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Fortes manifestations contre l'influence de l'Iran en Syrie

Faris al-Omran à Bagdad et Waleed Abou al-Khair au Caire

Des combattants de la brigade Fatemiyoun appuyée par le CGRI sont visibles sur cette photo. Cette milice est présente dans la province syrienne de Deir Ezzor où des manifestations anti-iraniennes ont récemment été organisées. [Photo via le compte Twitter de Fatemiyoun]

Des combattants de la brigade Fatemiyoun appuyée par le CGRI sont visibles sur cette photo. Cette milice est présente dans la province syrienne de Deir Ezzor où des manifestations anti-iraniennes ont récemment été organisées. [Photo via le compte Twitter de Fatemiyoun]

Ces deux derniers mois, les habitants de la campagne de Deir Ezzor et de Daraa ont organisé des manifestations pour exiger le départ des milices alignées sur l'Iran et la libération des détenus arrêtés par les milices et le régime syrien.

Les manifestations organisées dans le sud et l'est de la Syrie sont un prolongement des importantes manifestations en Irak et au Liban qui ont vu les gens descendre dans les rues pour dénoncer l'influence de l'Iran dans leurs pays, ont expliqué des spécialistes.

Elles reflètent la montée de la colère chez les habitants de ces régions à propos de la politique expansionniste du régime iranien et de ses ingérences meurtrières dans les affaires de leurs pays, a expliqué le politologue irakien Ahmed Shawqi.

Là où les milices pro-iraniennes sont présentes, elles exercent leur répression et leurs tactiques d'intimidation contre les populations locales, a-t-il expliqué à Diyaruna.

Des manifestants syriens dans la province syrienne de Daraa scandent des slogans hostiles à la présence des milices alignées sur l'Iran et leur soutien au régime syrien le 29 novembre. [Photo fournie par l'Observatoire syrien des droits de l'homme]

Des manifestants syriens dans la province syrienne de Daraa scandent des slogans hostiles à la présence des milices alignées sur l'Iran et leur soutien au régime syrien le 29 novembre. [Photo fournie par l'Observatoire syrien des droits de l'homme]

« Mais quelle que soit la gravité de leur oppression envers le peuple, la barrière de la peur est inévitablement tombée lorsque les gens sont descendus dans la rue pour dénoncer le terrorisme de l'Iran », a ajouté Shawqi.

Soulèvement populaire contre la présence du CGRI

Les milices installées par le Corps des Gardiens de la révolution islamique (CGRI) iranien en Syrie pour apporter leur soutien au régime de Bashar al-Assad sont, depuis quelque temps, « confrontées à un soulèvement populaire qui rejette leur présence », a-t-il poursuivi.

Ces milices, ainsi que d'autres affiliées au Hezbollah libanais, « ont commis de très nombreux crimes contre le peuple syrien », a-t-il continué.

« Ces groupes terroristes continuent d'arrêter les nombreux Syriens qui s'opposent à eux et au régime syrien, et commettent les violations les plus haineuses contre les populations », a-t-il indiqué.

Les manifestants scandent des slogans contre l'Iran, le Hezbollah et le régime d'al-Assad et expriment « des demandes légitimes, notamment la fin de l'hégémonie iranienne et le droit de vivre libres et en paix », a ajouté Shawqi.

Le régime iranien « redoute fortement les soulèvements populaires , parce qu'ils menacent ses intérêts stratégiques dans la région, et il intervient alors pour faire avorter une quelconque manifestation en ayant recours aux outils violents et criminels qu'il a [à sa disposition] », a-t-il poursuivi.

Et tout comme il considère les manifestations en Iran, en Irak et au Liban comme une menace à son existence, ce régime « craint également beaucoup pour son influence en Syrie, qu'il s'efforce de consolider en particulier dans les régions frontalières avec l'Irak », a-t-il indiqué.

L'Iran cherche à contrôler la frontière irako-syrienne en y déployant ses milices et en mettant en place des camps d'entraînement pour elles, a poursuivi Shawqi.

Il a cité des sources fiables affirmant que l'Iran « envisage de creuser des tunnels secrets à la frontière pour faire passer des missiles balistiques [en Syrie] qni sont actuellement transportés depuis [l'Iran] et stockés dans des camps secrets en Irak".

« Syrie libre...Iran dehors »

La plupart des manifestations à Daraa ont lieu la nuit pour éviter les confrontations avec les forces syriennes et les milices pro-iraniennes, a expliqué à Diyaruna le militant local Jumaa al-Masalma.

Elles se concentrent dans les localités de Kanaker, Maarba, al-Shajra, Hayt et Dael, a-t-il ajouté, précisant que ces localités sont réparties dans l'ouest, l'est et le centre de la campagne de Daraa -- illustrant le rejet généralisé du CGRI dans la région.

Les manifestants brandissent des slogans dénonçant la présence iranienne et exigeant le retrait des milices de Daraa et de toute la Syrie, a-t-il poursuivi, précisant que les banderoles sur lesquelles on peut lire « Syrie libre libre ... Iran dehors dehors » sont très nombreuses.

Les manifestants peignent également des graffitis anti-CGRI sur les murs des grandes artères et sur les portes des magasins, a ajouté al-Masalma.

Le CGRI se heurte à une résistance acharnée dans ses tentatives pour recruter des jeunes dans la région, qui refusent de le rejoindre malgré la difficile situation économique et en sachant qu'ils seront de ce fait harcelés par les agences de sécurité, a-t-il précisé.

Ce rejet local de l'influence du CGRI est arrivé à un point où un haut responsable du Hezbollah dans la région a été assassiné ce mois-ci, a expliqué al-Masalma.

Ahmed al-Nakhlawi a été assassiné dans la ville de Tafas, dans l'ouest de la province rurale de Daraa le 7 décembre par un groupe armé non identifié.

Al-Nakhlawi, qui était spécialisé dans les opérations de recrutement, était l'un des principaux responsables du Hezbollah dans la région de Daraa et dans le sud de la Syrie.

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