restaurer le contrôle qu'ils avaient exercé il y a quelques années, mais ce n'est qu'un rêve », a-t-il expliqué.

« Il leur est impossible de réaliser de quelconques avancées et leurs attaques ne sont rien de plus que des actes de lâcheté », a-t-il ajouté.

Les forces irakiennes contrôlent désormais la situation et possèdent des capacités et une expertise renforcées qu'elles ont acquises lors des précédentes batailles contre l'EIIS, a-t-il poursuivi.

« Elles ne laisseront aucune lacune ni aucune atteinte à la sécurité se produire, ce qui est ce sur quoi compte l'EIIS dans le contexte des manifestations en cours dans le pays », a-t-il expliqué.

Khalaf a souligné que ces manifestations « n'ont eu aucun impact sur le travail et les résultats des institutions sécuritaires et militaires », ajoutant que les forces de sécurité continuent de mener à bien leurs missions pour traquer les terroristes.

Pour sa part, Abd Sultan Issa al-Jubouri, membre de la commission pour la sécurité du conseil provincial de Salaheddine, a demandé aux forces de sécurité de « faire preuve de prudence et se préparer par avance à faire échouer les plans des terroristes ».

Les éléments de l'EIIS ont certes subi de sérieux revers, mais ils n'ont pas été totalement éradiqués, a-t-il expliqué à Diyaruna, et des petits groupes existent encore qui lancent des attaques sporadiques contre les forces de sécurité et les civils.

« Afin de prévenir ces opérations, nos forces doivent continuer à attaquer l'EIIS et à viser ses repaires tout en restant vigilantes contre tout mouvement ou toute activité terroriste offensive », a-t-il conclu.

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