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Sécurité

Les forces du régime syrien se rapprochent de Maaret al-Numan

Waleed Abou al-Khair au Caire et AFP

Des membres des Casques blancs évacuent une famille de la campagne d'Idlib. [Photo fournie par la défense civile syrienne]

Des membres des Casques blancs évacuent une famille de la campagne d'Idlib. [Photo fournie par la défense civile syrienne]

Ces dernières heures, les forces du régime syrien ont progressé dans la campagne d'Idlib tandis que les frappes aériennes russes et syriennes ont ciblé différentes parties de la province, a expliqué un militant local.

Le déplacement de civils se poursuit dans ces zones, a précisé le militant Moussab Assaf à Diyaruna, une vague de gens se dirigeant vers une sécurité relative le long de la frontière turque.

La semaine dernière, la défense civile syrienne (les Casques blancs) a averti d'une prochaine catastrophe humanitaire dans le nord de la Syrie dans un contexte d'escalade des frappes aériennes et du déplacement des populations qui en résulte.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a prévenu dimanche 22 décembre que la Turquie ne pourrait gérer seule une nouvelle vague de réfugiés syriens.

Des camions transportent les civils qui fuient les frappes aériennes russes et syriennes dans la campagne d'Idlib vers des régions relativement plus sûres. [Photo fournie par la défense civile syrienne]

Des camions transportent les civils qui fuient les frappes aériennes russes et syriennes dans la campagne d'Idlib vers des régions relativement plus sûres. [Photo fournie par la défense civile syrienne]

Des membres des Casques blancs cherchent des survivants dans les décombres d'une maison détruite par une frappe aérienne dans la campagne d'Idlib. [Photo fournie par la défense civile syrienne]

Des membres des Casques blancs cherchent des survivants dans les décombres d'une maison détruite par une frappe aérienne dans la campagne d'Idlib. [Photo fournie par la défense civile syrienne]

Des dizaines de milliers de Syriens ont fui vers la frontière syrienne en raison du renforcement des bombardements du régime et de la Russie sur la région de Maaret al-Numan depuis le 16 décembre.

« La Turquie ne peut gérer une nouvelle vague de réfugiés en provenance de Syrie », a déclaré Erdogan, ajoutant que plus de 80 000 personnes originaires d'Idlib avaient fui vers des zones proches de la frontière turque.

Les récentes avancées du régime et russes dans Idlib surviennent alors que les appareils russes continuent de pilonner le sud de la province, où neuf civils ont été tués dimanche alors qu'ils tentaient de sortir de la zone, a fait savoir l'Observatoire syrien des droits de l'homme.

Progression des alliés du régime

Les forces du régime syrien et leurs milices alliées ont progressé et pris le contrôle de plusieurs zones à l'est et au sud de la campagne d'Idlib, a indiqué Assaf à Diyaruna.

La progression de ces forces a pu être observée dans plus de 20 bourgades et villages, a-t-il ajouté, et elles sont désormais à moins de dix kilomètres de la ville de Maaret al-Numan, l'un des plus grands centres urbains dans le dernier bastion de l'opposition en Syrie.

« Cette avance a pour finalité de se rapprocher de Maaret al-Numan », a expliqué Rami Abdoul Rahman, le directeur de cet observatoire.

Les habitants de cette ville située dans le sud d'Idlib ont fui la région en masse.

Selon l'observatoire, plus de 30 000 personnes ont quitté cette zone de tension dans le sud d'Idlib durant ces derniers jours. Plus de 40 civils y ont été tués la semaine dernière.

Abou Akram, un habitant de la région, a indiqué que les secouristes et les groupes humanitaires locaux tentaient d'évacuer les familles.

« Chacun travaille au mieux de ses capacités, mais il leur est difficile de gérer un tel nombre de personnes », a poursuivi ce père de cinq enfants, qui n'a pas réussi à trouver un véhicule qui puisse emmener sa famille plus au nord.

« Aucun endroit n'est sûr. Si nous restons à l'intérieur de nos maisons, ou si nous fuyons dehors, nous mourrons de toute manière », a-t-il ajouté.

Combats contre Tahrir al-Sham

Le régime syrien et ses alliés sont depuis jeudi engagés dans des combats contre Tahrir al-Sham, qui contrôle la province, et ses alliés, capturant un total de 29 localités et villages qui étaient sous leur contrôle, a indiqué l'observatoire.

Ces quatre jours de combat ont coûté la vie à 110 extrémistes et à 77 combattants pro-régime, a-t-il continué.

Les zones tombées aux forces du régime sont Um Tina, al-Sayyadi, al-Raffa, Tal Dam, Qatra, al-Heraki, al-Qarati et al-Halubah, ainsi qu'un grand nombre de fermes, a expliqué Assaf à Diyaruna.

Elles comprennent également Um Jalal, Rabia, al-Mudairseh, Brennan, al-Shaarah, al-Khraibeh, Tal al-Shih, al-Farjah, Abou Habbeh, al-Braysa, Harran et Sihal, a-t-il ajouté.

« Le déplacement de civils depuis la campagne d'Idlib et la région de Maaret al-Numan vers des zones proches de la frontière turque s'est sensiblement renforcé », a-t-il poursuivi.

Assistance humanitaire

Les Casques blancs ont aidé les civils qui ne possèdent aucun véhicule ni les moyens financiers de partir, a expliqué Assaf à Diyaruna, faisant appel aux véhicules de la défense civile pour les transporter vers des zones plus sûres.

Les avions ont frappé les mêmes sites plusieurs fois, ce qui complique les opérations de secours et la récupération des survivants dans les décombres, a-t-il expliqué, soulignant que plusieurs sauveteurs avaient été tués ou blessés.

Alors que les bombardements se poursuivent, la Russie et la Chine ont apposé vendredi leur veto à une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies qui aurait prolongé d'un an les fournitures transfrontalières d'aide à quatre millions de Syriens, dont de nombreux à Idlib.

Cette décision a fait naître des craintes que l'assistance financée par les Nations unies ne puisse plus parvenir aux régions de Syrie tenues par l'opposition à partir de janvier, à moins qu'un autre accord ne soit conclu.

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